Ma boulimie de livres touche à sa fin. Je le sais, parce que je me suis remis à acheter le journal.
Mais quand même...
Avant Zeller, il y avait eu Svetislav Basara. Le miroir fêlé est un petit livre absurde, où les personnages perturbent le narrateur en s’immiscant dans certains chapitres. Ainsi, page 50 :
- Il se peut que ce soit moi qui aie tort, dit mon père.
Un innocent se serait fait piéger. Pas moi. Mon père s’est rendu compte que par sa conduite et ses déclarations passées il avait éveillé l’antipathie des lecteurs. Il voulait maintenant poser en homme large d’esprit...
Je ne suis pas très friand de cette littérature, d’habitude. Merci à Frozen Boy d’avoir su me convaincre, et à Basara pour son humour et sa profondeur. Il aurait été injuste de parler de FZ et pas de lui.
Après, il y a eu La disparition de Richard Taylor, d’Arnaud Cathrine, la fuite d’un jeune trentenaire juste après la naissance de son premier enfant, racontée par les différentes femmes qu’il aura croisées en chemin. Toutes les voix sont justes, toutes ou presque cachent quelques pépites d’écriture, c’est un beau roman à picorer. Et une pierre dans le jardin rocailleux des contempteurs de la jeune littérature française.
Et ensuite ? De la vie, surtout. Quelques livres aussi, à lire dans le métro pour mieux apprécier la rue. Et des manuscrits - du Bertrand Guillot, par exemple. Il faudra bien que je vous en parle, un jour...
(Mais pas tout de suite, hein. Soyons patients, et amusons-nous.)
Commentaires
Il y a comme un truc qui a changé dans votre prose, cher M. Flore. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, un soupçon de légèreté supplémentaire, peut-être. L'arrivée du printemps ?
j'ai une pensée émue pour votre mère, là, d'un coup.
et une pensée émue tout court pour ce gars là le BG...
> Miss : ah? j'aimerais que vous ayez raison... cette note a été écrite avant d'ouvrir les volets, le printemps est venu ensuite... profitons-en !
> Petite Brune : hé hé... il vous embrasse, le BG ;-)
le bouquin de cathrine me nargue depuis un mois sur ma table ! quant aux contempteurs de la littérature contemporaine, qu'ils continuent de moisir dans les pages littéraires du figaro !
http://www.lefigaro.fr/litteraire/20070208.WWW000000445__les_vrais_ecrivains_d_aujourd_hui_se_comptent_sur_les_doigts_d_une_main_.html
(Pincez vous, c'est énorme...)
Qu'attends-tu d'un livre toi qui ne lis jamais la dernière page en premier ? Est-ce que ce sont les échos sur l'auteur/l'histoire qui te donnent envie, est-ce que c'est la surprise derrière la couverture alléchante ? Est-ce qu'au contraire, tu te laisses guider par tes proches et leurs savants conseils ? Qu'est-ce qui fait, au fond, que tu sois capable soudain d'abandonner la lecture de ton journal au profit d'un bouquin ???
g.
[de nature curieuse. Mais pas toujours]
Basara, c'est Nikki qu'il faut remercier Prix².
Cette dame et moi nous échangions des livres et tant qu'à faire des trucs un peu. Voilà. Elle était par terre quand je lui passais Selva ! de Frédéric Léal. Mais c'est de la poésie, Selva ! vous savez. J'étais à me tordre sur d'autres trucs. Puis dame Nikki est partie vivre une autre vie de l'autre côté de l'atlantique. Alors...
Arrêtez de faire l'innocent. Ne me dites pas qu'en plus c'est involontaire ???
> Arnaud : merci pour le lien. A dire vrai, je trouve le titre du papier très réducteur - le contenu des 2 interviews me paraît plutôt sensé, loin des lamentations pleurnichardes que j'ai pu entendre ça et là...
(Et pour Cathrine, bonne lecture!)
> gaBree : il n'y a aucune règle, sinon l'humeur du moment. même si, bien sûr, rien ne vaudra jamais la recommandation enthousiaste d'un ami dont on connaît les goûts...
(et sinon, un vrai plaisir : le livre dont on ne sait rien, et dans lequel on s'immerge petit à petit, page après page)
> Merci à Nikki, alors... En espérant qu'une autre dame (ou demoiselle) fait aujourd'hui commerce de livres avec vous avec la même intensité...
> Miss : Ben, si. Je suis un innocent, moi, vous savez...
sans blague...
Je suis bien d'accord pour la parenthèse. J'ai presque l'impression d'ignorer les livres déjà lus, c'est dire à quel point j'évite les recommandations.
'Le livre dont on ne sait rien', voilà un titre qui serait d'enfer.
Mais voilà aussi d'où vient mon envie incontrolable de lire la dernière page.
g.
> Miss : heu... sans blague, la vie serait triste... ;)
> gaBree : c'est un fantasme d'auteur qui ne trouve pas de titre, ça (moi en ce moment, par exemple...)
Tout est dit.
[ou presque].
g.
Moi qui ne suis absolument pas au courant des sorties littéraires (à part celle d'un certain Bertrand Guillot), j'avais retenu "racontée par différentes femmes, écrites par un homme", me disant que cela pouvait être parfaitement raté... Merci de m'en redonner le titre et de m'en donner l'envie.
"la fuite d’un jeune trentenaire juste après la naissance de son premier enfant" une vraie épidémie dans mon entourage, à faire lire à mes copines les râleuses.
> G : ce ne serait pas le titre d'une compile de Claude Moine, ça ? ;-)
> Presque : de rien! (c'est un plaisir) je suis simpatient de connaître votre avis de lectrice...
> Mme B : Prévenez-les tout de même qu'elles ne trouveront guère d'explication dans ce livre. C'est le prétexte du livre, non son propos, je pense...
Tssss.
g.
[qui va se limiter, pour la peine, à ce genre de réponse]
Un certain Bertand Guillot sort un livre dont le titre est "Hors jeu" en septembre, je ne sais pas si c'est ce titre que vous cherchez
> Bouboune : c'est lui !
(c'est moi, surtout : j'ai écrit cette note juste avant d'attaquer les dernières corrections du manuscrit)