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Questions ou réponses ?

L’envie d’écrire revient peu à peu, encore balbutiante. Je tourne autour, je guette, je provoque. Bientôt viendra l’heure.
En attendant, bavardons…

Le grand rock, pensais-je, c’est un truc prétentieux fait par des types humbles. La littérature aussi, entre (gros) orgueil et (vraie) humilité.
Et j’imagine que cela vaut pour toute activité artistique.

Mais les écrans de télévision et les pages des magazines sont remplis de gens prétentieux qui nous vendent des semi-bouses pré-emballées avec un petit nœud de fausse modestie pour faire artiste. D’où ma question, hier : être content de soi, est-ce un début ou une fin ?

Et une question connexe : le très humble et terriblement prétentieux T-E Vaquette me soumet cette citation du fou Hallier (Jean-Edern) : « la Classe ne s’acquiert pas. Cette mystérieuse supériorité technique de la morale, c’est de faire modestement mais avec un orgueil inouï ce pour quoi l’on est fait. »
J’aime beaucoup cette phrase – et pourtant je n’ai jamais pensé que nous étions "faits pour" quoi que ce soit…
Voilà une belle question pour commencer la journée.

Tiens, c’est peut-être ça, le propre des gens taillés pour la promotion : ceux qui préfèrent les réponses aux questions.

Commentaires

  • cher pdf, sachez que vous allez devoir vous y coller et que malgrè toute votre modestie, va falloir montrer les crocs et être bandant pour vos intervieweurs, et que la promo c'est comme tout : ça s'apprend
    (petitebrune faite pour dire la bonne parole)
    (ou écrire du Q, au choix)

  • Etre fait pour "quoi que ce soit"....???? Sans doute que si. Ce n'est pas tant métaphysqiue que lucide. On a tous des qualités, des défauts, des désirs, des talents. cela peut changer, certes, mais s'il faut être efficace, autant le faire avec ce que nous sommes. Vraiment.

  • Mouaif... Oscar Wilde, Truman Capote, Céline ou Aragon, tous étaient d'une prétention infinie, mais quand le fait d'être si content de soi s'allie à une exigence d'airain, alors le génie n'est pas loin.
    A l'inverse, Dan Frank est un vrai modeste et comme je respecte la convention de Genève, je ne commenterai pas plus ce que m'inspire ses livres...
    Par ailleurs, il faudrait poser la question à notre nouveau Président, lui qui pense que l'on "naît" tout plein de choses....

  • > Expetitebrune : je le sais, oui... vous me donneriez des cours?
    (pour faire bander mes interlocuteurs, je veux dire... écrire du Q, c'est une autre histoire ;-))

    > Gwen : j'entends bien l'argument d'efficacité. mais est-ce pour autant un impératif moral ?
    (NB - j'entends bien que du temps où l'homme vivait en bande et luttait pour la survie du groupe, un chasseur jouant au poète aurait mis le souk. mais dans une société de surproduction... enfin, je le répète, je ne fais que poser des questions)

    > Castor : je retiens le premier amendement, brillamment résumé (cela dit : étaient-ils si contents d'eux une fois à leur table de travail ?)
    Quant à notre nouveau Président, retenons aussi sa rhétorique toute en fausses questions alors que ses réponses paraissent toutes faites...

    > Mandor : hé hé ! tu connais mon goût pour quelques personnages emblématiques... mais il y en a tant d'autres (depuis la fin des Présidentielles, le supermarché Canal+ a rouvert son rayon Denisot, et chaque soir apporte son lot de sourires contents d'eux. j'apprends beaucoup ;)

  • L'orgueil est un art, la modestie une qualité.
    J'ai la modestie de mon orgueil... et... sourire

  • j'adore ce genre de questionnements...je ne donnerais pas de réponses...peut-être pas" faits pour" ..."ma propice à "...non ?oui ? ni oui ni non .

  • Sans reflexion, sans argument mais avec conviction, j'inclinerais bien à penser que l'on est fait pour faire un truc ou deux. Un trux qui nous plait, qui nous remue, qui nous émotionne un iota. C'est le meilleur moyen de se sentir impliqué et de le faire pas trop mal, non ? ça peut être du boulot, ça peut être autre chose. Sinon, promis je prendrais le temps de remuer un peu mes méninges là-dessus.

  • Sinon, il y acette citation d'un célèbre poète contemporain : "Qu'on me donne l'envie, l'envie d'avoir envie, qu'on allume ma vie... Yeeeeeah" J.H. Presqu'aussi puissant que l'élan vital de Spinoza. Bon allez, je sors ;-)

  • Que l'on pense aux questions ou aux réponses, l'excès, c'est d'oublier de penser avec ses doigts.
    Si je me sentais une vocation d'écrivain, je pense que j'écrirais, plutôt que de me contempler écrivant.
    Ecrire, c'est un peu comme la médecine.
    On peut avoir envie de soigner des gens, ou être séduit par le statut de médecin.
    L'un et l'autre suscitent des vocations.

  • Je ne sais plus trop qui a dit (en substance) "On aurait bien davantage de bon textes s'il y avait moins de monde pour se soucier de faire des chefs-d'oeuvre".
    C'est exactement ce que je pense: Qu'il est vain de se fantasmer en Picasso, dont le moindre faux-mouvement s'arrache au prix du chef-d'oeuvre.

  • Tout écrivain qui se respecte devrait maîtriser au moins deux ou trois choses. L’art de se lever le matin, de se faire cuire un œuf et de se diriger vers sa table de travail… content de soi.

    Tout le reste est une histoire à suivre…

  • > Chroniqueuse : restons modestes - au moins par orgueil ;-)

    > Virginie : ... attention, à force de questions je vais finir par mettre en note la Parabole des talents !
    Et oui, bien sûr il est des domaines plus propices à notre épanouissement - question de circonstances (et de construction personnelle) autant que de talent, d'ailleurs. Et j'ai beau penser que cela ne nous oblige en rien... reconnaissons que nous passons notre temps à les chercher, ces domaines.

    > Esperluette : la réponse ci-dessus était aussi aiguillonnée par ton commentaire.
    L'élan vital, oui - d'ailleurs ce n'est pas le seul point commun entre Spinoza et Goldman (L'envie, c'est lui). Le fait de "composer", par exemple... ,-)

    > Quintescent : je suis séduit par l'image du médecin... et oui, la tête n'est rien sans les doigts !
    Rien n'est plus pénible que de lire un type qui se regarde écrire en écrivant... Cela dit, pour nous éloigner du sujet : je n'ai pas rencontré un seul auteur qui n'ait sa part de fantasme picassien. Elle aide à avancer - dès lors qu'on la laisse sagement à sa place, bien sûr.

    > Mireille Noel : content de soi a priori ? bigre...
    NB : le matin au réveil (ou une fois l'oeuf avalé), si l'impulsion est là (celle qui dépasse ma paresse et me conduit à la "table de travail"), alors je n'ai sûrement pas le temps d'être content... après, éventuellement.

  • bon j'avais fait une super analyse de ta phrase qui est partie seule dans le cyberspace suite à une fausse manip, le genre de trucs qui pourrait me faire tuer un chat bref...

    Je disiais en conclusion que cette phrase, désolé mais ne veut rien dire, "la supériorité technique de la morale" n'existe pas, et le paradoxe qu'il ennonce n'a juste pas de sens (je peins en bleu ma maison avec une peinture verte, c'est soit trés poétique soit carrement con, au choix)

    Tout ca pour dire que ton auteur qui ennonce ce qu'est "la classe" n'a juste pas le début d'un style et que tous ces imbéciles qui croient qu'en accumulant les contre sens et les mots compliqués on arrive toujours à donner le change m'agacent un peu...

    Enfin pour tous ceux qui donnent des conseils de style aux auteurs... ecoutez les gars ecrivez vous même puisque vous savez ce qu'il faut faire...
    Pour ma part me ballader dans la rue et regarder vivre les gens fait partie a 70% de mon temps de travail...

    Mais bon j'dis ça hein , j'dis rien comme d'hab.

    a+

    yann

  • Peut être que lire ou voir certaines choses nous donne envie d'essayer de faire aussi bien/de faire mieux

  • > Yann : dommage qu'il manque le début en effet...
    la "supériorité technique de la morale", oui je t'avoue que ça me laisse circonspect (euphémisme).
    Mais sinon je ne vois pas de paradoxe dans la phrase ; il faut souvent beaucoup d'orgueil pour se lancer dans une entreprise quelconque (un livre par exemple, mais ce n'est qu'un exemple)... et cet orgueil n'empêche pas de rester humble par rapport au sujet traité.
    Par ailleurs, je ne pensais même pas aux donneurs de leçon (a fortiori de style - pouah) quand je parlais des prétentieux - juste des contents d'eux. Même s'il ont une fâcheuse tendance, c'est vrai, à s'ériger en professeurs !
    Allez, baladons-nous... ;-)

    > Brg : (je réponds à côté mais tat pis)
    Pendant longtemps j'ai alterné deux types de lectures : les grands auteurs (pour me donner envie d'aller plus haut) et le tout-venant du moment (pour me dire que oui, je pouvais le faire ;-)

  • Sérieusement, il faut beaucoup d’humilité et de patience pour écrire. Certains jours, l’alternance des questions et des réponses se fait plus douce. Alors, le début d’une fin sans fin nous rend… contents de soi.

    Vraiment bien, ce salon pour bavarder.

  • Je préfère nettement les réponses aux questions, mais comme je ne trouve que les secondes et rarement les premières, ma foi...

  • Hello,
    je me suis contenté ce soir de la première page, ça m'a plu.
    Je reviendrai.
    Bizarre, on s'est rencontré avant de se lire sur les blogs. Des déviants parmi les déviants ...
    Sinon, qques réponses à tes questions dans un livre dont tu as noté le titre hier dans ton petit carnet (enfin, des réponses, disons plutôt des questions surclassant les autres).
    ;-D
    A bientôt.

  • effectivement peut être puvons nous passer consciemment à côté de notre destinée (:-)) c'est un choix de vie...reflexion par rebond à ton com' qui va au delà ...du la...hum..:-)

  • > Mireille : le vrai plaisir en efet n'est pas de finir mais d'avancer.
    (installez-vous, j'apporte des coussins ;)

    > Pandore : le tout est de ne pas se contenter des questions...

    > Cedric : j'ai cherché le livre hier, pas trouvé... je vais commencer par une bio ("L'obligée du monde", de JC Eslin, tu connais?), un peu comme on passe par le petit bain avant de se mouiller entièrement. A bientôt, avec plaisir !

    > Virginie : parfait ressort de tragédie, l'homme qui refuse sa destinée !
    Ce que j'oubliais de préciser en commentaire hier, c'est ce nouvel impératif moral, depuis l'avènement de l'époque "développement personnel" : "Etre soi-même".
    (en fait je suis plutôt d'accord, au fond ; c'est l'impératif moral (et sa déclinaison publicitaire) qui m'emmerde)
    "Hum" aussi ;-)

  • ben second flore je crains que tu sne ois en pleine projection sur cette phrase qui ne dit apparement pas ce que tu veux lui faire dire...

    "c’est de faire modestement mais avec un orgueil inouï ce pour quoi l’on est fait. "
    Il est là le paradoxe idiot comment faire en même temps modestement mais avec un orgeuil inoui ... la même chose.
    En plus "faire" devrait etre interdit pour un auteur , ca ne veut rien dire "faire" (evidemment ca rime avec avec etre fait j'avais compris mais au de là de ça...) et puis l'idée qu'il y ait "ce pour quoi on est fait" me debecte aussi (la femme est faite pour faire la vaisselle c'est bien connu) ; c'est comme le postulat de départ "la classe ne s'aquiert pas" qui sous entend que la classe est innée, il y aurait donc des bébés classe et des bébés pas classe du tout :0

    Bref, ce que j'aurais aimé lire c'est plutot ça:

    "Le style ne s'aquiert que par le travail sur soi. Ce surcroît de magie en plus ne vient qu'a ceux qui acceptent l'orgeuil necesssaire pour aller seul au bout de son propre chemin mais qui entament leur travail avec la modestie de l'artisan conscient qu'il n'a d'autre outil que lui même"

    Enfin j'di ça hein, j'dis rien...

    Je corrige juste du hallier... ent oute modestie bien sur...

    ;))))

    yann

  • - et pourtant je n’ai jamais pensé que nous étions "faits pour" quoi que ce soit… -

    A la base, l'homme naît pour se reproduire et pérpétuer l'espèce. Est-ce à dire que l'on peut modestement s'accoupler et s'enorgueillir du résultat ? Nous avons des amis communs, c'est certain ;-)

  • > Yann : bon, pour le paradoxe, je peux difficilement dire plus que ci-dessus... je te renvoie à T-E. Vaquette chez Strictement Confidentiel pour plus de détails (attention, c'est long !)
    Pour ce qui est de "faire" : je ne pense pas que JEH pensait spécialement aux écrivains quand il écrivait cela... cela dit nous nous rejoignons sur le rejet du "faits pour" (et sur les smileys), c'est une base ! ;-)
    Et sur ta phrase corrigée : OK à condition de préciser que le "travail sur soi" n'est pas un travail sur le style - mais quelque chose de beaucoup plus profond, dont le style (ou la classe) émergera naturellement.
    (et hop)

    > Marie : on oublie souvent cette base, en effet, noyée sous des statistiques et des publicités.
    "Modestement s'accoupler et s'enorgueillir du résultat"... chapeau bas !!! Nos "amis communs" apprécieront ;-)

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