Il y a les Anciens dont la lecture me donne envie d’écrire, et quelques contemporains, du même âge ou plus jeunes, qui foutent quelques salutaires coups de pompe au cul de ma procrastination.
Parmi les contemporeines, il en est deux qui me font toujours le même effet : Alanis Morissette (Former infatuation junkie, allez savoir) et Zadie Smith.
Je me souviens de la claque que j’ai prise en lisant les 100 premières pages de Sourires de loup, en 2001, et en découvrant que cette fille avait un an de moins que moi. De la percussion, de la sagesse – et cette grâce de l’auteur confirmé qui sait aller en profondeur tout en s’effaçant, toujours, derrière ses personnages. Magistral.
Je ne commenterai pas De la beauté, pas la peine. Sauf pour vous dire que depuis le milieu d’un roman de Zadie Smith, le petit milieu littéraire français paraît vraiment si petit qu'il en est tout petit.
Et pour le plaisir... En lisant la deuxième partie du roman la nuit dernière je pensais qu’un paragraphe sur deux pourrait donner une note de blog. Alors j’ai pris celui-là presque au hasard.
« Même Zora fut touchée par le charisme de Claire : vous aviez le sentiment en sa présence d’avoir la chance merveilleuse de vivre très précisément ce que vous étiez en train de vivre. Claire évoquait souvent dans sa poésie l’idée de la "justesse" : quand vos buts avoués et votre capacité à les atteindre – si petits et insignifiants fussent-ils l’un et l’autre – correspondent parfaitement, s’ajustent. C’est alors, affirmait Claire, que l’on devenait profondément humains, entièrement nous-mêmes, beaux. (…) En présence de Claire vous n’étiez jamais fautif ou inadapté. Vous étiez l’instrument et le parfait réceptacle de vos talents, croyances et désirs. Voilà pourquoi des centaines d’étudiants à Wellington se présentaient pour être admis à son cours. »
Salut à celles et ceux rencontrés ici
qui mettent de la vie dans chaque rencontre.
(Ils/elles se reconnaîtront)
Commentaires
Il est bien joli ce billet, mais il ressemble un peu à des adieux, non ?
Moui, il va rencontrer Nelly Arcan au Québec, ils se marieront et auront beaucoup de petits romans.
Yepaaa
C'est joli "contemporeines".
Et maintenant, j'ai envie de lire ce livre...
Fashion a raison ceci dit, quant à Fafa, elle a oublié de mentionner Linda Lemay ;-)
> Fashion : ce n'est qu'un au revoir, ma soeur
> Fafa : c'est vrai.. tu crois qu'il fauit que j'adopte ceux qu'elle a eus d'un premier mariage ? :)
> KMS : des semaines sans envies et soudain un mot qui vient, et toute la note qui vient avec (merci)
> Emeraude : hé hé... si j'ai le temps j'en parlerai un peu, de Lynda :)
Attention, ne dis pas du mal de Lynda, je l'aime bien (et ce n'est pas si courant)!
Poil au gland.
Sympa. Il est pour quand ce départ ? Pour quand ce retour ?
Encore meilleur en VO, si je puis me permettre... ;-)
Je ne savais pas pour Alanis Morissette… Il faut que je me penche sur le sujet ;p
Bonjour Second Flore,
Selon les informations diffusées dans le catalogue du trentième salon du livre de Montréal, vous serez présent au stand de Flammarion, Dilettante, du vendredi au dimanche (16, 17, 18 novembre)
Au plaisir!
> Fashion : je te raconterai Lynda et moi, tu verras que je ne peux pas me moquer !
> Christophe : un peu couillu... mais c'est au poil
> Nath : le premier imminent... le deuxième arrivera trop vite
> Mlle W. : je le crois volontiers (si j'avais le temps je ferais une micro-note sur la traduction de ce livre, pas toujours des plus heureuses...)
> Une autre : et moi-même je ne savais pas... mais c'est beau, quand même, l'alterité ;-)
> Mireille : c'est exact ! (je le sais moi-même depuis une duzaine d'heures...) je vais tenter de faire sauter l'après-midi du dimanche, mais oui j'y serai... à tantôt, donc?
Bon voyage!
Zadie Smith, c'est un plaisir depuis le début, un étonnement et une jalousie bien compréhensible. J'attends de lire son dernier liver avec impatience.
Tu sais ce qu'on dit : "Traduttore, traditore"... ;) Ceci dit cela m'intéresserait de jeter un oeil à la version française et de comparer, c'est toujours instructif...