En attendant l’or, c’est un joli titre, c’est un café, et depuis ce mois-ci c’est aussi une revue littéraire, animée avec énergie et inconscience (il en faut) par Antoine Dole et Olivia Michel.
En attendant l’or, dit la couverture, c’est « le rendez-vous de la scène littéraire alternative ».
Soit. J’aime bien l’idée, et pourtant... Une "scène littéraire", j’ai beau faire un effort, j’ai du mal à l’imaginer.
En musique, le phénomène est simple : une émulation entre groupes pour créer le mouvement, puis un public. Et c’est bien le public qui fait la « scène », au final – les fans qui achètent / téléchargent les albums et communient live, les curieux qui repèrent les nouveaux groupes, les anonymes qui se laissent prendre par le mouvement.
Alors certes, il y a les blogs, les cafés littéraires et le marché de la poésie, mais la littérature me semble trop individuelle pour faire une « scène ». Si elle se partage, c’est en petit groupe. A deux, par exemple.
Mais j'ai peut-être tort.
Parce qu’hier, En attendant l’or, c’était surtout une soirée, avec une scène, une vraie. Celle du Réservoir, avec open bar (bravo Olivia), lecture et concerts.
Les extraits de nouvelles étaient bien choisis, certains claquaient comme de belles notes de blog, d’autres brodaient autour de jolies trouvailles, comme des couplets autour d’un refrain bien trouvé. C’est emballant, une lecture, quand c’est court et bien lu. Et c’est toujours amusant de regarder les gens écouter (salut à toi, jeune brune à la frange sombre et à la moue boudeuse à qui la lecture parfois arachait un sourire en coin).
Vraiment,une belle soirée.
Note : penser à créer des choses qu’on aurait envie de partager.
Et enfin.
En attendant l’or, dirait un médaillé olympique, il y a l’argent.
Mais les gens qui font des livres savent rarement les vendre. C’est tout à leur honneur, on dira. Comme si, à force d’être cerné par des marchands qui ne font des choses que pour les vendre, on osait à peine vendre ce qu’on fait avec sincérité.
Il a fallu les pousser sur scène, ces hardis promoteurs d'une revue, pour qu’ils osent annoncer que la revue était disponible à la vente. Et l’éditeur lui-même qui se cachait, qui osait à peine sortir de son sac les vingt revues qu’il avait tout de même apporté dans l’espoir que.
Mais bon, vendre des livres, on a le temps d’y penser... J’y reviendrai, sans doute.
En attendant, bon week-end !
Commentaires
En attendant, l'heure... vous avez du arriver salement en retard après le bain ;-)
Comment traîter le même thème sans la même patte, ni le même oeil... Je trouve ça toujours amusant (et intéressant).
En tout cas, bravo à Olivia et Antoine! Continuez à défoncer les portes fermés (à triple tour). Vous avez l'air doux et pourtant... il en faut de la force et du courage pour donner de grands coups de pied dans la fourmillière!
Je ne me suis pas (encore) procuré cette revue (honte à moi)... En tout cas, j'admire l'initiative... Il en faut, de l'énergie, pour mener à bien ce genre de projet... Longue vie aux chercheurs de pépites, donc!
> LVS : vous ne connaissez pas encore tous mes super-pouvoirs...
> Mandor : pas vraiment loin l'un de l'autre et pourtant pas le même angle de vue. au fond, c'est bien ça l'intéressant ! ;)
> AD : créer une revue, c'est un peu chercher des pépites en attaquant des moulins à vent... mais s'il n'y avait que des Sancho Panza, on n'irait pas loin !
**Rires**
oui - heureusement qu'il y a des Dulcinée, aussi...
> Arnaud : très juste - et merci de le rappeler !
En attendant l'or, il y a toujours une dulcinée pour nous faire avancer. (tiens, l'inverse est vrai, aussi...)
Bizarre bizarre...Je croyais que tu n'allais jamais dans les soirées littéraires...
Pour ceux que ça intéresse, je parle de cette revue ici:
http://wrath.typepad.com/wrath/2007/03/en_attendant_lo.html
SecondFlore, attention, une dingue s'est glissée dans tes commentaires..;)
Merci pour la note et pour ta présence à la soirée, en espérant que les textes te plairont.. n'empeche, si tu donnes des cours de "monte sur scene et ouvre ta bouche", je suis preneur, parce que prendre le micro pour parler des exemplaires de la revue, quelle epreuve...;-) On avait surtout envie de fêter l'aboutissement de tout ce travail avec des gens que nous apprécions, et d'autres à qui nous étions fiers de montrer le bébé.. mission accomplie!
a bientot,
Le monde est petit mais le Réservoir est grand.
On s'est encore loupés.
> Wrath : si tu savais toutes les bassesses auxquelles j'ai pu me livrer depuis que nous nous sommes vus... par exemple, j'ai bu du vin au Dilettante avec un traducteur qui connaissait un éditeur.
> Antoine : monter sur scène, ce n'est pas si méchant, on en reparlera si tu veux... vous avez su communiquer une énergie positive, c'est bien l'essentiel.
> Kiddo : damned! je n'avais pas de pancarte... et dire que je me suis demandé ce qu'était devenu ton texte...
"...qui connaissait un éditeur ?" Népotiste, sans doute, en plus ? Voire consanguin.
Tu es décidément totalement arriviste, secondflore. Je suis sûr qu'il t'est même déjà arrivé de prendre le métro dans la même rame que le cousin d'un type qui avait connu le camarade de promotion d'un type connu.
Déjà, prendre le métro, c'est limite - c'est quand même acepter de frayer son chemin parmi des personnes qui sont peut-être liées au monde de l'écriture.
Et ça, c'est impardonnable, vraiment. Tu me déçois beaucoup.
Ce n'est pas grave pour le coup j'étais réellement fantômette ce soir là... Quasi la fille de l'homme invisible.
Et puis mon texte il est pas devenu grand chose pour l'instant. Bien évidemment je te tiens au courant.
T'auras une pancarte au Salon?
Bisous, tiens.
> Franswa : je vais même t'avouer pire - dans le métro, je m'asseois plus volontiers face à une personne qui lit un livre (j'ai calculé qu'il y avait 37,8 % de chances en plus qu'elle connaisse quelqu'un dont le fils a fait un stage dans une maison d'édition ;-)
> Kiddo : Je n'aurai pas de pancarte (même pas de badge!), mais j'y serai... Tu auras toujours des sacs ?
Bisous toi-même, tiens ! ;-)
Tu es VRAIMENT un infâme calculateur, deuxièmétage.