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Fille, femme, autre (ne précisez pas)

fille femme autre, evaristo, globe12 histoires de femmes (noires, pour la plupart) dans l’Angleterre d’aujourd’hui (et un peu d’hier), douze histoires avec entre elles des liens parfois (très) ténus. La couverture était sublime, la 4e promettait une myriade de prix prestigieux, je me suis dit : pourquoi pas ?
En ouvrant, j’ai découvert 400 pages de courts paragraphes sans majuscules ni points. J’y suis allé avec circonspection, après 20 pages j’étais plongé dedans - la forme n’est pas une coquetterie, comme un flux de conscience par fragments (un vaccin parfait contre les paragraphes parfois interminables des romans façon étalier d’écriture). Et le fond ! On y revient toujours, c’est une question d’intelligence, d’empathie, de vision du monde - et de maîtrise, pour nous faire entre dans la tête successivement d’une autrice de théâtre, d’une ado en roue libre, d’une femme forte qui sombre sous l’emprise d’une autre, d’une prof de collège, d’un homme trans…
Au milieu du roman, j’avoue, j’ai commencé à fatiguer - après tout, j’avais lu l’équivalent de six longues nouvelles, j’avais voyagé en Angleterre et aux Etats-Unis, je pouvais m’arrêter là. Alors j’ai commencé à lire en diagonale chaque nouveau chapitre, à la recherche de liens avec les histoires précédentes. À chaque fois pourtant, Bernardine Evaristo réussissait à m’intéresser à sa nouvelle héroïne, à créer une tension narrative avec presque rien (J. va-t-elle trouver ce qui manque dans l’inventaire de son magasin ?) et hop, comme rattrapé par le col après 5 pages, je revenais au début du chapitre pour ne rien manquer.
Et ça, (presque) jusqu’à la fin, en songeant qu’il nous faudrait encore un paquet d’années avant de trouver un roman aussi fort dans le domaine français (Virginie D., peut-être ?)
En tout cas, sur la forme comme sur le fond, il y a bien longtemps que je ne m’étais pas dit : « Je n’ai jamais lu ça », et ça fait du bien.

Commentaires

  • Hop, rajouté à ma liste de lectures futures, merci !

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