(Ne faites pas attention, ceci n’est qu’un billet défouloir. Sans relecture. Ephémère sans doute.)
Or donc, Robert L’àfond publiera fin février un texte de Laurent Joffrin faisant suite à son altercation avec le président de la République lors de sa conférence de presse le 8 janvier (sic), apprends-je sur le site de Livres hebdo.
Ben tiens.
Petit rappel des faits – parce que je l’ai regardée, finalement, cette conférence de presse. Franchement, malgré sa rhétorique insupportable, j’avais trouvé Sarko impressionnant. Pas loin d’être passionnant, même – à condition de faire abstraction 1.de la certitude qu’il pourrait dire le contraire le lendemain avec le même aplomb / 2.de la médiocrité de son gouvernement qui légifère avec le nez dans les pages Faits divers, ce qui fait quand même beaucoup. Quoi qu’il en soit, je me disait que rien qu’avec les sujets de fond évoqués ce jour-là, la grande Presse Française™ avait de quoi remplir ses colonnes pendant toute l’année sans avoir besoin de nous parler de Carla B. ou de l’agenda jogging du président.
Sauf que quand on lui a donné la parole, à la presse officielle, on s’est vite rendu compte de sa médiocrité. Avec une palme spéciale pour Joffrin, faisant le beau avec une jolie formule prétendument insolente, toute formatée pour être reprise par les confrères (une connerie sur la monarchie élective, vous en avez sans doute entendu parler, allez hop on zappe) et offrant sur un plateau un petit solo à Sarko, avec faux énervement à la clé – bref, la comédie habituelle : le décor pour faire oublier le fond des choses, du pain bénit pour branleurs médiatiques chroniqueurs à la con, tout était parfait.
Et donc, maintenant, ce livre déjà annoncé.
Alors là, de deux choses l’une :
- soit Joffrin s’est mis à écrire (ou faire écrire) 200 pages en quelques jours en flairant la bonne occase (vite, coco, faut pas dépasser la date de péremption de ton actu, là). Dans ce cas, si j’étais son actionnaire, je l’aurais mauvaise et je songerais sérieusement à le virer pour mettre à la place un type qui bosse.
- soit (plus plausible) il se contente de compiler dans un livre des notes qu’il aurait prises sur Sarko depuis plusieurs mois – ce qui serait plus plausible. Auquel cas je comprends qu’il aurait simplement utilisé la conférence de presse pour se faire sa petite pub perso.
Dans les deux cas, c’est minable. La petite comédie continue, avec la contestation officielle parfaitement intégrée dans le spectacle. J’avais déjà remarqué ça avec les prix littéraires, quand j’ai compris que les polémiques sur les prix faisaient partie du jeu autant que les prix eux-mêmes, tout ça au service d’un gentil conservatisme. Avec la presse à la Joffrin, c’est pareil. Sauf que dans le cas des prix littéraires, tout le monde s’en branle. Pour la politique, je n’y arrive pas.
D’où ce billet adolescent – désolé, une fois de temps en temps il y a besoin de soupape, ce soir c’est tombé ici, ce billet n’est qu’éphémère.
Doublement idiot, d’ailleurs, ce billet.
Parce que je déteste faire mon chroniqueur-à-la-con et hurler avec les loups (mais ici les loups sont encore loin, vous les entendrez en février, au moins vous serez prévenus).
Et parce que je n’aime pas entrer dans les polémiques qui au fond servent la publicité d’un livre ou d’un film. Mais là c’est différent. Je sais que vous ne serez pas assez couillons pour prêter attention au livre de Joffrin. D’ailleurs j’imagine que vous n’êtes plus là. Vous avez bien raison. Moi aussi, je vais voir ailleurs si j’y suis. A bientôt.
Commentaires
Mais cesse donc de te flageller, idiot ! Ca sert aussi à ça le oueb, à se défouler et à ne pas encombrer les rayonnages des librairies en même temps.
Qu'avez vous donc contre l'adolescence, d'abord ?
:)
C'est très bien, l'adolescence. Heureusement. Mais bizarrement, quand j'arrive en fin de note, il y a souvent un vieux à lunettes qui veut relire ou mettre son grain de sel. Alors j'ajoute un petit truc pour le calmer. Salutations à tous les deux !
Je trouverais très dommage (très très très même) que tu supprimes ce billet. Je le trouve excellent et pas seulement parce que je suis d'accord avec 85% de ce que tu as écrit... et que je suis sans opinion sur à peu près 10% (ce qui concerne les prix littéraires). Les 5% restants résident dans le point 2 du paragraphe en gris (un brin exagéré tout de même). Quant au point 1, les récentes déclarations de Sarko sur les municipales prouvent trop bien que tu as parfaitement raison.
Moi aussi j'ai trouvé la question de Joffrin assez lamentable sur le fond et sur la forme et cette histoire de bouquin me désole. Combien d'arbres va-t-on encore bousiller pour publier ça ? Pfeuhhh... et dire que ça risque de se vendre.
Oh ben nbon, ça ne se vendra pas, heureusement. C'est le genre de livre qui sert à se faire inviter sur les plateaux-télé, ça, pas plus...