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comment je n'ai pas rencontré britney spears

  • Britney et moi (et nous)

    couv-300x439.jpgLa première fois que j'ai rencontré Britney, elle dansait dans la rue en suppliant que son baby lui remette un petit coup. J'avoue qu'à l'époque, ça ne m'avait pas beaucoup intéressé.

    Je l'ai revue à Singapour deux ans plus tard, en couverture d'un magazine local. Oh Britney behave ! titrait le mag, sincèrement affolé des premiers écarts de la star. C'est que l'image ripolinée Disney de la chanteuse modèle commençait à craquer : sa légendaire virginité était mise en doute (alors qu'elle n'était même pas mariée), une photo était même parue dans la presse anglaise où on la voyait fumer en cachette avec ses copines. Oh.

    La troisième fois que j'ai vu Britney, elle était dans ma télévision et elle me parlait. Elle s'excusait, même. Ooops... I did it again!
    Britney devenait une série pour ados à elle toute seule, j'étais le jeune homme de la chanson et dans le catalogue de souvenirs il y avait plusieurs prénoms en compétition pour le premier rôle féminin.

    Et quelques années après, ce lit de Belleville où Britney jouait la bande-son... Ooops.

    C'est à cette époque à peu près que j'ai inventé pour Hors Jeu le chef-de-produit-Britney qui se démenait pour gérer la transition de la star vers le monde adulte, Comment continuer à jouer l'identification des gamines tout en faisant bander papa - tout était là.
    Après ça, Britney est partie en vrille exactement comme prévu (je suis un voyant doublé d'un prophète pop, mais chut, je reste discret). J'ai suivi l'histoire de loin, sa musique m'indiffère toujours mais la fille m'est devenue sympathique.

    Mais au fait... Pourquoi parler de moi alors que je voulais vous causer du livre d'Elise Costa ?
    Peut-être justement parce que le plus intéressant chez Britney Spears, ce n'est pas la musique, ce ne sont pas les textes, ce n'est même pas sa tête sur la pochette, non : le plus intéressant chez Britney, c'est ce qu'on y met, nous.
    Et c'est exactement ce qu'on trouve dans ce livre.
    Dans Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears, Elise Costa voyage de New-York à LA en passant par la Louisiane, sur les traces de BS. En chemin elle nous parle de Britney, un peu ; de nous, beaucoup, et de notre rapport à la culture pop.

    Après Kevin Federline, ses fans espéraient une come-back fulgurant et merveilleux. Au lieu de ça, Britney s'est mise à faire la fête avec Paris Hilton, à picoler et à oublier son régiume post-accouchement. Scandale et damnation. L'Amérique veut de la transformation, du dépassement de soi, une jolie fin et des tubes sur lesquels danser sous sa douche.

    Et on la suit au volant de sa voiture de location, tranquillement installé sur le siège passager, en cherchant une bonne station à la radio ou en remettant une cassette écoutée mille fois, parfois chantant à tue-tête sur une Interstate déserte, parfois fatigués en arrivant au motel, partageant nos réflexions pop entre deux arrêts. Et quand vient la page 240, on s'étonne d'être déjà arrivés.
    Alors Britney déboule sur scène, elle commence son playback et avec Elise on se rend compte qu'on s'en fout un peu de ce show, finalement, ce n'est pas vraiment elle qu'on était venu chercher. Mais c'était bien.
    Les histoires passent, les bandes-son restent.