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Bas les coeurs

201616vb.pngIdée reçue : avant 1940, les guerres étaient simples :

Option 1 : de Grands Empereurs se lançaient dans de grandes conquêtes ; ils conquéraient des pays entiers et leur apportaient la civilisation (quand ils étaient français), ou alors ils mettaient les villes à sac (mais ça on n'en parlait pas beaucoup). Sauf qu'il ne fallait pas faire ça trop loin de chez soi, parce qu'alors c'était la Bérézina.

Option 2 : deux camps, des armées réduites, un champ de bataille officiel, un jour précis (plus pratique pour les livres d'histoire), hop on les lançait les uns contre les autres, un peu comme un tournoi, à la fin de la journée il y avait un vainqueur et zou, quelques territoires basculaient.
Il y avait 14-18, bien sûr, avec des armes modernes mais au fond c'était toujours pareil, chacun son camp et on attaque, sauf que ça n'avait pas duré un jour mais quatre ans.

Puis est arrivée la deuxième guerre, et là, on a inventé des choses toutes nouvelles : les déportations, la collaboration, la résistance.
Bon, pour les déportations, d'accord. Mais pour le reste, Darien nous fait vite comprendre qu'on n'avait pas inventé grand'chose (c'est vrai qu'à l'époque peu de gens l'avaient lu, ce livre).

Bas les cœurs, c'est la guerre de 1870 vécue de l'arrière par le gamin d'une famille versaillaise, entre propagande officielle, préjugés officieux et arrivée des officiers allemands. Dans les rues de Versailles, on crie Vive l'Empereur, puis Vive la République, et puis on travaille pour l'Etat-major allemand. Le père collabore avec entrain mais le grand'père, lui, fait de la résistance tout en livrant son ennemi aux Prussiens pour devenir maire à la place du maire. Ah tiens ? Résister, collaborer. Au fond, c'est si naturel.

Et puis, Bas les cœurs, c'est Darien. Darien jeune, mais déjà la plume joyeusement blasée, l'anarchisme léger et la férocité au coin des phrases, l'air de rien, comme Marcel Aymé plus tard. Un vrai bon Darien.

"La France est divisée en deux camps : une minorité turbulente et malsaine, plus disposée à tourner ses armes contre les prêtres que contre les Prussiens (...) et la grande majorité de la nation, effrayée de ces menaces de révolution sociale et demandant la paix à tout prix. Que lui importent l'Alsace et la Lorraine ? Les Français n'ont plus depuis longtemps qu'un désir : vendre cher leurs produits et vivre grassement dans les jouissances de la matière." (G. Darien, Bas les cœurs, p. 238)

Commentaires

  • "Un vrai bon Darien."

    Génial.

  • Mieux vaut un vrai bon Darien parlant de 1870 qu'un vrai bon arien parlant de 1942.

  • > Chr. B. : ça ne vaut pas ta "destruction des cellules"...

    > CQ9 : et une perche saisie au vol!
    (attention : les Ariens sévissaient plutôt au 4e siècle - pas sûr qu'il en restait beaucoup en 42 au milieu des Aryens)

  • Le temps de passer et les bons jeux de mots sont déjà pris.

    Hum.

    ;)

  • Bah, fallait réserver !

  • Toi, d'abord, t'es trop classe pour dire "bah".

  • Demain, promis, j'enlève le "Oh"

  • Joli !

  • Attends, t'as encore rien vu ;)

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