Le hérisson, on le sait, a un destin : se faire écraser par des chauffards malveillants. Et quand sur l’autoroute de l’information déboulent des Bienveillantes, un modeste hérisson de septembre n’a guère de chances de gagner sain et sauf le trottoir de janvier.
C’est pourtant ce qui arrive, je crois, à L’Elegance du hérisson, de Muriel Barbery.
L’élégance du hérisson, c’est l’histoire parallèle d’une concierge qui cache son coeur d’or et sa culture derrière ses horaires d’ouverture, et d’une petite fille de riches, rebelle et surdouée.
Avec en toile de fond, les habitants insupportables de cet immeuble du VIIe et leur femme de ménage, Manuela, qui les vaut tous :
« Car la fille de Faro, née sous un figuier après sept autres et avant six, envoyée aux champs de bonne heure et aussi vite mariée à un maçon bientôt expatrié, mère de quatre enfants français par le droit du sol mais portugais par le regard social, la femme de Faro, donc, est une aristocrate, une vraie, une grande. Qu’est-ce qu’un aristocrate ? C’est une femme que la vulgarité n’atteint pas, bien qu’elle en soit cernée. »
Sous le sapin familial, à Noël, il y avait trois hérissons. Un seul était de moi.
Je vous en aurais bien parlé avant, de ce livre, mais les mots ne venaient pas - et puis au fond, le silence est une belle forme d'élégance. Mais j'avais envie de saluer ceux qui m’ont conduit à lire ce livre – Castor Junior le premier, puis Lidell et sa gorge nouée - avant l’enthousiasme convaincant de Ph. Jaenada, par ici (oui, il faut faire défiler la page, je sais c’est dur mais ça vaut le coup).
Merci à vous trois.
Parce que malgré un peu de gras en début de roman, le hérisson est piquant et son auteur a la grâce.
Allez, dans la foulée j’ajoute deux livres avalés avec le sourire fin décembre:
- Les baltringues, de Ludovic Roubaudi (ou les tribulations des ouvriers d’un cirque)
J’ai beau avoir habité cinq ans à 500 mètres du coeur de l’action, il y a longtemps qu'un livre ne m’avait pas fait autant voyager.
- Bleu de chauffe, de Nan Aurousseau (ou les mésaventures d’un Ouvrier Hautement Qualifié)
A conseiller à tous ceux, et ils sont nombreux, qui luttent contre un patron malhonnête ou pervers-narcissique. Ou les deux.
Bonnes lectures.
Commentaires
La tendresse. L'amour. Ces choses qui ne servent à rien au monde. Ce dont on a besoin, c'est de viande, de liquides, de fluides corporels, d'orifices. On veut aussi se taper de l'alcool, des verres d'alcool, des splifs et une meuf assise devant, la bouche pleine de goûts, même si ça pue. On veut des murs crades, des courses folles entre les murs béton de nos quartiers. On a envie de consommer sans bosser. On veut glander, baiser et se défoncer.
Je sais. C'est pas la fête. Mais la suite c'est là: http://andy-verol.blogg.org
Avalé moi aussi avec délectation tes deux sourires de fin décembre (il est édité par qui, Roubaudi, déjà?)... Je cours donc me procurer ce mystérieux hérisson :-)
et votre mère cher PDF elle en pense quoi?
je suis déjà sortie...*elle sifflote l'air de rien*
(trop tentant)
la mère à pdf est aristo ???!!!
et hop ! je sors avec Petite Brune ;-)
(trop tentant)
> Verol : .
> A.D. : un excellent éditeur, je crois (Folio?). Sur ma table, bientôt en haut de pile, et en Dilettante, les Chiens Ecrasés.
Comme quoi il n'y a pas que les hérissons...
> Petite Brune / Zel : (alors, retrouvées ?) je répondrai quand je n'entendrai plus vos rires derrière la porte... ;-))
Voilà un bouquin qui sera demain dans ma poche. Tu n'aurais pas été libraire dans une vie antérieure ?
Je me demandais quoi lire prochainement tellement parfois on se perd dans le trop grand choix... Pourquoi pas se laisser piquer par un hérisson !
YEEEAAAH !!!!
(oups)(trop happy lapetitebrune)
Jane : Depuis les bienveillantes il y a eu des nouvelles sorties ??
Les piles au Virgin étaient... impressionnantes. On voit ce que c'est une machine de guerre en pub. Mais la responsabilité de tout cet emballement va aux lecteurs en premier lieu. Lire ce dont parle le point. Drôle de motivation.
> Esperluette : (après le hérisson, un kangourou en livre de poche ?)
Libraire jamais, éditeur un peu (de livres qu'on n'osait à peine placer en librairie...)
Tu m'en donneras des nouvelles !
> Petite Brune : oups ? ne serait-ce pas "hips", plutôt ?
> Jane / Brg : la plupart des livres que nous achetons nous ont été conseillés, non ? peu importe que ce soit par une machine médiatique ou un voisin blogueur.. ;-)
(Brg, de quel Point parles-tu ? Le sujet m'intéresse...)
2nd flore, je t'ai posé une question sur le blog de comme une image, pour savoir si Lapix était pro ou pas. Après ton fameux article sur la sortie de MAM, tu deviens le gourou des médias ;-). Pour le hérisson, ça a l'air intéressant, c'est bien. Là je lis la pause d'Ariel Kenig juste pour contredire wrath qui disait que personne ne le lisait jamais. Mais il y a surement plus rigolo comme livre :-)
Vu! Et répondu (maladroitement)
Ah, ce qu'on ne ferait pas pour contredire une expatriée en colère... ;-)
"Jane / Brg : la plupart des livres que nous achetons nous ont été conseillés, non ? peu importe que ce soit par une machine médiatique ou un voisin blogueur.. ;-)
(Brg, de quel Point parles-tu ? Le sujet m'intéresse...)"
> Je disais ça au hasard ;)
J'me doutais que tu en avais parlé ...
Fini il y a moins de 10 minutes, dévoré dans la journée, par hasard d'ailleurs, étrangement.
Rien lu d'aussi simultanément beau, intelligent et subversif depuis très longtemps.
Muriel Barbery écrit divinement bien.
J'ai bien aimé le livre , mais aussi le film qui lui est bien fidèle !!
Ouh là! Je ne serais pas allé jusque là...