Cher lecteur anonyme (ou toi, tiens, si tu passes par là), sache j'ai pensé à toi plusieurs fois cet été. Il y a quelques années, je me serais sorti les doigts des poches du short pour écrire une note un peu forcée, ou t'envoyer une carte postale. Cette fois j'ai préféré garder l'ordinateur fermé pour mieux ouvrir les yeux et mon carnet de notes.
Mais puisque la Rentrée a sonné et qu'il est temps d'ouvrir windows, allez, en vrac et pour mémoire, je peux te (me) livrer façon kaléidoscope les cartes postales que j'aurais pu écrire au gré de quelques pérégrinations européennes :
- le combat épique de deux Londres sur le soleil (oui oui) de Canary Wharf à midi : une moitié de la ville courant le long de la Tamise, l'autre déjeunant d'une pinte de blonde ;
- la détresse de l'écrivain-voyageur-débutant, parti retrouver son personnage à Vienne et le découvrant déprimé et mort d'ennui au bord du beau (et lent) Danube bleu ;
- la cité HLM de Bratislava, 100 000 habitants et pas un commerce ;
- la beauté légère de Prague, et la lourdeur des touristes en groupe ou en selfie ;
- des grappes de Sud-Américains en adoration devant le "Bambino di Praga", et soudain l'écrivain-voyageur-débutant assassinant son personnage en pleine église, pour enfourcher gaiement et gaillardement la première personne du singulier.
J'aurais pu te parler de quelques lectures, aussi, toujours vers l'Est. La trilogie du Grand Cahier d'Agota Kristof, par exemple. Ou Bohumil Hrabal le truculent (Moi qui ai servi le roi d'Angleterre), qui m'aura bien aidé à trucider mon personnage trop encombrant. Ou encore le Monde d'hier, de Zweig, qui aura trouvé in extremis sa place dans Truc#4.
… Parce que oui, il est bien là, Truc#4, ou presque.
Fraîchement imprimé, la couverture bariolée, prêt à plonger dans le grand bain de la RentréeLittéraire©. Les plus anciens par ici l'ont connu jadis sous le nom de Truc#2. C'est que ce fut une longue, longue histoire – je la raconterai peut-être, franchement je ne sais pas encore. En tout cas le temps risque d'être long jusqu'au 18 septembre. J'aurai peut-être besoin de toi.
D'ici là, qui que tu sois, je t'embrasse.
A très vite.
Commentaires
;-)
Ce truc4 trouvera t il sa place pour lire sous la couette quand les frimas seront venus
je le verrais bien à côté de mon cafe con pana du goûter
surtout que moi et zweig c'est une longue histoire d'amour
Heuuu les références dans un livre je me méfie ....j'ai encore en mémoire les premières pages d' A rebours de Joris-Karl Huysmans . Il fut très utile pour me confirmer mon inculture ce parchemin ;-)
Msg personnel : Daniel si un jour je te revoie , cela fait depuis la terminale ,30 ans!
que je dois te poser cette question : pourquoi A rebours ? je sais pas , Spinosa , l'oeuvre complète de machiavel ....mais Joris-Karl Huysmans , c'était pas humain de conseiller ce livre à une ado de 18ans!
au fait Secondflore , finger crossed
MarieM
p.s. vous qui avez l'air de" toucher" au niveau littéraire vaudrait il la peine d'être relu à 1/2 siècle d'âge
Zweig ? Oh oui, il le mérite (quitte à picorer, un chapitre comme ça avec le pana cotta). Mais si la question portait sur Huysmans... il faudrait d'abord que je le lise ,)
Merci pour le(s) doigt(s) croisé(s), Truc#4 vous salue!
(quant aux références, je vous rassure, elles ne sont là qu'en passant - sans Spinoza, mais avec Machiavel)
(... Thalie, salut :)
....Thalie ? celle là de référence , elle me titille car j'essaie de la percer ou serait un qui pro ko .....
c Huysmans dont je parlais , si vous lisez le grimoire pourriez vous m'en faire un condensé ( j'ai failli écrire un "con dansé" par esprit revanchard nullard à propos de cet épisode de jeunesse , mais je ne vous connais pas assez ).
Zweig c un compagnon de route et d'éblouissements stylistiques humanistes
rires je suis très loin d'être Sherlock
même pas pensé au premier post
bonsoir Thalie
Je ne suis pas la "Nathalie" du premier post ; j'ai découvert "secondflore" il y a peu de temps en recherchant un ami dont je n'ai pas eu (ou à qui je n'ai pas donné ?) de nouvelles depuis 20 ans ... Et si c'est bien lui, je souhaitais simplement lui faire part de mon soutien amical.
> thalie : je crains fort que cet ami ne soit pas moi (vous auriez un indice?)... mais je prends volontiers le soutien amical
Bertrand, si je "vous" dit, "Chevalier d'Eon" ....
En tout cas, je vous renouvelle mon soutien amical (j'ai commandé chez le libraire du coin votre livre à paraître demain).
... Eh non. Désolé, j'aurais tant aimé être chevaleresque.
(mais merci!!) (et merci à cet autre B., alors (nous restons dans l'ombre mais nous sommes nombreux))