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Incident sur notre petit bout de galaxie

Ah, ce presque-enthousiasme au tout début du Confinement - c’était frustrant en diable mais on allait pouvoir lire tous ces livres qui qui suppliaient depuis si longtemps qu’on s’occupe d’eux dans la bibliothèque.

… et puis non, je crois que nous avons tous vécu ça, ou presque : l’envie comme atrophiée, les yeux engourdis, l’esprit au ralenti. Picorer, oui. Se plonger, non. Vous aussi ?

Je crois bien avoir mis 3 semaines entières à lire un polar de Jean-François Parot - certes, c’est écrit avec la grâce d’un hippopotame, mais l’auteur n’était sans doute pas seul en cause.
(pour des raisons tout à fait professionnelles que je pourrai dévoiler d’ici quelques mois, j’avais envie de polar historique - je me suis consolé avec les Enquêtes rhénanes de Jacques Fortier (salut Vlou))
J’ai fini par retrouver un peu de fluidité dans la lecture avec les beaux jours et les Années d’Annie Ernaux, et l’intelligence implacable des Garçons de l’été de Rebecca Lighieri.

incident galaxie.jpgEt puis, au sortir du Confinement, j’ai retrouvé un livre qui m’attendait depuis mars comme un sourire en coin d’outre-Covid.
Incident au fond de la galaxie, d’Etgar Keret, est un recueil de nouvelles - un des plus fourmillants que j’aie lu depuis longtemps.
Des nouvelles d’ambiance et des nouvelles à chute, tantôt réalistes, tantôt absurdes (souvent les deux à la fois), toujours symboliques. Mention spéciale aux aventures d’un amoureux timide qui en pleine pénurie aimerait acheter un petit gramme d’herbe pour une fille à qui il n’ose pas demander de sortir, et qui se transforme en un After Hours de Scorcese en plein Jérusalem. Et la palme à ces riches californiennes qui partent en quête de mendiants à qui donner toujours plus - deux romans complets en moins de 15 pages, je dis bravo.
(quant à cet échange de sms qui se développe en feuilleton entre les nouvelles, je pense que je piquerai l’idée s’il me vient un jour d’écrire un recueil)

Vive les nouvelles quand elles se déploie en bouquet pour parler du monde : le voilà, l’incident dont j’avais besoin.
Maintenant, je peux relire des romans, je crois.

(à suivre...)

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