Je passais presque par hasard dans les couloirs du Monde merveilleux de la Télévision. Sur les écrans omniprésents il n'y avait rien à regarder, en revanche j'avais les oreilles grandes ouvertes.
J'ai entendu tout plein de gens se saluer avec une emphase fatiguée en se disant en sous-texte qu'ils étaient quand même tous bien contents d'être là.
Mais souvent ils ne se disaient rien parce que chacun était en train de parler à l'oreillette de leur portable. Et là, c'était franchement instructif.
"... Et là surtout tu me ponds du concept, hein, en ce moment on en cherche à mort"
sic.
"Si tu veux, ce truc, c'est un peu Plus belle la vie meets Freddy, tu vois."
presque sic
"Génial, ton idée de prof de français qui donne cours à une classe de 4e dans un collège de ZEP avec de vrais élèves. Gé-nial.
(...)
Juste un détail, si tu veux bien. Je me disais que ce serait plus impactant s'il était prof d'allemand et si on lui mettait un chapeau pointu sur la tête. Je l'ai pitché comme ça hier au dirprod, il adore. On a comité strat demain matin, tu peux me refaire une version du pitch avec ces deux petits changements ? C'est cool. On tient vraiment un truc, là, t'es génial. Allez, salut."
Clic.
Bon, là ça n'était pas exactement ce que disait le type. Le problème, c'est que c'est à moi qu'il parlait.
Cette histoire ne fait que commencer, disait-il.
Peut-être bien qu'elle n'aura jamais fait que ça.
Pure fiction, bien entendu.
Commentaires
PBLV meets Freddy...
Bon, j'ai un ami qui pensait que la gauche allait gagner les élections de 2007 grâce à PBLV. Ils sont progressistes, les scénaristes de PBLV. L'avocat arabe, les gentils gitans, des lesbiennes et tutti quanti.
Mais ça n'a pas fonctionné (je crois ?).
Alors que, un programme PBLV meets Freddy pourrait vraiment faire gagner...
Qui ?
Manquerait plus que ça : que la fiction ne soit pas pure.
Après l'histoire sans fin, l'histoire sans suite ? L'histoire avec juste le début me paraît moins vendeur...
> ema : PBLV meets Freddy, à mon avis c'est PBLV qui gagne
(cela dit, en 2007, le libertarisme éhonté des scénaristes de PBLV a ressoudé la droite et mobilisé son électorat. comme quoi la politique, c'est complexe^)
> Chr. B : je laisse toujours quelques impuretés, ça fait plus bio
> Castor : possible aussi que ça n'ait été qu'une bande-annonce...
Ah oui, le concept (surtout qu'en il l'y en a aucun), l'impactant et quelques autres expressions du même tonneau! Vous croyez que c'est un code ou bien…
C'EST un code. Evidemment. Il s'acquiert très jeune.