Les derniers pas ont été les pires. Ma tête me lançait, j’ai enlevé mon bonnet et je l’ai tout de suite regretté. La sueur de mon front est devenue gelée au contact du vent. Lorsque j’ai voulu le remettre, mes doigts n’obéissaient plus. J’ai cru que je ne parviendrais jamais à atteindre la maison. Cole prétend qu’elle est hantée pour faire peur au petit mais je sais qu’il n’en est rien.
(Marie Vingtras, Blizzard, éd. de l’Olivier, p. 71)
Parmi les romans qui m’inspirent le moins a priori, je crois bien qu’en tête de liste je mettrais le ‘nature writing’ et les secrets de famille.
Et voilà qu’arrive entre mes mains ce (premier) roman dans lequel quatre adultes partent à la recherche d’un gamin disparu dans un coin reculé de l’Alaska, au cœur d’une tempête de blizzard. Au milieu de tout ce blanc un fil rouge : qui est vraiment ce gamin ? Et qui sont vraiment ces adultes ?
J’aurais pu fuir, comme ce jeune garçon invisible. Finalement, j’ai englouti ces 180 pages. Comme quoi, avec des chapitres courts et des phrases simples, on peut faire des miracles.
(Allez savoir, c'est peut-être ça, la vraie "littérature blanche")