Les vignes sont en fleurs, les abricotiers commencent à donner, dans les prés les juments veillent sur leurs poulains et les taureaux broutent paisiblement. Dans les marais les oiseaux chantent, le soir tombé les grenouilles se reproduisent bruyamment et les moustiques viennent toquer à la fenêtre. Que c'est bon.
Pendant ce temps, au bourg, Gilbert Collard fait campagne au café. Marine a fait près de 40% au 1er tour, il est en terrain favorable. Il ne s’embarrasse même pas de réunions publiques et laisse les autres distribuer les tracts.
Dans les arènes, la course camarguaise est bon enfant, le taureau est la vraie vedette du spectacle. Après une heure presque bon enfant, l’un des taureaux rattrape un coureur en milieu de piste et le blesse. Tension dans les gradins, interruption d’une demi-heure, la buvette fait le plein. « C’est le règlement: tant que l’ambulance n’est pas revenue, on ne continue pas », m’explique mon voisin.
Quelques jours plus tard, halte chez un viticulteur. Attaque franche et finale fruitée, plus complexe qu’il n’y paraît. Et un goût prononcé pour la politique.
« Je vais vous dire pourquoi Sarkozy a été battu. Il avait promis la sécurité, mais pas la sécurité sur les routes, hein ! » Bonne blague, on trinque. « … Nous tout ce qu’on veut, c’est que les gris y viennent pas trop nous emmerder. »
Et pourtant il en emploie, des gris. « Le problème, il est simple : les Français ne veulent plus travailler. » Bon, l’autre problème, c’est boivent de moins en moins, aussi. Pas simple.
Pas si simple non plus, la politique locale. L’autre jour, par exemple, notre viticulteur a refusé de serrer la main de Collard.
(parce qu’il est avocat)
Au milieu de tout ça, allez savoir, j’ai choisi d’écrire des histoires d’oiseaux, de princesses et de fées. Et je ne suis pas pressé de revenir.
Mais il faudra bien. Vous me raconterez, la capitale, tout ça.
Commentaires
La capitale est toujours au même endroit. Il se dit qu'il y a aussi des fées et des princesses mais on n'est pas sûr. Une enquête est en cours. :-)
Oh bhein tu sais, nous, c'est l'ordinaire : ça manque sérieusement d'abricotiers -- voire de fées. On se console aux terrasses des cafés quand il ne pleut pas.
Paris continue à être une jolie fête où les Collard se reproduisent bruyamment, tandis que les moustiques sont les vraies vedettes du spectacle, que les taureaux ont un goût prononcé pour la politique, et que les histoires de fées viennent fort heureusement encore toquer à la masse d'armes à nos fenêtres.
> Fashion : tu me communiqueras les avancées du dossier!
> Marine : bientôt j'irai voir de plus près ces moeurs étranges... ;)
> Franswa : ça, c'est parce que les fenêtres sont fermées!
(les moustiques, ceux qui font buzzzz?)
En effet, serrer la main d'un avocat peut coûter cher!
Grand-Langue
> Grand-Langue : j'ai embrassé une avocate, un jour, heureusement elle était en début de carrière!