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  • Pourquoi les hommes fuient ?

    (bonne question)

    larher, pourquoi les hommes fuient, tiens, oui, pourquoiCher Erwan,

    Je dois te l’avouer, tu m’as fait un peu peur - et je parle bien de ton tout dernier livre, hein (sorry).

    Parce qu’une scène d’ouverture où un écrivain vieillissant cherche à séduire une jeune femme en l’invitant dans un restaurant chic, disons-le : je me suis cru dans un de ces romans qu’on publie encore à Saint-Germain-des-Prés pour faire plaisir à des auteurs qui ont depuis longtemps perdu leur inspiration.
    Ah oui, vraiment, j’ai eu peur. Pendant au moins… deux pages. Puis la jeune fille en question a dégainé son portable, et son ironie, et direct le livre a décollé. Et il n’a atterri, reposé sur ma table, qu’une fois atteint le point final.

    Entre temps, j’avais eu l’occasion d’avoir peur une seconde fois, parce que, va savoir, les histoires de jeune femme qui cherchent leur père ne me passionnent pas - si j’avais un psy je lui en causerait peut-être, mais je n’en ai pas et j’avais ton livre entre les mains, alors j’ai continué, confiant. J’avais raison. Parce que j’ai retrouvé le sens de la narration de L’abandon du mâle en milieu hostile. Parce que, depuis Marguerite n’aime pas ses fesses, je te trouve vraiment bon dans la multiplication des points de vue. Parce que tu connais la musique et que ça s’entend, et que ce livre était comme un voyage dans un pays que je n’ai connu que de loin. Parce qu’on y trouve moins de ces mots compliqués dont tu te délectes tant et qui me font parfois l’effet d’un stylo qui fuit. Et parce que, depuis ton tout premier roman, je suis admiratif de cette façon de glisser un peu de fantastique dans le roman, juste en passant, pour créer le mystère et dire cent choses en quelques phrases.

    Bref : je sens que je t’ai fait un peu peur, quand je t’ai écrit que j’avais été heureux de trouver en Pourquoi les hommes fuient était une sorte de synthèse de tes romans précédents - une sorte de Larher classique, offrant mille points de fuite.

    J’aurais dû te dire que ce livre était comme un best-of.

    Ça n’aurait pas été faux.

    Bravo, hombre !

    Erwan Larher, Pourquoi les hommes fuient, éd. Quidam
    (lien avec extrait, bravo à l'éditeur)