Allez, on va commencer par un sondage :
Qu’est-ce qu’un vainqueur qui triche ?
a) un tricheur
b) un vainqueur
"Je ne veux pas jouer au vieux con, mais j'ai l'impression qu'avant 1998, on venait à ce métier parce qu'on l'aimait et parce qu'on aimait le sport. Depuis 1998 et 2000, on peut y venir parce qu'on aime les gagnants. Il y a eu une génération de suiveurs qui n'avait pas de regard critique..."
(Vincent Duluc, L'Affaire Jacquet)
Bon. Les trois mots suivants, c’est "... sur le football". Vincent Duluc parle de l’affaire Jacquet et du journalisme sportif en général. Mais au fond, on pourrait l’appliquer aussi bien à la politique ou au marketing-spectacle.
Est-ce un effet retard des années 80 ? Est-ce la victoire définitive du Chiffre ? Le glissement a été imperceptible, mais le fait est là : hormis quelques exceptions folkloriques (le Petit Poucet de la Coupe de France), le discours dominant ne célèbre plus que les vainqueurs.
Et bien sûr, je ne parle pas ici de sport. Toute notre "actu" (TM) est aujourd’hui structurée autour d’une seule question : qui va gagner ? (avec des variantes, bien sûr : qui va vendre le plus ? qui va monter dans les sondages ?)
L'actu d’aujourd’hui est dominée par le journalisme sportif : on commente les combats de l’arène et on donne les scores. Ensuite, on peut toujours se payer une petite batterie de cons sultans pour commenter les stratégies des uns et des autres. Que ce soit chez Estelle Denis ou chez Yves Calvi, finalement, c’est un peu pareil – on fabrique l’histoire en direct comme un grand jeu de pronostics.
Et on joue avec l’arbitre toujours à la limite de la règle.
Dans tous les milieux on trouve des connards qui plongent dans la surface pour obtenir un penalty. Aujourd’hui, comme des footeux professionnels, on leur dit "bien joué" quand l’arbitre tombe dans le panneau. On peut aussi leur dire merde.
(And now, something completely different)
Commentaires
réponse a).
et c'est mon dernier mot Jean-Pierre....
mon moi profond qui a envie d'en hurler :
réponse a)
mon moi à la surface réaliste et désabusé
réponse b)
nouveau chez Pdf, une note, une question.
réponse c. les vaincus l'ont dans le
(mais derien)
> Ibid Norio : (enchanté) bravo! vous passez au niveau suivant.
> Stéphanie : il faut savoir laisser parler son moi profond !
> Petite Brune : voilà bien une réponse de derrière les fagots... (à bientôt)
Réponse B, bien sûr, "more money more problems"...
J'adore cette théorie de l'envahissement du paradigme sportif pour tout commenter, politique, cinéma (ah, le box office) littérature (Gavalda, qui double Marc Levy à moins que Nicolas Rey ne revienne du Diable Vauvert...) la question, la seule question qui prévale désormais: Thierry Roland commentera t'il la présidentielle 2012? Dans ce cas, le PS est mal parti (de toutes façons...) parce que "je veux pas être méchants, mes amis, mais la politique, c'est pas pour les gonzesses et les tapettes"...
Allez, il fait beau et comme tu dis "now, something completely different.
trop footeux pour moi
et d'abord, les politiciens, c'est tous des méchants. ;)
Ah la france et les français ont encore du mal a embrasser sur les deux joues ce capitalisme total, le regne de l'absolu "harder, better, faster, stronger".
Certes, le gris devient plus présent, la zone "d'absolue" fout le camps (Le PS d'ailleurs a du mal avec hein? fallait faire un "bad godesberg 69" plus tot, mais c'est un autre sujet) et le commentaire de la gagne sportive regne en maitre. Ok, mais sinon on fait quoi?
On se fige, on bouge pas, on milite comme chez vous, pour l'immobilisme? Ca me parait assez chiant aussi non ?
bon aller, moi j'ai un avion a prendre pour Vienne, dimanche soir, je serais un beauf en maillot tricolore (mais Noir, Rouge, Or) a hurler pour la gagne :)
> Castor : ben oui, faut dire aussi que c'est plus simple, quand le marketing sert de culture générale...
> Schuey : salut à toi, homme moderne ! :)
Je t'accorde le point (métaphore sportive #466) sur nos résistances improductives au capitalisme absolu...
Sur le Bad Gotesberg, nous sommes d'accord depuis longtemps...
... Mais globalement, je ne parlais pas des politiques, là. (Un politique qui ne serait pas méchant serait certainement inefficace.) Je parle des commentateurs, qui ne relaient plus le fond (parce que ça demande du boulot ou parce qu'ils sont trop cons, il doit y avoir des deux) et se contentent de compter les points.
Et sinon merde, voyons pour parler de ça (un peu) et d'autre chose (beaucoup) :)
ce serait un bonheur effectivemment de ne pas en parler ;-)
A paris surement un peu cet été. Allez Poupou
Vivement l'arbitrage vidéo, alors ?
Pour sanctionner ceux qui plongent...
> Schuey : à bientôt, donc. sur la plage, qui sait
> CUI : oui, oui et oui. voilà. bonne maintenance (et vive les caches ;)
Ou n'est pas plutôt un vainqueur qui a triché? ou non, peut-être un tricheur qui a gagné...?
Ou alors...
(Un gâcheur, peut-être)