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  • Cadavre exquis (yummy)

    agustina bazterrica ; cadavres exquis ; margot nguyenIl y a comme ça des phases où je n’arrive plus à lire de roman. En novembre, j’en ai ouvert trois ou quatre, j’ai rarement dépassé la p. 20. A chaque fois, il faut un roman très spécial pour me redonner l’envie. Et ce Cadavres exquis est assurément très spécial.

    Accrochez-vous un peu pour le résumé : voilà un monde où les animaux ont disparu et où les humains, affamés de viande (on est en Argentine), en viennent à élever d’autres humains pour les manger. 280 pages de dystopie froide et parfaitement incarnée, méthodique et implacable. Le tour de force de l’autrice : tirer tous les fils de son histoire sans jamais en faire trop, et faire exister dans cet univers de vrais personnages (pas des faire-valoir d’une idée morale, par exemple), avec un vrai suspense jusqu’à la dernière page. Et que toutes les questions sur la condition animale ou les limites de notre humanité sont laissées au lecteur (c’est toujours pénible, les auteurs qui se gardent les meilleurs morceaux).

    Bref ! Je ne m’abaisserai pas à dire que c’est un roman qu’on dévore, hein. Disons qu’il a du nerf. Et que pour un roman qui tombait à point, il est plutôt saignant.
    Bonne dégustation.

    Agustina Bazterrica, Cadavres exquis (trad. Margot Nguyen-Béraud), 2019

    PS - le livre est sorti en poche, chez J'ai Lu. Hop

    PPS - Voilà deux romans sur le cannibalisme par ici, avec L’Ancêtre de Juan José Saer - deux romans fascinants et on ne peut plus différents, sinon que leurs deux auteurs sont argentins. Mais c'est sans doute un hasard.

     

     

  • Dégustation de chocolat (doux-amer, 85%)

    amiel, mondialisation, chocolat, éditions de l'atelierUne petite Histoire du monde en 180 pages !

    Les conquêtes espagnoles, l’esclavage, l’essor de l’industrie et de la publicité, la colonisation et ses fameuses vertus civilisationnelles (goûtez-moi cette amertume !), la décolonisation et le FMI (sucrez-moi tout ça) – partout le cacao était en première ligne. Jusqu’au déclin récent de la finance traditionnelle au profit des marchés dérivés, pour qu’au final tout le monde ou presque se retrouve chocolat. Comme un résumé limpidissime des inégalités mondiales depuis 5 siècles.

    C’est croquant et (con)fondant – mention spéciale à la découverte épique du chocolat par les conquistadors... et l’ingéniosité des Nestlé et consorts pour échapper à toute régulation. Ah non vraiment, si sous le sapin on pouvait remplacer tous les ballotins Jeff de Bruges par ce livre, le monde irait un peu mieux.

    Bonne dégustation

    Frédéric Amiel, Petite histoire de la mondialisation à l'usage des amateurs de chocolat, ed. de l'Atelier, 16€