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Culture vs. Tendance : le match

Ça m’a fait plaisir de l’apprendre : Arthur (celui qui fait la quête sur TF1, mais qui paraît-il existe aussi en vrai), Arthur, donc, s’est offert les services de coaches de culture générale.
Bon, à première vue, ça fait rire. Mais au fond… "J’en avais marre de ne rien comprendre à ce qui se disait autour de moi dans les dîners", dit-il.
C’est un mouvement que j’avais déjà constaté à l’époque des premières télé-réalités : certains ex-candidats soudain propulsés dans le monde des Dominants devenaient complexés de leur inculture et (juste après avoir tenté d’amasser un max de blé avec leur célébrité jetable, car ils avaient le sens des priorités) se jetaient sur les livres pour rattraper leur retard.
(et je ne parle pas de l’autre Boulay, que j’imagine bien avec un coach : allez, petit, je vais te hisser au niveau d’Ariane Massenet, tu vas voir, plus que trois semaines)
Caricaturons : la télé promeut des couillons, mais une fois en haut ils aspirent à devenir plus intelligents (donc on cherche d'autres couillons...)
Le genre de mouvement qui donnerait plutôt confiance en l’avenir, finalement.

Quoique.

Car tandis que nos homo novus à succès se cherchent une culture, nos élites économiques bien nées, elles, cultivent leur inculture. Le leitmotiv officiel ? Ne pas se prendre la tête. La culture à la papa (celle des mythes, celle qui crée la distance) fait place au culte de la Tendance (ou la tendance "culte"?) qui change au gré des cycles de publicité. Et ça, coco, c’est bon pour l’économie !

La génération de trentenaires bloggers « influents », petits directeurs marketing d’eux-mêmes, n’échappe pas à cette règle. Ce qui donne parfois lieu à des mises en garde savoureuses, genre "je m’excuse de me la jouer, mais bon, je vais parler un peu de culture…" Et récemment cette sympathique demoiselle qui s’excuse auprès de ses lecteurs de "faire sa crâneuse" parce qu’elle s’apprête à parler des madeleines de Proust.

En lisant ça, j’ai repensé à Arthur. Il a arrêté ses cours de culture Gé quand il s’est rendu compte que "dans les dîners, les gens étaient plus jaloux de ma réussite à la télé que moi de leur culture."

Alors, de la tendance ou de la culture, qui l’emportera ?
Pour le savoir, j’ai cherché un lieu où les deux pouvaient se rencontrer. Et j’ai trouvé l’endroit idéal : l’émission de Taddei – vous avez remarqué, dans le public, tous ces jeunes gens surlookés, alléchés par une petite coupe (qui Jacques Dessange, qui Laurent Perrier) et qui, l'oeil cherchant la caméra, semblent se foutre éperdument de ce qui peut se raconter sur les sofas de l’émission ?
Bientôt nous saurons : lundi je serai au cœur du mystère…
Je vous raconterai.

Commentaires

  • Quel aventurier vous faites !!... Reviendrez vous indemne de ce voyage vers la culture de salon (de coiffure) ?

  • J'avais lu "la télé promet des couilles"...
    Des promesses... toujours des promesses...

    PS : j'aime bcp l'expression "directeur marketing d'eux-mêmes".
    A quand les RRH (avec un air de responsable) ?

  • Moi qui pensais que le lieu culture tendance c'était Chez Prosper ! Tssss
    Quant à mon mémoire sur l'influence de l'homme sur la femme dans le roman du XIXème (ça fait bien ! Moi aussi j'me la pète!) et bien je pense que je vais me les garder pour les nuits d'insomnies... Un vrai médicament qui marche à tous les coups !
    Allez bonne nuit et... euh.... on dit quoi là ? Bon Courage ?

  • ohoh ! il faudra porter un signe de reconnaissance pour que tou(te)s vos fans puissent vous reconnaître... ;o)

  • C'est très curieux :

    "(Arthur), donc, s’est offert les services de coaches de culture générale.
    Bon, à première vue, ça fait rire. Mais au fond… "J’en avais marre de ne rien comprendre à ce qui se disait autour de moi dans les dîners", dit-il."

    mais mon roman parle justement de ce genre de situation, du moins comme point de départ...

  • ah! Mais non! Pas lundi! Je pourrai pas vous regarder, pdf!!!
    Dites vous allez faire une p'tite crise narcissique?
    Z'allez vous enregistrez?!

    ps: je me demandais, pour mon image de petite brune délurée, salope et tutti quanti, vous pensez que je cevrais changer la couleur des murs, changer de plateforme ou faire un truc de modération des commentaires...??
    je me trouve pas assez marqueté, je crois que je complexe...
    soupirs

  • > LVS : vous ne perdrez jamais votre mordant... ne vous faites pas de cheveux, vous savez que cette exploration vous est largement destinée ! ;-)

    > Zel : paroles, paroles... (la télé promet-elle autre chose?)
    (Les RRH... pour virer les commentateurs gênants, vous voulez dire ? ;-)

    > Cafeclope : je dirais plutôt « amusez-vous bien ! » Bonnes nuits en attendant ;-)

    > Miss K : oh que non ! On m’a parlé d’un coin reculé où les caméras ne vont pas vous chercher...

    > Mikael : plus qu’un mois avant de le vérifier, donc ! ;-)
    (j’aime beaucoup l’idée)

    > Petite Brune : … mais je compte bien être invisible !
    (sinon… on ne vous a pas dit ? ne changez rien !)

  • Ah oui? Monsieur se plonge dans les coulisses de la culture télévisuelle française (et sans s'excuser en plus!). Bon, j'arrête mon blog. Si je commence à avoir de la concurrence sur ce terrain...

  • tss... [gros soupir de déception]

  • Entendu hier en concert Eric Toulis chanter du Brassens travesti dénonçant la "lucarne à blaireaux" : la (mais est ce bien la, s'agissant de Brassens) culture contre la télévision...

    Allez, juste pour savourer :

    A quoi bon marcher dans les rues
    Faire la causette à d’autres gens
    Rencontrer des tas d’inconnus
    Ou lire des livres intelligents

    A quoi bon claquer des fortunes
    A voir des beaux films au cinoche
    Dans moins d’un an pour pas une thune
    T’auras les mêmes à la téloche

    Y’en a qui font l’tour d’la planète
    Qui s’en vont voir du pays
    Nous on voyage à coups d’zapette
    On a l’ bout du monde au bout du lit

    Y’en a qui sont de fins baiseurs
    Des qui s’régalent le prépuce
    Nous l’sam’di soir sans décodeur
    On a l’porno sur Canal Plus.

    Car c'est nous les lobotomisés
    Barjos de la télé
    accorcs d'la lucarne à blaireaux
    Qui ratatine le cerveau

    Elle nous dévore les cellules
    Nous décervelle et nous enc...
    Elle nous vend de la merde à gogo
    C’est la lucarne à blaireaux

  • Même si cela doit passer par un « coach » (sic), et quelles que soient les motivations, je ne vois pas d'un mauvais œil que quiconque cherche à approfondir sa culture générale.

    Évidemment, sans persévérence...

  • Pense bêtes : Penser à créer une entreprise de coaching culturelle spéciale diners en ville quand j'aurais revendu ma fabrique de vent breton !

  • > Mandor : oh là, je t'arrête tout de suite ! Je ne te ferai aucune ombre - je ne viens regarder que ceux qui regardent ! (enfin, le reste aussi, mais je n'en parlerai pas autant... et sans photo ! ;-)

    > Miss K : haut les coeurs !

    > M. Jean : il n'y a pas que les blaireaux qui la regardent, la lucarne à blaires...

    > CUI : je suis bien d'accord, au fond.
    (votre persévérance a des airs de révérence, et ça lui va bien ;-)

    > Esperluette : stocke un peu de vent, tu le revendras très cher en version coaching !!

  • Voilà une note qui fait cogiter... Le manque de culture complexe et le paradoxe, c'est qu'en l'orptimisant on ne fait que réaliser l'étendue de son inculture... Le problème aussi c'est que souvent on nous fourgue de la culture à l'âge ou ça nous ennuie... et après on devient trop paresseux. Car pour avoir plus de culture, y'a pas mieux que la curiosité et le travail, ne pas se limiter à creuser un seul sillon... Et on peut souvent faire de strucs funs et se cultivé en passant, sans s'en rendre compte... C'est un peu ce qui m'arrive en créant mes posts (qui donne souvent lieu à une investistagion au préalable). Enfin, y'a aussi ceux qui utilisent leur culture pour dominer les autres et prendre une position arrogante, c'est qu'il m'a semblé avec Eric Zeimour et son pamphlet anti-féministe, comme si sa culture était une excuse et lui donnait la légitimité de parler au nom des autres hommes.

  • Damned, je ne sais pas qui est Ariane Massenet ! il me faut un coach. Et vite.

  • > Juliette : paradoxe bien souligné - "être cultivé" semble nous autoriser certaines choses quand la culture devrait nous conduire à l'humilité... vertiges!

    > Pandore : attention à ne pas louper le coach ! ;-)
    (A. Massenet : une habituée de la petite lucarne et du petit bout de la lorgnette people. Du tout-venant télévisuel, en somme)

  • Euh, merci d'être passée derrière moi pour me corriger... mon étourderie me perdra... donc pour ceux qui veulent découvrir mon petit bout de culture à moi, ça y est, on peut cliquer sur mon nom, l'adresse est bonne !

  • "Alléchés par une petite coupe (qui Jacques Dessange, qui Laurent Perrier)" Vous me permettez de vous dire sans couper les cheveux en quatre mon admiration pour ce genre de formule ?

  • Ah c'est "ça"... pas besoin de coach, il faut juste que j'achète une télévision alors. (peut-être pas, en fait)

  • > LHo : coupons court à tout débat - vous pouvez ! A condition bien sûr de ne pas me faire rougir ; je préfère le vin blanc, et les cheveux rouges ça ne me va pas...

    > Pandore : tout à fait facultatif en effet (encore plus qu'un coach!)

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