C’est l’histoire de Bernard, sympathique grenouille de comptoir un peu bourin qui se prend pour un bœuf philosophique et qui, pour tenter de culbuter sa chef Christine, arpente cafés-philos et petites-expos-sympas. Un peu plus loin, il suit même le cul de Corinne dans un musée, et vient cette phrase éternelle :
"... Comme l’ennui l’envahissait peu à peu, il se disait que c’était le signe qu’il était en train de se cultiver."
… Et puis soudain, le temps d’un chapitre, le narrateur cède la place l’auteur, et la philosophie paraît enfin limpide.
"Si l’on admet, avec Hegel, que chaque époque dévoile un sens de l’humaine condition ; de sorte que les nombreuses facettes de l’Esprit scintillent l’une après l’autre à la surface de l’être ; ajoutons dès lors à cette histoire celle de la Sottise : chaque période exprime une bêtise qui lui est propre et qu’aucun temps ne manifesta de la sorte.
Eternelle et immuable, la bêtise revêt idées et valeurs du moment pour les porter jusqu’au Grotesque Absolu (…)."
Patrice Jean, La France de Bernard (éd. Rue fromentin), p.121
Allez savoir pourquoi les mots "indicateurs de performance" et "info en continu" se sont aussitôt imprimés en gras dans mon cerveau.
Commentaires
Serait-ce encore un bon conseil de lecture ? Je note.
C'est !