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Excusez-moi de demander Pardon

Un jour peut-être je me plongerai (du verbe "faire la plonge") dans mes souvenirs militaires... 

Evidemment, Jaenada a vaincu les Brutes. Trop fort. Et pourtant, il partait de loin :

"Je fais le caïd (...) mais je passe mon temps à dire Pardon malgré moi à des boucs butés qui me bousculent dans la rue."

Dans mes bras, frère de lutte! Depuis longtemps j'ai remarqué qu'en cas de croisement serré (sur un trottoir, dans un couloir, devant la porte du métro ligne 4 à 18 heures...), lorsque l'un des acteurs se pousse (souvent les deux, d'ailleurs, les gros cons ne sont pas si nombreux qu'on le croit), il y a deux écoles.

Ceux qui disent pardon.

Et ceux qui disent merci.

J'ai toujours été de la première école. J'ai demandé pardon à un nombre incalculable de gens. Même quand c'est moi qui me poussais. Alors je m'étais dit que dans une nouvelle vie je dirais merci.

Ce matin, c'est encore tout frais, un type m'a tenu la porte, je suis passé devant lui, j'ai dit Merci, il m'a répondu De rien.

Je sens que je suis en train de gagner de grands combats. 

Commentaires

  • Oups, pardonnez-moi de m'excuser, j'ai malencontreusement laissé trainé mon escarpin verni sous votre dockside coquée !

  • Moi je fais partie d'un schisme de la première école ("désolé"). Mais grâce à ce cher Jaenada, je suis assez bon en ascenseur...

    (on se fait spammer, cher PDF?)

  • Il y a aussi, dans le meme genre de mutations imperceptibles et pourtant si difficiles, l'air degage et inconditionnel pour demander a son voisin de changer de place dans le train, ou encore l'art de dire "je ne suis pas disponible" au lieu de "ce soir ca va etre un peu difficile car je dois passer chez ma soeur et je voudrais me coucher tot car demain j'ai un rendez vous chez le dentiste a 8h"
    ... que de progres a faire !

  • Avant, je m'excusais auprès des poteaux dans lesquels je fonçais...
    Maintenant, je dis "merci" plus souvent que "s'il te plait".
    Il a fallu que je me confirme, et je m'affirme.

  • Qu'apprends-je mon cher Flore, il est un métro où l'on dit pardon et merci ? dites-moi vite quelle ligne.

  • > Esperluette : à mon tour de m'excuser, donc... je vous rends votre pied, faites-en bon usage !

    > AD : je viens de retirer ce trackback importun... Mais que veux-tu, depuis deux ans c'est la même chose : quand on voit mon blog, on s'pâme... ;-)
    (faut me rappeler l'ascenseur, ça me dit qqch (un parenthèse record ?) mais je n'ai pas bien révisé...)

    > Laura : exact !! je préfère ne pas les lister, je risquerais de me décourager. autant constater après coup. à moins que pour un livre... ;-)

    > Presque en firme : il m'arrive encore de caresser délicatement un bout de canapé dans lequel je viens de me cogner...
    (NB - s'il te plaît, c'est plus dur que "merci", non ?)

  • > Pandore : c'est entre les lignes, bien sûr. Parfois les mots sont prononcés, souvent les èvres bougent mais le passager reste muet (moi, le matin, par exemple... lignes 4 & 8 ;-)

  • Aha, dans le genre dire pardon au poteau ou caresser le canapé, Catherine elle, dit merci aux distributeurs qui veulent bien lui donner de l'argent et s'excuse auprès des tables qui lui mordent la cuisse (c'est fou tous ces objets agressifs non ?).

  • Comment paraître à l'aise dans un ascenseur, par Halvard Sanz (attention, la prochaine fois c'est interrogation surprise sur un quart de feuille)

  • Qui trop s'excuse, mal en train...

  • > Catherine : "nul n'est méchant volontairement", disait Socrate qui ne parlait pas aux plantes (paraît-il). "pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font", disait un prophète du 1er siècle. Je vous sens comme moi tête en l'air...

    > A.D. : mince alors, moi je révise Ravalec cette semaine, c'est pas juste, m'sieu !

    > Marie-Christine : qui trop s'excuse se met à la merci de l'autre ? ;-)

  • excusez moi d'avance de pas vous demander pardon, hein PDF, mais franchement je suis décue...
    insondables méandres de l'âme humaine.

  • > Petite Brune : mince alors, moi qui voulais vous dire merci, je vais devoir vous demander pardon ??...

  • Tss tss... L'école des "je dis pardon" quand personne ne se pousse et sur un ton qui signifie "casse toi de là".. et je fais mon plus beau sourire à ceux qui se poussent tout naturellement, et je dis "Merci"... comme quoi tout est possible et je ne m'excuse finalement jamais de rien...

  • > Cafeclope : il y a eux, aussi. mais, heureusement, minoritaires. A noter aussi les connards genre comminatoires qui disent "merci" pour dire "s'il vous plaît"...
    Mais franchement, pour fréquenter assidûment le métro, je le clame : la politesse n'est pas entièrement perdue.
    (je peux vous offrir du feu ?)

  • Du feu ? Seriez-vous en train de m'allumer ? On ne t'a pas dit, je suis mauvaise pour la santé... Sourire

  • Je découvre ton blog plein de douceur et de poésie... dans un monde de brutes ! Le pire, c'est quand même les malotrus qui vous toisent parce que vous n'avez pas dis merci ou pardon et qui vous font sentir tellement mal que vous passez la journée partagé entre la culpabilité et des sursauts de self-estime (ben non, merde, c'est pas ma faute, j'l'avais pas vu...). C'est qu'il y en a qui maîtrisent l'art et la manière des petits abus de pouvour au quotidien.

  • Merci d'avoir retiré le Oups... Je te dois quelque chose...

  • > Cafeclope : c'était très joli, ce Oups sur une note Pardon... On t'allume à peine et tu vends la mèche !
    (un café et une clope, peut-être ? ;-)

    > Juliette : (merci) Tracer son chemin en passant au large des malotrus, voilà la vraie alternative au chemin de croix... Salutations à ta self-estime !

  • Oui, dans mes bras, DeuxièmeFloor.
    Finalement, je pense que ce n'est pas si mal, de dire "Pardon" quand un bouc buté te percute dans la rue. Il faut bien que quelqu'un le dise. Sinon, si on se met à se percuter sans un mot, c'est sinistre, c'est la fin de la bonne vie sur terre. Il faut, quand deux êtres se tamponnent, qu'un "Pardon" sorte de quelque part. Donc effectivement, si c'est toi qui te fais percuter, ce n'est pas très juste que ce soit toi qui t'y colle, mais ça ne coûte pas grand-chose et au moins un "Pardon" résonne dans la rue.
    Hier, un mec m'a demandé du feu sur le trottoir comme si j'étais son domestique allumeur, par réflexe je lui ai tendu mon briquet, et quand il me l'a rendu sans un mot, j'ai dit : "Merci". Après j'ai pensé "je suis vraiment une truffe, je donne du feu à ce crétin rustre et c'est moi qui dit merci". Ensuite, je me suis rendu compte que je disais tout le temps merci quand on me rendait mon briquet après m'avoir demandé du feu à la pithécanthrope. Mais jamais, bien sûr, quand on me remerciait en me rendant mon briquet (là, je dis "de rien", et ça fait plaisir de dire ça parce qu'en effet, c'est vraiment rien, juste un petit service normal). Du coup, j'ai réalisé que le principal, c'était qu'un merci résulte de ce croisement furtif. Qu'il vienne d'un côté ou de l'autre (c'est presque pareil). Sinon on est foutus.

  • > PhJ : idem !!
    Autre avatar : au restaurant je dis merci dès qu'un(e) serveur(se) me tend une carte, me sert du vin, apporte du pain , le dessert... L'addition aussi bien sûr.
    Depuis quelque temps je me rends compte que dans les restaurant un peu trop chers où on m'emmène je suis le seul à dire merci. Pire : je sens que je suis en train de bousculer une espèce d'usage.
    Alors je me demande ce que je ferai dans des restochics où on accourt te remplacer ton bout de pain dès que tu as mordu dedans...

    (sinon on est foutu, oui)

  • Oui, je fais pareil, et c'est vrai qu'on finit par se sentir un peu gêné, parce qu'on ne peut pas s'en empêcher. Et si le serveur apporte en même temps, par exemple, l'eau, le vin et le pain, ça fait en trois secondes "Merci, merci, merci", on sent que c'est trop, qu'il est embarrassé lui-même. On a l'impression dérangeante que c'est débile de remercier, et que parce qu'on remercie, simplement, on est tout à coup transformé en épagneul soumis. C'est triste.
    En même temps, quand à la table voisine, un mec jette un oeil en coin à la bouteille qui se pose sur sa table et n'a pas un regard ni un mot pour la main qui l'a apportée, et ce qui va avec la main, j'ai envie de me lever et de lui balancer une baffe (ça ferait une belle petite scène absurde dans le resto). Un jour je le ferai, quand (paradoxalement) je n'en aurai plus rien à foutre de rien.

  • Ou alors faire serveur, au moins un jour, et dire "de rien" sur un ton léger (surtout pas agressif, ça fait vieille peau) à chaque fois que personne à la table ne dit merci...
    L'ironie fait souvent aussi mal qu'une bonne baffe - et pas besoin d'attendre de n'en avoir plus rien à foutre
    (parce que ça, on peut espérer que ce soit dans longtemps :)

  • J'avais un ami serveur qui avait un jour servi un diner pour la bande du splendid. Et il en avait conçu une admiration folle pour Michel Blanc parce qu'il était le seul à dire merci et s'il vous plaît : "ça c'est un homme !"... Alors, si vous y pensez, ça lui fera plaisir, merci pour lui...

  • > Pandore : j'espère bien ne pas provoquer de folles admirations... un mépris bien senti pour les collègues malotrus me suffira ! ;-))

  • marrant de tomber sur cette note, j'en suis à ce point là du bouquin (que je lis au métro bar, merci PhJ).
    j'ai cette maladie aussi, le pardon qui sort tout seul. Par contre, j'ai pris la décision de ne plus me laisser faire par les gens qui doublent dans une file d'attente (pour monter dans le métro, le taxi, le ciné...), c'est un peu mesquin, mais je laisse savoir aux malfaisants que je désapprouve avec un long regard droit dans les yeux. La plus part du temps, ils baissent les yeux et font semblant de rien et vont très probablement faire d'affreux cauchemards, rongés par la culpabilité.

  • > Tofu : la première histoire que j'ai écrite racontait exactement cette scène - un type refusait de me prêter L'Equipe dans le train, je me vengeais silencieusement ; à la fin je trouvais dans ses yeux (bien au fond) le signe d'un remords à venir qui montrait que j'avais gagné ;-)

  • Ah mais qui es-tu, Tofumanchu ? On se connaît ? Je veux dire on boit des coups ensemble et tout ça ?

  • Ah ben non, on se connait pas, je bois un café de temps en temps le matin au métro bar, c'est tout.

  • Ah, le matin, c'est pas trop mon heure...

  • En tout cas, merci d'y avoir laisser un exemplaire.

  • Bon, pardon, j'arrive un peu tard pour prendre les commandes, mais bon, on est toujours à la merci de ses clients...
    Café ou demi ?
    (à la vôtre !)

  • Quand quelqu'un me dit merci, je réponds "avec plaisir".
    J'étais aussi du genre, pardon de , excusez-moi de , bonjour madame, au revoir monsieur, etc ...
    Je fréquentais assidument ma vendeuse de crabe et chaque jour je la gratifiais d'un joli : "Bonjour". Jamais eu de réponses. J'ai donc décidé de feinter en variant les formules : "Bonjour Mademoiselle", "Bonjour Madame" ! Toujours rien !

    Un jour, j'ai fini par lui dire : Merde !
    Elle a relevé la tête et m'a dit "bonjour" !
    Depuis, je n'y suis plus jamais retourné, j'ai considéré son "bonjour" comme un manque de politesse de sa part !

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