La grâce ne quitte jamais la plume de Laura Alcoba.
Dans "Manèges (une enfance argentine)", elle réussissait à montrer la guerre civile argentine à hauteur de petite fille.
"La danse de l'araignée" est une sorte de suite : l'auteur a 12 ans, exilée dans une tour de Bagnolet avec sa mère et une amie de sa mère tandis que son père lui écrit de sa prison de Buenos Aires.
Le livre dit 'je' mais ses 160 pages contiennent toutes les pré-adolescences du monde, quand on commence à comprendre sans tout à fait saisir, quand le moindre événement est sujet à questionnement existentiel...
"Il y aura les garçons", chuchotent les deux nouvelles-copines qui invitent la narratrice chez l'une d'elles, dans un passage où avec la jeune Laura on vibre pour chaque détail. Il y a un peu de ça dans chaque chapitre de ce roman : une forme de suspense, et une justesse absolue.
Bravo.
Laura Alcoba, La Danse de l'araignée, Gallimard
(PS - entre "Manèges" et cette Araignée, il y a un autre livre : "Le Bleu des abeilles" raconte l'arrivée en France de l'auteur, et sa découverte du français. Allez savoir pourquoi je ne l'ai pas encore lu. Il y a des livres comme ça qu'on a achetés et qu'on n'a pas lus tout de suite, et qui depuis restent sur leur étagère. La plupart de ces livres, je le sais bien, ne seront jamais lus - leur moment a passé. D'autres peuvent attendre tranquillement. Je sais qu'un jour, leur temps viendra - c'est un plaisir, même, que de savoir qu'ils sont là, pour demain. "Le Bleu des abeilles" est de ceux-là)
(PPS - grosse, grosse nostalgie en cliquant sur la chronique de Manèges : il y a 10 ans, ces échanges de commentaires, starring Dudek, Jaenada, Maisetti, Zel, Cassiopée, O' et autres... Et aujourd'hui ce lieu quasi à l'abandon. Snif.)
Commentaires
Lisez-le, Le bleu des abeilles est magnifique !
On dirait que je n'entends toujours parler que du bleu des abeilles de l'auteur... bref, à découvrir... quand j'aurai un cerveau pour lire autre chose que des no brainers!
> Delphine : entamé! maintenant je sais quand il FAUDRA que je lise ce livre^
> Karine : cheers to your brain !