- Heu… répondent les trois auteurs.
- Bon, c’est pas grave, j’ai lu vos livres, on va parler d’autre chose. De toute façon mon métier c’est de brasser du vent, hein ? rassure la grande professionnelle. Allez hop hop hop, on y va !
Il n’en fallait pas plus pour nous donner envie de finalement nous emparer du sujet. Il suffisait de le mettre au pluriel pour le rendre passionnant.
Une génération née dans un monde ready-made. Tout était déjà prêt, comme une donnée intangible, on n'avait plus qu'à vivre dedans. D’un côté la liberté - conquise par la génération précédente, érigée en valeur suprême mais déjà recyclée en publicité entre deux Casimir. De l’autre les contraintes – pour travailler faudra s’accrocher, pour baiser faudra se protéger.
Est né de tout cela une génération sans figure emblématique, une génération qui fait ce qu’elle peut plus que ce qu’elle veut. Et donc une littérature diverse, foisonnante mais sans « leader » ni « courants littéraires », tentatives individuelles pour comprendre ou fuir les systèmes imposés, et non pour en inventer de nouveaux.
L’histoire en retiendra ce qu’elle voudra – peut-être rien. On oublie toujours les b(r)ouillonnements dont naissent les courants.
Et le vent brassé par les journalistes.
Commentaires
Ben c'est bien ce que je dis...
La description de cette génération tient à son histoire, mais aussi au contexte actuel (la société de consommation, la mondialisation, bla bla bla). Bref, tout ça pour dire que ces analyses (pas de leader, pas de courants, etc.) valent aussi pour plein de domaines, comme l'art notamment. De quoi lancer un nouveau débat, non ?
Et sinon, Le Mans, c'est sympa ?
Zag : euh... la description de toutes les générations tiennent à leur histoire me semble-t-il.
Pas mieux. Bravo. Fine analyse. On va chercher les leaders maintenant. Hop, hop, hop...
Bon, et Le Mans ? raconte...
Les journalistes ont une maniére bien a eux d'aménager le vide qui est aussi inquiétante que parfois (très rarement) charmante.
> Neige : mais oui c'est bien, ce que tu dis ! ;-)
(plus sérieusement - j'y ai pensé, oui)
> Zag : pour l'art en général bien sûr - tous les modes d'expression qui ont été des moyens d'échapper un peu au système...
> Benoît : les leaders, c'est surtout le marketing qui en a besoin - l'histoire aussi, qui parfois les fabrique rétrospectivement ;)
> Génération Rose : ce qui exaspère finit souvent par exciter...
Je proteste votre honneur ! Amélie Nothomb est désormais une quadra (depuis le mois d'Août, faut mettre les fiches à jour), donc elle compte pas, héhé (tiens il parait que son dernier livre est mieux que les précédents, c'est peut-être pour cela ;-). Sinon, j'adore la phrase "mon métier c’est de brasser du vent", se prendrait-elle pour Don Quichotte ? ;-)
Je connais des milliers de personnes dont le métier consiste à brasser du vent mais il n'y a qu'un seul Don Quichotte
On peut en conclure que ce week-end au Mans fut agréable, malgré la défaite française ? ;-)
Ah parce qu'il y avait des leaders en littérature avant ? Le concept de leader en littérature (keuff keuff excuse moi mais je m'étrangle de rire là) c'est quoi ? Celui qui dresse des barricades devant le flore et en interdit l'accès pour cause de rebellion littéraire ?
Je peux savoir où TOUT est déjà prêt ? On parle de quoi au niveau "déjà prêt" ? On m'a filé une vie clé en main c'est ça ? On m'a interdit d'innover ptêt ? De trouver d'autres chemins ? D'inventer ? Apellons notre Noam national et demandons lui son avis tiens.
Lorsque nous sommes nés je rappelle que le théorème de Fermat n'avait pas été résolu. La résolution de ce théorème est un truc ENORME et ça c'est notre génération qui l'a fait. Et ISS ? C'est en l'air depuis le moyen âge ce truc ? Je ne vous parle pas des réals qui travaillent en HD apparemment j'ai du m'auto persuader toute seule que c'était propre à notre génération mais ça date des années 60 le travail en HD c'est vrai.
Veux tu une liste de tout ce qui n'est pas prêt ne le sera jamais n'a pas encore été inventé ? De tout ce que nous sommes en droit de réclamer et d'inventer si ça nous pète et que - contrairement à ce que la phrase de ton post laisse entendre - nous avons le droit d'aller chercher
je ferme platement mon clapet face à l'assertion "absence de courant littéraire" parce que face à tant de ..aheum...de trucs qui finalement dépassent mon entendement d'être pensant je préfère aller boire une bière en regardant pink narcissus.
Ahlala comme je me sens mal dans les définitions. Comme c'est réducteur. Comme cela abolit le droit de n'être que ce qu'on veut et comme là en te lisant il me semble que jamais on ne devrait contraindre une forme d'expression artistique à une définition. Aussi vague soit elle. C'est lui interdire toute possibilité d'expansion.
Pour changer donc on continue a tenter de persuader notre génération - comme on a tenté de persuader les précèdentes et comme on tente de persuader au passage les suivantes - que tout est "déjà fait" (fuck*** bullshit). Rien n'est fait tout est à réinventer parce qu'on campe - mais cela n'est en rien nouveau - sur de l'overbullshit.
Peut être, pouvons nous estimer que graçe aux nouveaux flux d'informations notre génération est la première à en être très consciente d'ailleurs.
Arggggg
BizZ & Fuck it
Je ne suis pas sur mais je pense que Fafaargl avait beaucoup de choses a dire sur le sujet.
Je ne suis pas trentenaire (mais ça m'empêchera pas de donner mon avis quand même ;), mais je suis assez d'accord avec Fafa... Mais je suis moins énervée quand même ;).
C'est sûr qu'à force de se convaincre qu'on ne fait que ce qu'on peut, ça tue dans l'oeuf les initiatives personnelles...
Après, je ne suis pas assez calée en art, et notamment en "littérature(s) trentenaire(s)" (cette expression me semble toujours autant aberrante, m'enfin bon) pour juger objectivement et avec des arguments valables.
Ca a duré longtemps cette table ronde avec la brasseuse de vent ?
ce sujet m'a rappelé un livre lu l'année dernière "les trentenaires ne vous disent pas merci", une analyse pas prise de tête de notre génération. Avec quelques fois des airs de gamin gâté, pourri, l'auteur je trouve expliquais bien la problématique de notre génération, obligée d'être un peu trop sérieuse...
http://minilien.com/?oEeNtjawJ2
> Cassiopée : ne l'avais-pas prédit, qu'on nous parlerait de quadragénaires ? ;)
> Bouboune : la voix de la sagesse, encore (Don Quichotte chargea et Sancha pensa)
> Emeraude : de cette défaite je garderai une belle image - celle d'un pub bondé chantant la Marseillaise à pleins poumons... mais s'arrêtant pour siffler lorsque les caméras de la Propagande ont montré le président dans les tribunes ;)
> Fafa : Hum... on se rejoint au moins sur un truc essentiel - je n'aime pas les définitions, moi non plus. Je constate, simplement - et donc forcément : 1. je suis réducteur / 2. je ne nie surtout pas les exceptions (heureusement). Mais le constat m'a paru assez juste sur le coup.
Et je suis bien d'accord qu'il ne tient qu'à nous de.
("overbullshit", j'aime bien. d'ailleurs je m'arrête là)
> Génération : qu'est-ce qui te fait dire ça ? ;)
> Nim' : non non... mais parce qu'en effet personne n'est "obligé" de rester dans les cadres donnés, nous avons un peu poursuivi entre nous ensuite ;)
(et une précision au passage ; je parle de ce que cette génération a fait jusqu'ici, pas de ce qu'elle peut faire encore - là-dessus, voir miss Neige)
> Stéphanie : ah non! le bouquin de charbonneau est un truc de pleurnichard - je me souviens d'un débat entre l'auteur et Henri Weber (ex-68ard) : "mais si vous voulez des choses venez les prendre !" disait l'autre...
Je lui aurais envoyé Fafa, tiens.
Eh bien ça me rappelle l'image que j'ai gardé de la victoire, la semaine dernière, sur le parvis de l'hôtel de ville (chose que je ne referai plus jamais d'ailleurs ;-))
C'était la même chose, avec juste un tout petit peu plus de monde! chantant la marseillaise et huant notre cher et tendre président :-)
Ta phrase est belle et bien tournée, elle pousse à la réflexion et je ne saurais m'arrêter à l'idée que tu ébauches. Elle est terrifiante. Un peu plus et j'allais vraiment monter des barricades devant le Flore tellement ça fiche la trouille.
(c'est pas une idée ça une insurrection littéraire avec prise des lieux "mythiques" à la clé ?)
BizZ
*et oui ok. je me suis étalée telle du café sur le carrelage mais étant donné que je suis une pro du cookie au chocolat blanc j'ose espèrer que tu es prêt à me pardonner.
@secondflore : ok pour le côté un peu pleurnichard (j'ai plutôt eu l'impression de gamin gâté qui crache dans la soupe! mais c'est pareil :)
par contre, sur le problème des retraites, le niveau de vie, dette de l'état... je trouve le constat intéressant
et là désolée, il n'y a plus rien à "aller prendre", juste à payer la note de nos parents!
mais qui a dit que tout avait été fait ? On est juste un peu mou du genou, on a du mal à passer la 2e parce qu'on nous a un peu castrés dès le départ... Ca ne veut pas dire qu'on ne va pas faire de grandes choses... En littérature ou ailleurs...
> Emeraude : belle image...
(tu avais mis des talons hauts pour voir le match et des protections en plastique pour jouer des coudes ? ;)
> Fafa : oui c'est un peu terrifiant mais... d'une part je crains vraiment que ce ne soit assez juste ; d'autre part ce n'est qu'un début et tout reste ouvert, qui sait ce qui en sortira...
(excellente, cette idée de "prise des lieux mythiques" - reste inventer ce qu'on pourrait y dire, mais je la garde !! ;)
(fais préchauffer le four pour les cookies, j'arrive)
> Stéphanie : pas faux, bien sûr - mais j'ai toujours du mal quand on confond macro-économie et raccourcis familiaux ("nos parents"). M'enfin...
> Neige : allez, moi je resterai bien sur cette conclusion !
Ah tiens, jamais on me l'a fait, ce "coup", à croire que je ne suis pas trentenaire, pourtant j'ai publié mon premier bouquin à 32 ans et il me reste encore deux ans avant la quarantaine !
Mais c'est vrai qu'alors leurs critères paraîtraient couillons :
1) je suis une fille (bon encore, ça peut faire)
2) mariée (bof)
3) trois enfants et mère depuis l'âge de 21 ans (aïe)
4) très très très rurale (ah là, ça na va plus du tout)
5) plutôt orientée "décroissance" et "antipub"
6) je bois des tisanes le soir
7) sinon, le temps tourne et la neige n'est pas loin
Bon, pour les protections en plastique, j'aurai dû y penser ;-) Mais comme tu le sais, le rugby est un sport fair play et tout le monde, sur le parvis de l'hôtel de ville, s'asseoit (sauf ceux qui sont derrière, dans la rue...).
Comme ça, même quelqu'un petit comme moi peut voir tout ce qui se passe (sans rien y comprendre ;-))
Mais ça reste un bon souvenir! :-)
PS : tiens, j'ai pensé à toi tout à l'heure dans le métro, une scène hilarante de deux gamins de 11 ans (gamin version ouest parisien sur la 9 bien sûr!) s'est déroulé sous mes yeux...
Ah oui, même image des poings serrés de NS. J'ai instantanément regretté que les blacks ne l'écrasent pas à la dernière seconde.
> Em : il est vrai que tu ne corresponds guère à la défintion marketing du trentenaire ! tant mieux d'ailleurs...
(mais bon, on connait la chanson, les journalistes parlent aux journalistes...)
Bonne tisane, et salutations à la nature ! ;-)
Que les feuilles A4 bruissent de tes inspirations...
> Emeraude : garde-la au chaud, cette scène, tu sais que j'adore qu'on me raconte des histoires... ;-)
> Brg : bah, l'imagerie officielle ne gardera pas cette image très longtemps.
ok, je la garde au chaud pour te la raconter un de ses 4 ;-)