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Suite(s) impériale(s), sweet deceptions

Suites-imperiales_Bret-Easton-Ellis.jpgAh ! Il me faisait envie, ce livre avec sa couverture calque jaune.
Faut dire que retrouver les personnages de Moins que zéro vingt-cinq ans plus tard, c’était tentant.
On ne prendrait pas la même claque, mais si c’était aussi bon que la première partie de Lunar Park, on allait se régaler.
D’ailleurs tout le monde le disait, c’était un coup de maître.
Sauf que.

J’ai lu un peu partout des critiques dithyrambiques, j’ai entendu à la radio des interviewers en pamoison… Mais dans le concert de louanges, une fois éliminés les chœurs qui répétaient en boucle "Ah le génial auteur / Et il descend parmi nous / Pour faire sa promo", je n’arrivais toujours pas à comprendre en quoi Suite(s) Impériale(s) était vraiment intéressant.

Ben maintenant que je l’ai lu, je ne vois toujours pas.

Passé les quinze premières pages, excellentes sur le rapport du personnage d’un livre avec son auteur, on retrouve un Ellis en roue libre, comme un vieux chanteur qui répète son tube, avec en prime la pâle imitation de Stephen King qu’on retrouvait déjà dans la deuxième moitié de Lunar Park.
Ce qui reste intéressant à étudier, c’est ce phénomène qui conduit à la glorification générale. Il y a là-dedans une opération com’ réussie, certes (organiser la rareté, distiller des avant-premières, vendre des "exclus", etc), mais ce serait trop simple de le résumer à ça. Il doit exister une sorte d’inconscient médiatique qui conduit les chroniqueurs à tous aller dans le même sens – lequel, on ne sait jamais vraiment d’avance, en tout cas sûrement pas le sens critique.

(Allez hop. Et maintenant, Houellebecq)

Commentaires

  • Très étranges, en effet, ces rentrées littéraires. Des collègues s'étonnaient récemment que je n'aie pas encore (toujours pas?) lu le dernier Houellebecq. Indépendamment de la qualité et de l'intérêt que peut avoir ce roman, le côté passage obligé, comme d'avoir la dernière version de l'iPhone, l'iPad, etc., tue la curiosité…

  • Chez les Intouchables, j'ajoute Philip Roth.

  • Quel plaisir d'être là, maintenant. (s'il y avait des italiques, j'en ferais mon miel)
    Moins que zéro est déjà limite.
    Je cherche la théorie de la critique abrutie et je reviens.

  • C'est parfait cette chronique, tu m'as pleinement convaincu de ne pas lire Ellis !
    Quand à Houellbecq, je ne me ferais plus jamais baiser après avoir accepté de lire encore une daube de cet escroc littéraire, tu peux hurler au génie jusqu'à après-demain, je passerai mon chemin... Mais je crois que j'en connais une qui, elle, te lira avec impatience...

  • > Yola : on n'est obligé à rien, heureusement (là, c'était juste une envie...)

    > Bon sens : ... et Franzen!!!!!!!!!!!

    > Ema : well, le plaisir est partagé, même sans la moindre mise en forme!
    (la critique abrutie, ce n'est que de la pratique^)

    > Castor : eh, oh, j'ai jamais dit génie. (tu me devras 3 heures) (pour le Woody ça compte pas, j'avais déjà choisi de pas)

  • Mais enfin, arrête de gaspiller ton temps de cerveau disponible.

  • Eloges du côté des "officiels", mais du côté d'internet, pas mal de chroniques dubitatives, voires franchement incendiaires. (cf. sur le site "Chroniques de la rentrée littéraire.com", David Vauclair, puis commentaires). Bon sang, je vais finir par croire qu'internet sert à quelque chose.

  • > Cécile : ah, mais je ne l'ai pas gâché du tout (Ellis me donne toujours de bonnes idées)

    > Marco : Internet ? on se rend compte bien plus vite quand les empereurs sont nus...

  • Concernant Franzen, ce qui vient de se passer est quand même fendard !
    Son dernier bouquin Freedom a été publié en Angleterre avec des fautes d'orthographes, des fautes de ponctuation et des coquilles.
    Son éditeur Harper Collins s'est gouré et a envoyé à l'impression l'avant-dernier brouillon du bouquin.
    Le «chef d’œuvre de la fiction américaine» a du être drôle à lire avec toutes ces fautes :)

  • "Il doit exister une sorte d’inconscient médiatique qui conduit les chroniqueurs à tous aller dans le même sens (...)"

    Tiens, il y a quelques années je me suis fait la même réflexion juste avant le péage de Villefranche... Passons, si je puis (malencontreusement) dire.

    (Ceci posé, force est de reconnaître que ce n'est pas parce que l'on va tous dans le même sens que l'on va tous au même endroit.)

  • > Bon sens : j'avais bien ri e lisant cette histoire, oui!
    se rappeler que le précédent (si largement surestimé à mon goût) s'appelait "Les corrections"... ;)

    > Chr. B : au fait (ou presque), un Alsacien comme M. Bohren doit savoir comment on appelle un journaliste des DNA qui aurait bcp de maîtresses ?

  • Bertrandt Guillotheim ?

  • Mais non.
    Un chroniqueur.

    (vice l'accent alsacien)

  • :0) Et hop, ça de moins à lire (rhô la flemmarde ! Mais un peu plus de temps pour d'autres livres. Merki, Deuxièmétage.
    (PS : J'attends de pied ferme la réponse de Christophe.)

  • Houellbecq, quand même, t'es dur avec toi, là...

  • alors, j'ai pas beaucoup mieux : disons qu'ils ne réfléchissent pas tant que ça mais tirent une pièce en l'air pour déterminer quelle est leur opinion, bonne / mauvaise. et là, probabilité de fin du monde, c'est tombé sur bon pour tout le monde.
    L'impulsion première n'est pas de synthétiser une pensée à propos d'un bouquin, mais d'avoir un avis tranché puis de trouver les arguments.
    Oh.

  • > SophieK : en haut de ta pile, je mettrais "L'établi"...
    (Christophe doit être affligé, je crains ;)

    > Blonde : ah non, Michel et moi on s'entend bien

    > Ema : pour le livre je ne sais pas - pour le cinéma ça doit être saisissant, de voir les critiques pendant une projection presse, guettant la réaction du voisin pour voir dans quel sens souffle le vent...

  • j'ai lu aucun Houellebecq, c'est mal?

    comment ça je suis snob? mais non puisque j'ai lu tous les Harry Potter!

  • je pensais pas trop à l'influence des uns sur les autres, je songeais plus à la nécessité d'avoir une opinion tranchée et en toute probabilité, de temps en temps, l'opinion est la même partout. C'est rare, mais pas improbable, même sans contagion des idées.
    On aurait pas ce sentiment aussi unanime si la nuance existait.
    Ou bien non, ce n'est qu'histoire de pose.

  • > Columbine : un jour je lirai Harry Potter...

    > Ema : des opinions faussement tranchées, je dirais, non ?
    (et oui, la pose... parce que souvent l'opinion se forme avant d'avoir vu/lu...)

  • Sur le BEE, plaisante chronique (négative) du Matricule des Anges, sous le titre "Moins que bien" ; eux plus toi me convainquent de, comme pour le Houellebecq, patienter jusqu'à les trouver d'occasion en poche - il y a suffisamment de bonnes choses à lire par ailleurs (Ah, Maylis...)

    ...et arrête tes blagues de corps (bière ?) de garde, ça ne te va pas, mais alors pas du tout ! (Je t'imagine rougissant au clavier en écrivant la chute, et hésitant à appuyer sur "enter"...)

  • Sur le BEE, plaisante chronique (négative) du Matricule des Anges, sous le titre "Moins que bien" ; eux plus toi me convainquent de, comme pour le Houellebecq, patienter jusqu'à les trouver d'occasion en poche - il y a suffisamment de bonnes choses à lire par ailleurs (Ah, Maylis...)

    ...et arrête tes blagues de corps (bière ?) de garde, ça ne te va pas, mais alors pas du tout ! (Je t'imagine rougissant au clavier en écrivant la chute, et hésitant à appuyer sur "enter"...)

  • "Moins que bien", plus que bon ! Un jour, il faudra bien que je lise le MDA.
    (ah, rougissant, non. je l'aime bien, cette blague, un verre de Gewurtz en plus et je te mets une année entière dedans)

  • De toute façon il n'y a que Pacman qui se débrouille bien avec le jaune qu'on se le dise

  • Pac Man et Virginie Despentes, alors

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