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Entre les lignes (La vie des autres)

On m’enjoint, ci et là, à dévoiler plus de choses sur l’auteur de ce blog (tiens ! c’est moi). Je réponds volontiers que la vérité pour qui aime lire est toujours entre les lignes, et que j’ai eu beau tenter de réduire l’interlignage j’ai parfois l’impression d’y être plus impudique qu’un porno débridé. Illusion, sans doute.
Mais au fond, je pense que je préférerai toujours écrire sur la vie des autres.

medium_laviedesautres_medium.jpg"Tu n’as qu’à aller voir La Vie des Autres, alors! me dirait un commentateur avisé. Tu nous raconteras. Il paraît que c’est un bon film.
- Un excellent film, oui. Fin et efficace, parf...
- Donc tu l’as vu ! Et tu ne nous en as pas parlé.
- Ben non.
- Mince alors, faudrait savoir !

Il aurait raison. Je pourrais me lancer dans une sorte de critique, j’y parlerais de justesse des personnages, d’un parfait dosage du non-dit et de l’intelligence simple de certains dialogues, je noterais juste une larme de trop (un soupçon ?) vers le milieu du film, et j’emploierais sûrement l’adjectif "magnifique" à un moment.
Mais je n’en ferai rien.
D’abord parce que d’autres l’ont sûrement déjà fait.
Et surtout parce que, comme souvent avec les très bons films, le meilleur est venu après, dans le long et doux silence qui a suivi. Et pourtant c’est difficile, de partager le silence. Plusieurs minutes à se taire ensemble, parce que parler aurait brisé le charme et que nous étions deux à penser le en même temps.
C’est ce silence, finalement, que j'ai envie de partager avec vous.

 

...

 

Voilà.

(Et après quelques minutes, sortir du film en lançant soudain une blague miteuse, et saisir cet éclair blanc dans des yeux noirs qui rient à iris déployé. Une belle tension qui se relâche. Et continuer à jouer longtemps après que les acteurs se sont tus.
Bonne journée !)

Commentaires

  • un silence, un sourire, la journée commence bien. merci !

  • "plus impudique qu'un porno débridé"??!!
    putain on aura tout lu...

  • .....

  • C'est pour ce silence à la fin du film que je vais souvent au cinéma toute seule, trop peu de gens savent le respecter...

    ...

  • Oui, je vois très bien ce moment de tension intense (tension intense, est ce redondant - sans doute), le moment où tu sais que tu dois la fermer parce que tout le monde est encore mentalement dans la salle, mais que tu ne peux pas la fermer quand même parce que tu n'en peux plus de ce silence intense (là non, ce n'est plus une redondance, c'est juste une répétition lourdingue).
    Alors des fois ça passe, et des fois non, pas du tout, non, oh ça non.

  • Je ne l'aurais pas mieux dit, zut.

    Depuis le temps qu'il me nargue ce film.

    Nous verrons bien ce que j'en dirai.

  • > Miss K : qu'elle continue ainsi !! (sourire discret mais franc)

    > Petite Brune : oui je l'avoue, j'ai pensé à vous en écrivant cette phrase... ;-)

    > Arpentreur : ... !

    > Kana : tout à fait d'accord... et dire que j'ai longtemps oublié ce plaisir...
    (mais le partage reste un fabuleux bonus)

    > Franswa : j'aime trop le silence pour être le premier à parler !
    (et le plus fort : emmener avec soi le silence et/ou l'intensité en dehors de la salle)

    > Jane : ... à suivre, donc ;)

  • J'ai pensé à vous hier, en regardant "Volver" dans le train. Et en écoutant le magnifique silence à la fin du générique... ;o)

  • Je comprends tout à fait ce que tu veux dire avec ton souhait de ne pas étaler ta vie privée, surtout quand il n'y a plus d'anomymat, tu n'as pas à t'en expliquer. Ce n'est pas la peine de te mettre dans l'embarras :-). Bon, je note sur mon petit calepin, à voir "la vie des autres" merci ;-)

  • > K' : Je retiens notamment que vous étiez dans le train (je vous croyais loin de toute civilisation ? ;-)

    > Cassiopée : anonymat ou pas, je me rends compte que ça ne change guère les choses...
    Bon film !

  • c'est aussi le petit silence du lecteur,

  • C'est drôle, pas un seul blogueur ne souhaite trop parler de La vie des autres. Je l'ai vu le jour de sa sortie, et suis restée bloquée face à mon écran de retour chez moi. Comme si le silence post-séance dont tu parles n'en finissait pas tant on a peur de briser la magie de ce chef d'oeuvre. Je ne dis qu'une chose à mon entourage à propos de ce film : allez-y, vous allez adorer, ce film a quelque chose d'universel qui peut toucher tout le monde.

  • Hélas trois fois hélas, les moyens de transport civlisés sont nécessaires pour se rendre dans les endroits qui le sont moins. La campagne alsacienne vous souhaite un bon week-end... ;o)

  • "Inland Empire" sinon rien...

  • > Griz : (rougissement...)

    > Géraldine : très juste... et finalement, c'est bien là tout ce qu'on peut en dire ! Mais depuis, aucun film ne me tente plus...

    > K' : vous saluerez au retour les trains de la DeutscheBahn et leurs compartiments vides dans lesquels il est si plaisant de allonger pendant 4 heures... ;-)

    > Max : Ah? Je note, la bande-annonce m'avait fait peur..

  • Suis allé le voir ce soir.

    J'ai versé une larme (j'ai pas mal versé de larmes ce soir parce qu'en rentrant j'ai regardé la fin de la cérémonie des Césars sur C+ et que j'ai l'émotion facile avec la distance) lors de la scène où les lampistes apprennent la chute du mur de Berlin.

    Je ne sais plus trop à quelle occasion je parlais de la chute du mur de Berlin à mes deux filles qui ne comprenaient pas grand chose à ce que je racontais. Je crois que c'est le plus incroyable moment d'Histoire dont je me sente contemporain.

    Un très chouette film, en tout cas.

  • (J'ai oublié : ce que je voulais dire, c'est qu'en racontant la chute du Mur à mes filles, j'ai été happé par l'émotion et que j'ai aussi versé quelques larmes...)

  • Bon... Si tu n'as pas adoré Eraserhead et si Lynch n'est pas ta religion (au contraire de moi) tu peux quand même hésiter un peu. J'admets.

  • Alors là, pour le coup non seulement je vous trouve très bon, et juste, et vrai (je ne vous lis que depuis très peu de temps) et pudique.

    C'est amusant, "ce silence" qui me touche = l'illustration exacte de votre réponse à mon com énervé sur le fil "Zeller", vous aviez conclu : finalement, il ne "faut" rien.

    Bravo. Vous avez gagné un lecteur de plus. A bientôt.

  • rougissement?

  • Je n'y manquerai pas... Mais je crains fortement qu'ils n'aient été partiellement remplacés par des TGV qui sentent (bon ?) le neuf...

  • > CUI : la chute du mur... c'est étonnant, mais depuis tout petit à l'école j'avais appris qu'il finirait un jour par tomber, ce mur, alors quand la révolution est arrivée, je n'ai pas été soulevé d'enthousiasme.
    Mais il est vrai que dans le film la scène est d'une simplicité incroyablement efficace.
    (J'ai beaucoup goûté aussi le bureau dans lequel on vient en famille lire les rapports de la Stasi...)

    > Max : je suis pratiquant, un peu, mais pas forcément croyant (même si pour moi Mulholland Drive est un chef d'oeuvre)

    > Hellolala : eh bien... merci. vraiment. et à bientôt, donc.

    > Griz : il n'y pas que les mots qui fassent rougir !

    > Miss K : déjà ??

  • Cela a sans doute été dit, mais je vous avoue ma flemme (non pas ma flamme, même si j'ai un doute sur ce gm ou mm) (grrrr) de lire les commentaires. Merci de faire partie de ceux qui savent se taire à la sortie du cinéma. Je déteste parler dès la fin, à moins d'une nullité atroce... Cela me fait penser à l'après amour "alors, heureuse?" !
    Et pour parler de cette tension, de cette émotion parfois, issue d'on ne sait où, pour parler de ce premier rire nerveux (en général, il me fait frissonner) qui détend l'émotion et la renforce en même temps: merci encore.

  • > Presque bavarde : j'hésirte entre "de rien" et "merci"... Et je fais un effort pour garder tout mon flegme devant ce commentaire... à bientôt ;)

  • Eh oui... les jolis TGV tout beaux tout neufs font leur premiers pas sur les jolies lignes alsaciennes, ce qui permet à la SNCF de les tester tout en augmentant le prix du billet, confort TGV oblige... Sans commentaire.

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