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Additif

Ce soir, Gros blaireau est entré dans la rame. Avec son mini-lecteur CD qui crachotait du rap énervé.
Il avait le look presque complet, chaussettes remontées sur le survêt, il lui manquait juste la casquette.
Il avait aussi une bonne tête, tout de suite je l'ai trouvé sympathique. Peut-être parce que j’étais plus en forme qu’hier. Mais surtout à cause de ce geste discret, en se posant sur son siège : la main sur un petit bouton noir, je l'ai vu, il a baissé le volume. Magnifique.
J’ai été déçu que les cahots de la ligne 4 m’empêchent d’entendre clairement les paroles de son rap.
Salut à toi, gars.

PS – les (vrais) musiciens de sous-sol, c'est dans les comms de la note précédente.

Commentaires

  • Ce haut blair avait du lire ton précédent article...

  • Baisser le son, c'est assez sympa aussi pour entendre le flow de Fuzati, Tekilatex, ou de Takteel sur du Para One, entrer en synchro avec les bruits de la rame - et la sonnerie des ouvertures de portes (un sol, non ? ou fa dièse...?) A essayer sur "je ne porte pas d'armure".
    Sympa est pas le mot. [Chan-mé ?]

    en tout cas, c'est terrible.

  • toujours un plaisir de te lire :-)

  • Dans le genre "petits gestes à peine perceptibles qui permettent de percer à jour une partie de la personnalité des gens dans le métro", ta bientôt collègue de maison, Anna Rozen (femme formidable s'il en est – et il en est) avait noté, dans je ne sais plus lequel de ses livres, cette différence fondamentale entre les voyageurs (que je ne manque, depuis, plus jamais de faire), et donc entre les êtres humains : ceux qui laissent claquer le strapontin en se relevant, faisant sursauter ou énervant tout le monde ("Qu'est-ce que ça peut me foutre ?"), et ceux qui, d'une main discrète et noble derrière eux, le retiennent.

  • J'ai eu la chance une fois d'assister au passage d'un bolide décapoté, tuningisé, musique à fond les manettes, dans une rue très touristique. Le môme à lunettes rayban et super gominé, on l'entendait arriver à 2 kilomètres à la ronde. Faisait moins le malin quand il s'est encadré dans la voiture qui le précédait. Nous, on a bien rigolé ! Merci gamin !

  • dans le même genre de geste qui dévoile le tréfonds de la conscience humaine, il y a le très fameux et non moins délicat retournage (en petit périmètre et à heures de pointe) des pages de Libé / L'Equipe / Figaro économique (à barrer au choix).
    Toute une typologie est à définir...

    (c'est donc la dilettante... (?))

  • > Nevea : hum... comme un doute...

    > Arnaud : pas certain que solfège et synchronisation aient été ses priorités. "Je ne porte pas d'armure", je note...

    > Justine : heureuse surprise ! bon week-end

    > Phj : Anna Rozen, découverte très récente pour moi (depuis que je suis corporate;)... Formidable ? J'espère avoir l'occasion de le découvrir bientôt !
    A creuser aussi, la psychologie du voyageur (nombreux) qui refuse toujours de s'asseoir côté fenêtre...

    > MC : les petites vengeances, c'est meilleur chaud...

    > Arnaud² : sans oublier le Canard Enchaîné, très technique à manier !
    (le Dilettante, oui)

  • Archi-formidable. (A la fois d'une gentillesse, d'une douceur extrêmes (ses bons jours, avec ses bonnes têtes) et d'une méchanceté, d'une sauvagerie sans pareilles.)
    Le voyageur qui refuse de s'asseoir côté fenêtre, c'est moi. Qui refuse même, d'ailleurs, de s'asseoir ailleurs que sur un strapontin. Je ne comprends pas, il est temps de le dire, les gens qui cherchent à tout prix les "banquettes". Moi, ça me stresse – je veux garder l'impression que je peux me lever quand je veux, sans rien avoir à demander à personne.

  • Le pire, c'est bien les voyageurs valides qui veulent s'assoir.

    Ceux qui courent pour avoir une place assise, quitte à bousculer lors de l'ouverture de la rame.
    Ceux qui restent assis même quand il y a du monde.
    Et dans les deux catégories précédentes, ceux qui en plus, ne font ça que pour une ou deux stations.

  • Moi aussi, je dois bien l'avouer.... ;-)

  • > Phj : longtemps je me suis levé du strapontin, à toute heure. mais depuis que je suis en bout de ligne, je suis le prince de la banquette.
    et oui, il m'arrive de repérer, dans une rame bondée, cette petite place assise cachée, près de la fenêtre.
    (je me suis toujours demandé ce que pouvait penser celui/celle (c'est très partagé) qui voit au-dessus de lui les voyageurs collés serrés et n'envisage surtout pas de se pousser un peu pour faire de la place...)

    > Tofu : voilà l'ennemi, en effet...
    Mais disons-le quand même : vu la densité de population et la vitesse de l'ensemble (paraît-il, hein, moi j'ai tjs trouvé que Paris était une ville lente, mis bon), globalement tout se passe très civilement en sous-sol. Si !

  • Et ceux qui mangent, hein, ceux qui mangent ? Le bon grec puant (rien ne sent meilleur qu'un grec quand on a faim, rien ne pue plus qu'un grec quand on n'a pas faim) qui débarque tout à coup dans la rame, le brave homme ou la brave dame qui BOUFFE son truc le plus naturellement du monde, comme s'il était devant sa télé, et vas-y que je mâche la bouche ouverte, et vas-y que ça dégouline, et vas-y que je répande l'odeur à tomber par terre dans toute la rame sans avoir l'air de me rendre compte de rien – alors que pourtant, il/elle ne peut que se rendre compte de tout, on ne quitte pas son corps, en transe, quand on mange. Je me dis toujours "Bon, les gens sont un peu pressés, d'accord, mais il n'avait pas six minutes pour le manger sur le trottoir, son grec ?" Ne serait-ce que pour lui, quoi, c'est quand même pas agréable de manger un truc comme ça sous l'oeil de tout le monde, si ? Mais ces gens-là ont l'air de s'en foutre complètement. Il leur manque la case "confort", ou la case "pudeur", je ne sais pas. Quand on les regarde avec un peu d'insistance, en essayant de se mettre dans les yeux "Tu vois pas que t'écoeures tout le monde, là ? Tu préférais pas engloutir ça ailleurs ?", on se prend en retour, au mieux, un regard assuré et méprisant, genre "Qu'est-ce que t'as, le coincé ? Je fais rien de mal, je mange, c'est la nature."
    L'autre jour, j'ai vu une dame qui grignotait une barquette japonaise, avec du riz et des brochettes, entre Anvers et Place de Clichy. Ça ne sentait rien, ça ne gênait pas, mais vraiment, ça faisait de la peine. Ça faisait vraiment : "Dans la vie, je n'ai pas six minutes."

  • > Phj : dans le mille ! sans oublier le McDo, qui pue autrement mais sûrement pas moins.
    (Il y a quelques années, un jour où je croyais ne pas avoir six minutes, j'ai bouffé mon grec dans le métro. Je n'ai pas senti sur moi de regards lourds (on ne sent rien, de toute façon, quand on mange un grec), mais rien qu'à la graisse sur mes doigts et la sauce qui coulait sur mon menton je me sentais tout piteux. Je n'ai jamais recommencé, maintenant quand je voyage je mange des sandwiches inodores. Ou des viennoises au chocolat, qui depuis le choc grec (+20% en un an après l'euro) sont devenues le meilleur rapport quantité-prix de la place de Paris.)

  • J'aime bien les gens, mais je les savoure beaucoup moins quand ils me compressent au milieu du couloir et que je ne peux plus bouger un orteil ni attraper une gorgée d'air. Quand vient l'été, j'ai l'impression d'être perdue dans une marée de chair humaine et d'odeur, ça m'angoisse. Bref, c'est excessif, c'est trop pour moi. Et en même temps, c'est peut être cette bousculade ce sandwich d'odeur, de proximité, de grecs et macdo qui fait le charme du métro. Surtout sur la ligne 4, y'a du monde ! Un coup à se soigner vite fait de ses phobies.

  • Moi, j'aime bien tenter de deviner ce que chacun peut écouter avec leurs oreillettes vissées dans les oreilles et le volume à fond. C'est un blind test au quotidien dont on ne connaitra jamais la réponse.

  • Tu... Tu as man... BERTRAND GUILLOT, tu as mangé un grec dans le métro ?!?

  • Il aime les viennoises au chocolat. Je savais que c'était un homme bien, celui-ci... ;o)

  • > Esperluette : et hop ! quelques taches nettoyées encore plus vite qu'une rame de la ligne 4 ;-))

    > Castor : le problème, c'est bien quand on peut deviner trop facilement !

    > Phj : salaud ! désormais c'est la première chose qu'apprendront de moi les demi-douzaines de gens qui taperont mon nom dans google ! ;)
    Eh bien soit, j'avoue. C'était en 1998, ligne 7, entre Poissonnière et Jaurès. mais je promets que j'ai jeté le papier gras dans une poubelle.

    > Miss K : vous m'offrez la rédemption à point nommé ;)

  • Connais pas, en 10 ans a Paris j ai pris une fois le metro, pour voir.

  • Seconflore,
    Et quand la musique est trop forte mais que c'est de l'opéra...?
    Il ne s'agit pas de non respect mais je crois qu'il s'agit surtout de ce qui sort du casque.
    g.

  • > Negrito : à quand les aventures de Negrito en sous-sol ? je ferai le guide, si tu veux ;-)

    > gaBree : disons que pour une première fois, la surprise l'aurait largement emporté sur le désagrément ! ensuite, ben...

  • Flatteur !

  • Raaaaaah je retrouvais plus cette chronique !
    Salutations amusées au gars en question.
    Ceux que je croise le matin sont trop éperdus de fatigue pour penser à l'allumer, le lecteur mp3, ou alors trop pauvres pour en avoir, c'est reposant le RER C à 6 heures du mat', pas du tout la même popu.

  • > Hémi : (bienvenue !)
    Merci pour lui, je transmettrai ;)
    Et c'est vrai, à 6 heures les travailleurs sont silencieux. Une atmosphère très particulière, encore un peu cotonneuse...

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