Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cher Jacques,

Ah, c’était creux mais c’était presque beau, hier soir, ces "combats de ta vie" que tu poursuivras, nos suffrages que tu ne solliciteras plus (ce n’était pas ça, le combat de ta vie ?), cette France que tu aimes autant que tu nous aimes...

En t’écoutant hier soir j’ai pensé à mes livres d’histoire quand j’étais enfant, tu sais, tous ces rois dont on voyait qu’ils étaient restés longtemps mais dont on se demandait ce qu’ils avaient fait.
De toi, il restera peut-être une petite ligne pour signaler la fin du service militaire, ou pour souligner la fin d’une époque de faux monarques balayés par les nouveaux directeurs marketing.
On se souviendra peut-être de l’Irak ou de tes mensonges, on se souviendra qu’on a voté pour toi après tes 19% au 1er tour, des journalistes complaisants écriront encore un peu sur le "mystère Chirac", quelques lobbies se souviendront que tu les a bien traités, puis les historiens feront le tri et il ne restera rien.

Et les Wampas continueront de chanter Chirac en prison mais au fond on continuera à s’en foutre un peu, tu prendras juste tes petites affaires et tes frais de bouche et tu iras tranquillement finir de dépenser notre argent un peu partout dans le monde.

Les Wampas, tiens : tu les as peut-être vus la semaine dernière sur France 3, à l’Eurovision. Après l’année dernière, j’avais enregistré l’émission. Imagine un peu : toute une nation conviée par SMS à élire son plus fier représentant devant l’Europe, quel programme exaltant !
Je rigole, bien sûr, l’Eurovision a toujours été un spectacle désolant, au premier degré comme au second – aussi nul, tiens, que toi il y a un an dans cette minable émission TF1 où tu avais fait gagner le Non au référendum.
J’ai passé la cassette en accéléré, j’ai pensé à toi un petit peu mais surtout à la campagne actuelle.
Il y avait des similitudes troublantes.
D’abord une vraie question sur la pré-sélection, on se demandait comment certains concurrents avaient pu recueillir 500 signatures. La faiblesse des programmes, ensuite, des commentateurs encore plus mauvais que les candidats et, paraît-il, un taux d’abstention record.

Et pourtant, au bout du compte, cette lueur d’espoir : le peuple français dans sa sagesse a voté pour le seul candidat qui avait pensé à l’Europe en s’amusant en franglais.
Comme quoi on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise.

Allez, Jacques, ne t’épuise pas trop dans tes combats, et bonne retraite.

Commentaires

  • Hier soir, après faites entrer l'accuser et le dépeceur du canal, j'ai vu une émission sur M6, sur le goût du pouvoir de chichi, avec ttes ses petites manoeuvres, mais finalement, il ne m'a pas paru du épouvantable que ça, tout est relatif. Ca faisait tout drôle de le revoir en jeune politique arrogant qui-nen-veut. Il était presque aussi motivé que Bastien dans questions pour un champion ;-).
    http://www.dailymotion.com/video/xsu7m_question-pour-un-psychopathe

    PS sans rapport, ton blog est référencé dans TV5, quelle gloire ;-)

  • La télé virée il y a déjà trois ans, trop forte incompatibilité entre elle et moi -avec pic notoire lors de ces élections de triste mémoire- je n'ai pas vu Chirac.
    La première chose que Chirac a fait, élu jeune député, est de faire classer son château de Bity "Monument historique". Et par voie de conséquence, de le faire retaper aux frais de l'Etat.
    Depuis ses débuts sur scène, l'ORTF, la TSF, Chirac était zappable. C'est fait.
    Passons aux choses sérieuses. On peut essayer d'entrer dans la modernité. On peut aussi remarquer que son épouse est toujours élue en Corrèze.

  • Je vois qu'on aura au moins été frappé par une même phrase.
    Et puis je suis tout de même inquiet par sa volonté de continuer de combattre pour ce qui l'anime depuis tant d'années. Quoi que. Ça fait remonter les faibles probabilités de le voir redevable devant la justice (at last).

  • > Cassiopée : le documentaire de Rotman, il y a deux mois, avait un regard sympathique sur le jeune Chirac. Il l'était, d'ailleurs... Et puis les dents ont poussé, les réseaux d'influence ont flairé le bon cheval, et au final... Allez, c'est fini ;-)

    > Hellohlala : je n'ai pas vu Chirac, juste entendu. Je l'ai pris en cours, et je crois que c'est la seule fois que j'ai réussi à l'écouter jusqu'au bout. (Et sur le fond, nous sommes bien d'accord)

    > CUI : bah, on peut imaginer que cet engagement là était aussi creux que les autres...

  • "J'ai décidé de dissoudre l'Assemble Nationale"
    Voilà ce qui me restera.
    Et j'en ris encore...

  • hello, S.Flore, Voulant vérifier l'anecdote citée plus haut avant de poster, j'ai été quand même un peu scié de voir qu'elle figurait à la page bio de Madame Chirac sur Wiki.

  • > Zel : c'est vrai qu'on l'a encore dans l'oreille !

    > Hellohlala : ah, cette première phrase ! "Bernadette Chirac est une femme politique française"... Vive la République, vive la France.

  • Je relisais justement l'Histoire secrète de la dissolution, comme Zel c'est le truc qui me restera "éventuellement" de ce monsieur...

  • Oui, la dissolution, les essais nucléaires, les affaires... Mais vous verrez qu'on le regrettra le Grand Jacques, par rapport au petit Nicolas, buveur d'eau, amateur de musique militaire et de Christian Clavier. J'ai mal à ma France, tiens.

  • Bon débarras, le vieux con! Oui, je sais, je sais, j'ai pas vraiment l'art et la manière, c'est bien pour ça que je t'ai laissé la faire, cette lettre...

  • > PBE : (ça fait plaisir!) j'allais oublier aussi : juste avant "j'ai décidé de... ", il y avait ce fameux "Mes chers compatriotes".
    Il restera d'autant plus que généralement on zappait juste après.

    > Castor : il y aura forcément un petit mouvement de nostalgie ; il faudrait vraiment que le Petit Nicolas ou ses semblables fassent beaucoup de conneries pour que j'y participe...

    > Kiki : je te rajoute en signataire, alors ? ;)

  • Merci au moins pour avoir soutenu l'abolition de la peine de mort.

  • > Pandore : ... en 1981 ? ou ce petit ajout constitutionnel de dernière minute?

  • En 81, il s'était prononcé contre avant les élections, et après il a soutenu le projet de loi d'abolition de la majorité, contre presque la totalité de son propre camp. (Ca ne se fait pas de défendre le projet du camp d'en face à l'Assemblée, en général, c'est un bon moyen d'être enterré par son groupe politique.) Il y a si peu de choses à dire pour son honneur, c'était dommage de passer celle-là sous silence :-)

  • Un peu comme Roselyne Bachelot et les homosexuels,
    Un peu comme Simone Veil et les droits des femmes,
    Un peu comme tous les soutiens de Sarko,
    ils font leur bonne action et ils rentrent dans le rang.
    Ivi.
    http://bedkromm.hautetfort.com/archive/2007/03/12/ce-n-est-qu-un-au-revoir-chirac.html

Les commentaires sont fermés.