Est-ce donc si difficile de traduire le Suédois ?
Je me souviens des problèmes de traduction qu'avait évoqués Jonas Khemiri - mais son cas était spécifique, il inventait une langue semi-étrangère.
Hier j'ai entamé un polar suédois qu'on m'avait offert ("La princesse des glaces"), dès la première page j'ai senti une pesanteur inhabituelle. En résumé : il y avait deux fois trop de mots dans chaque phrase.
Ce n'était peut-être la traduction, cela dit - après tout, si l'héroïne appuie sur la touche verte de son téléphone après avoir composé un numéro et sur la touche rouge pour clore la conversation, ce n'est pas de la faute des traducteurs mais de la lourdeur de l'auteur. Mais ce n'est tout de même pas Camilla Läckberg qui distille dans son livre de monstrueuses concordances des temps ou des expressions employées mal à propos.
J'ai vite refermé le livre. Puis je suis allé vérifier une intuition : Lena Grumbach et Marc de Gouvenain sont bien aussi les traducteurs de Millenium.
Je n'avais encore jamais entendu quiconque se plaindre de la traduction de Millenium (que je n'ai pas lu (oui, c'est moi)), mais je n'ai pas tardé à tomber sur cette critique aussi sévère que documentée. Je m'y suis retrouvé. Il faut vraiment que l'histoire soit parfaite pour se taper 3000 pages de cette langue-là, me disais-je... Puis je suis retombé sur ces livres de Tunström que j'avais tant aimés - ils ont été traduits par le même duo. La traduction reste un grand mystère.
(PS - j'ai lu les dernières pages du polar, pour être sûr. C'est vraiment très mauvais. Je n'arrive plus à boire de mauvais vin rouge, les livres qui ressemblent à des téléfilms commencent à m'énerver. Qu'en sera-t-il dans trente ans ? Heureusement que j'ai séché la lecture des classiques quand j'étais à l'école.)
*cette astérisque est destinée à éviter en commentaire un poncife énervant.
sauras-tu l'éviter ?