Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Laissons la porte ouverte au débat

Donc, il y a débat sur le pas de la porte.

Et un débat, ça s'alimente.
Donc, ce matin, j'ai pris mon cyber-cabas, ma souris et ma liste de mots-clés et je suis allé voir M. Google pour qu'il me donne quelques indications plus précises.
Et le résultat des courses...

1. Une stat sur la civilité
Selon une étude Moser/Corroyer de 2002, 54% des individus tiennent la porte à la personne qui les suit à l'entrée d'un magasin.
A noter la répartition par sexe : 64 % pour les hommes, 49% pour les femmes.

2. Une stat internationale sur la politesse
Non, ce n'est pas une blague, mais une étude "Reader's Digest" de 2006.
Sur trois critères (en gros : tenir la porte / dire merci à la dame / ramasser les documents du Monsieur), les New-Yorkais seraient les plus polis, devant les habitants de Zurich, Toronto et Berlin. Les Parisiens arrivent au 19e rang, juste devant les Montréalais.
Et les plus jeunes sont les plus courtois, dit l'étude.

3. Une appréciation toute subjective
Apparemment, la rébellion qui sourdait dans les coms de la note précédente semble avoir des racines profondes. Je croyais à quelques mouvements d'humeur mais non, c'est bien d'un vaste ras-le-bol qu'il s'agit contre "ces connards qui nous tiennent la porte et nous obligent à sprinter sur 50 mètres". Des petits plaisantins proposent même un logiciel "pour s'entraîner à tabasser les gens qui nous tiennent la porte".

Diantre !

Pendant ce temps-là, l'Amicale des indécrottables optimistes continue vaille que vaille de recruter.
Malgré les pressions.
Il y a une heure, arrêté au carrefour pour laisser passer une fourgonnette, je me suis fait chier sur la tête par un pigeon.
Aucun homme ne m'avait jamais fait ça.


Commentaires

  • Pourtant je suis sure que ça arrive que certains hommes fassent ça... si si...
    Maintenant je ne laisse jamais passer les fourgonettes, je m'insère sur le passage piétons et vaille que vaille... Après tout en voiture je m'arrète ils n'ont qu'à faire pareil !

  • Rien à ajouter si ce n'est que, à propos du point 1, Moser & Corroyer ont observé plus de femmes que d'hommes (une équirépartition aurait donné un honnête 56,5%). En conclure que les femmes fréquentent plus les magasins et que partant, ce sont surtout elles qui ont des problèmes de sprint-talons-sacs-portes de métro, serait au delà de ce que l'honnêteté intellectuelle et la probité statistique m'autorisent.

  • Oui, soyons optimistes! Bon, quand on s'arrête pour laisser passer un piéton, faut pas non plus faire n'importe quoi. Ce matin, j'ai failli rentrer dans un taxi qui s'est arrêté pour laisser passer un piéton. Ne jamais s'arrêter brusquement quand je suis derrière ou alors mettre les feus de détresse ...

  • il paraît que la fiente de pigeon c'est bon pour le cuir chevelu.
    Voyez ça comme un signe de politesse de la part de nos rats volants.

  • > Cafeclope : urbaine, quoi, dans tous les sens du mot ! ;-)

    > M. Jean : l'étude porte en effet sur 346 hommes et 514 femmes
    (et en toute subjectivité, je valide la dernière analyse!)

    > Cassiopé : oui à une vie rapide, mais en douceur !

    > Petite Brune : un couronnement, en somme, vous voulez dire? ;-)

  • Comme quoi il n'y a pas de correlation negative entre la courtoisie / galanterie et l'egalité homme femmes: les francais sont mauvais en courtoisie, mais ils le sont aussi en égalité H/F, la France se situant 70e dans le classement mondial, derriere la Chine, les Philippines et juste devant l'Italie (faut pas deconner quand meme!)

  • Bah, tu ne lui tiendras pas la porte, la prochaine fois, au pigeon, ça lui apprendra !

  • Pas sure que ça me plaise que l'on me dise "vous êtes bien urbaine!!"...

  • > Laura : voudrais-tu dire que quand le mâle français tient galamment la porte à une dame, c'est surtout celle de la sortie?

    > Esperluette : et j'arrêterai de le faire chier. (et une pensée pour la petite dame qui dimanche dernier ensevelissait la petite place de graines pour pigeon, près d'une sanisette...)

    > Cafeclope : je m'en doutais ! ;-)

  • Puisque nous en sommes aux bienséances de société, je voudrais vous soumettre ce judicieux extrait de L'élégance du hérisson, de Muriel Barbery, que je suis en train de lire (le style exagérément précieux, à la frontière (parfois dépassée) du pompeux, est ici ou là énervant, voire écoeurant, mais il y a aussi de belles lumières et quelques passages formidables). L'extrait, c'est la concierge (très fine, intelligente et cultivée, mais qui se fait passer pour brutasse histoire de ne pas être ennuyée) d'un immeuble plein de bourges exécrables de la rue de Grenelle, qui est invitée à dîner chez un nouveau propriétaire, Japonais élégant, sensible, et insondablement riche avec qui, pour une fois, elle se sent illico des affinités. Elle est terrifiée à l'idée d'être démasquée (en tant que concierge non-conventionnelle), mais ne peut s'empêcher d'aller sincèrement vers cet être hors du commun (du commun des nantis). Dix minutes après être arrivée chez lui, elle a envie de pisser. Elle ne sait pas comment annoncer la chose. Voilà :

    Comment demande-t-on ceci dans le monde ?
    – Où sont les gogues ? ne me paraît curieusement pas idoine.
    A l'inverse :
    – Voudriez-vous m'indiquer l'endroit ? bien que délicat dans l'effort fait de ne pas nommer la chose, court le risque de l'incompréhension et, partant, d'un embarras décuplé.
    – J'ai envie de faire pipi, sobre et informationnel, ne se dit pas à table non plus qu'à un inconnu.
    – Où sont les toilettes ? me pose problème. C'est une requête froide, qui sent son restaurant de province.
    J'aime assez celui-ci :
    – Où sont les cabinets ? parce qu'il y a dans cette dénomination, les cabinets, un pluriel qui exhale l'enfance et la cabane au fond du jardin. Mais il y a aussi une connotation ineffable qui convoque la mauvaise odeur.


    C'est pas beau ?
    (Jeu-concours du jour : qu'a-t-elle fini par demander ?)
    (A gagner (évidemment, je compte sur la bonne foi des participants, ceux qui ont lu le livre n'ont pas le droit de jouer) : trois whiskies au Flore, ou trois demis au Métro Bar, ou trois jus d'orange au Planet Hollywood.)

  • Elle pourrait demander la permission de se retirer quelques instants, et filerait dans sa loge, d'où elle rapporterait en surprise... tiens, quoi au juste ?
    La nuit porte conseil, je songerai à l'élégance.
    I'll be back.

    (rien n'est gagné, mais à tout hasard je pose une option sur le Métro ;)

  • Non, elle ne peut pas descendre dans sa loge, quatre floors plus bas, en plein repas, non, allons.
    (Pour être honnête avec les participants, la réponse n'a rien de très spectaculaire. C'est juste une manière de demander où sont les gogues qui ne soit ni vulgaire, ni ridicule, ni évasive, ni trop banale. Sobre, quoi, chic.)

  • Bon, reconnaissons que ça ne coule pas de source, cette affaire! Le temps que je trouve, une catastrophe aurait déjà eu lieu...

    Passons sur les loufoqueries ("je parie que vous êtes du genre à utiliser du papier molletonné - me permettrez-vous de vérifier ?" / "pardonnez-moi, mais je suis maudite, c'est toujours au moment où la conversation devient passionnante que je suis obligée d'aller aux toilettes..."), je ne reste que dans le banal :
    - Pourriez-vous m'indiquer un endroit où m'isoler quelques instants ?

    (Et dire que la solution est à deux pas - il va bien falloir que je le lise, ce livre, il paraît que les ventes ont décollé depuis que l'entraîneur du PSG l'a brandi devant les journalistes en conférence de presse en disant "vous feriez mieux de lire ça plutôt que de vous intéresser à des conneries" - vrai !)

  • En tout cas, il serait temps que ça décolle (mais je crois que ça va venir). Je suis consterné : j'étais juré d'un prix, à la rentrée, on a vraiment bossé, cherché de bons livres, et on a loupé celui-là – chez Gallimard, pourtant. Mais bon, tout le monde l'a loupé. Alors que moi, vraiment, au final, même si ça m'a agacé par moments, je suis resté cloué. Vraiment cloué. C'est une merveille, et peu de gens s'en sont rendu compte. Tous ces vieux clowns des prix (je me mets dedans, mais c'est encore pire pour les grands prix) sont passés complètement à côté. Sauf, quand même, sauf : elle a eu le prix Georges Brassens. Je ne sais pas ce que c'est, mais rien que le nom, ça vaut tous les autres.
    LISEZ L'ELEGANCE DU HERISSON, DE MURIEL BARBERY, c'est aussi près du chef-d'oeuvre que ça peut l'être.

  • Je découvre le concours, je réfléchis et je suis un peu sec (je vous en prie...). Donc, comme tous les types en mal d'inspiration, je pioche dans les anecdotes vécues, sur le même sujet.
    Dans un genre de dîner mondain, j'ai vu un type se lever et adresser un sourire avec une mine vaguement interrogative à la maîtresse maison qui lui rétorqua aussitôt "Au fond du couloir, juste après la chambre". Pas besoin de dire un seul mot, pas mal non ? Juste une expression qui évoque les toilettes. C'est plus difficile qu'il n'y paraît.
    Et comment ne pas rendre hommage à mon oncle Raoul (RIP) et son fameux "Mais où rangez-vous votre collection de Figaro Magazine ?" (Ca pouvait être le nouvel obs, Raoul savait s'adapter).
    Evidemment, vous m'avez envie de lire L'élégance du hérisson, c'est malin...

  • > Montal : mais bien sûr, le Figaro ! ;-)
    (L'élégance du hérisson m'a été maintes fois recommandé par le jeune Castor Junior, présent hier soir et que je tiens à disqualifier dans ce concours, non mais!)

    > PhJ : Je me souviens en effet du récit de tes premiers pas de jurés sur le forum du Diable... Je vais le lire, donc, dè que j'en aurai fini avec McLiam Wilson.

    Et pour ce concours, alors... Je crains que les blogolecteurs soient victimes d'une flemmite aigue dès qu'on leur demande de bouger la souris une note plus bas.
    Si tu m'y autorises, je pourrais le monter d'un cran, dans une note spéciale tout à fait promotionnelle
    (tiens, une idée de titre, au débotté : "un conseil de hérisson et un concours d'élégance" ?).

    (A moins bien sûr qu'un huissier ne vienne m'apprendre que l'un des participants vient de l'emporter ! :))

  • C'est que c'est pas facile de trouver.
    Et puis je trouve la phrase " C'est une requête froide, qui sent son restaurant de province" bien mal placée dans la bouche d'une concierge, toute cultivée qu'elle puisse être.

    Un essai: "Où est le pipi-room?" bien que ce ne soit ni sobre ni chic.

  • Pas mal tenté, Tofu (quel nom atroce), mais non, impossible à articuler délicatement face à un élégant Japonais richissime. (Quant à la concierge, oui, elle est improbable, et la phrase que tu cites n'en est qu'une très discrète illustration, elle parle bien plus finement que ça.)

    Montal, les deux propositions sont intéressantes, surtout la première, à laquelle le vieux Japonais subtil n'aurait pas manqué de réagir dans la demi-seconde. (Je trouve que c'est vraiment un bon exercice d'expression, ce truc-là, on devrait le proposer à tous les acteurs, au lieu de leur demander de montrer la colère, la joie, la peur, tout ça – trop fastoche, j'te l'fais. Tiens, ce serait une bonne expérience, vingt photos d'acteurs et trices célèbres qui tentent d'exprimer : "Où sont les toilettes ?")

    2ndFlore (tiens, j'ai rencontré hier, pour une interview, du moins une pseudo-interview (ça ne s'est pas hyper bien passé, c'est le moins qu'on puisse dire, donc je n'en parlerai pas (elle doit venir par ici, et je n'aime pas le conflit), une jeune femme qui m'a parlé de toi), c'est très différent de McLiam Wilson, hein, attention. Pour ce qui est de remonter le truc, oui, comme tu veux. (Je tiens toutefois à répéter que la réponse n'a rien d'extraordinaire, ne vous attendez pas à une pirouette sublime, c'est juste, disons, l'utilisation d'un synonyme bien choisi – et puis en fait, c'était surtout pour mettre ici le petit passage qui précède, sur les raisons de ses hésitations, que je trouvais très bien.)

  • "Tofu (quel nom atroce)"
    C'est pour changer de mon vrai nom qui est, lui, très beau.

  • > Tofu : ces décalages de langage sont fréquents, en effet. Souvent ils dénotent d'un ethnocentrisme obtus de l'auteur... Mais on ne saurait non plus cantonner les concierges à un langage approximatif ;-)
    (en revanche, dans un bouquin récent qui se voulait réaliste ("Marge brute", plutôt réussi d'ailleurs) j'ai trouvé des cadres marketing qui citaient des philosophes - et là, vraiment, c'était trop)

    > PhJ : allez, coupons la vessie en deux - je lirai le livre la semaine prochaine et en parlerai ici si je suis conquis (ça me semble bien parti)
    (quant à cette demoiselle... le contraire m'eût vraiment (bcp) étonné! mais ne glosons pas...)

  • Hoctus est mort, vive Hoctus !

  • les amis, la grâce, la vraie, celle du hérisson, c'est bien sûr de faire sous lui, lorsque la bagnole lui fonce en plein dans la gueule. La concierge, pour peu qu'elle se rangeat dans la catégorie des grabataires, aurait eu beau jeu de jouer au hérisson effrayé...

Les commentaires sont fermés.