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Le coup de la panne

h-3-1069864.jpgD'abord on pense à toutes les mauvaises raisons pour lesquelles ce jour-là, précisément, on a fini par prendre sa voiture. Tous ces petits trucs qui nous ont mis en retard. Le bison pas si futé à la radio hier qui annonçait de vertes prairies. On se dit que si on avait eu un vrai bon livre, on l'aurait pris, ce métro, quitte à marcher après mais que pour d'autres raisons, en ce moment... Bref.
A travers le pare-brise on contemple aussi toutes les petites ironies qui ont jalonné le parcours : la station bp fermée, l'embouteillage qui double la consommation d'essence - et ce dernier coup de frein, là, qui vous a privé du peu d'élan qui aurait suffi pour atteindre en roue libre la sortie Porte d'Ivry, avec cette route en pente juste là, devant - juste au moment où la route allait se dégager.
Ensuite, on pense aux autres. On se souvient de toutes les fois où on a dépassé sur la route une famille en rade au milieu de la route un jour de grands départs. On se souvient que selon son humeur on les plaignait ou on les maudissait. On ne réagit donc pas au bras d'honneur d'un connard qui passe à côté - on sait.
Et puis enfin on pense à sortir au milieu des klaxons, à choper dans le coffre son joli triangle, à le placer quelques mètres en arrière. On appelle l'ami chez qui on aurait dû arriver voilà déjà une demi-heure, on franchit hardiment une voie de périph, on saute le parapet, on appelle la dame derrière la borne orange.
Et on attend. Avec ce gentil gilet jaune qui désigne à tout le monde le-con-qui.
« Attends je vais te chercher un bidon et j'arrive, me dit l'ami.
- Pas la peine, la dépanneuse est en route.
- Mais si, tu vas voir.

Le scénario de film d'action est limpide : je verrais arriver sa voiture de loin, il se garerait juste devant moi en faisant crisser ses pneus, j'aurais déjà débouché le réservoir, vite 5 litres pendant qu'au loin apparaîtrait l'orange clignotant de la dépanneuse. Alors la musique s'emballerait, gestes précipités.
- Grouille-toi, putain, la dépanneuse arrive.
- Putain mais j'y peux rien, j'arrive jamais à revisser ce bouchon du premier coup, c'est comme l'autre f...
- On le revissera plus tard, magne !
Bruits de portières, on y est presque. Mais...
- Attends, John - le triangle !
- Pas le temps, Mike, putain, démarre.
- Non ! On ne peut pas le laisser là - trop dangereux pour les autres.
- Mais on s'en fout, des aut...
Musique crescendo, entre les voitures je récupère le triangle au moment précis où la dépanneuse fait son apparition dans le champ (énorme, en contre-plongée). Gros plan sur le dépanneur patibulaire qui commence à comprendre - il va descendre (lui mettre en main un outil tranchant), mais in extremis on remonte dans la voiture, avec la réplique qui tue pour clouer sur place le dépanneur - et hop, Amis 1, Système 0.

Finalement la dépanneuse arrive. Et le dépanneur (sympa). Comme prévu, il y a bien une station Esso Porte d'Ivry - longueur totale de remorquage : 450 m. Le dépanneur remet de l'essence, je vais payer.
Ça fait mal, hein ? me demande à la caisse le jeune type de la station. Avec commisération, il me demande - Combien ? Je mise sur 150, il parie 300. Gloups. Le dépanneur soudain me paraît moins sympathique.

Quand viendra la facture, du coup, j'aurai presque le sourire.

168 euros, ça fait un peu mal, mais pour vivre des expériences uniques il fait savoir mettre le prix.

Commentaires

  • aucun rapport mais faut quand même que je te raconte, j'ai rêvé de toi cette nuit! tu vivais dans un gigantesque duplex dans un immeuble pierre de taille avec ta soeur et tes parents (très classe les parents et c'était tellement immense que chacun vivait sa vie sans encombres, une sorte de coloc en fait), le décor très moderne, épuré mais avec des meubles design, des tableaux achetés à la FIAC, enfin tu vois le genre. en fait j'étais là parce que tu avais invité quelques personnes pour un verre (c'était des mojitos, ouais je sais c'est hyper banal).
    Freud, au secours, je sais pas pourquoi j'ai fait ce rêve!

  • Ahah tu conduis aussi donc, je me posais la question (Tant mieux, du point de vue du lecteur). Je raconterais bien l'histoire du camion de C'est pas sorcier (c) qui se garait devant la prod 2 fois par an, et puis de ma voiture qui était sur une place de stationnement gratuite (ça existait encore à l'époque, en plein paris !), qui a fini sur une place de stationnement très payante, sous le périphérique (chouette départ en week-end un vendredi soir, évidemment). Mais tu connais déjà la chute, je ne regarde plus la télévision. Se laisser conduire, c'est le vrai luxe.

  • Oui mais elle est de quelle marque ta voiture ?

  • > Columbine : eh bien ! (ça te rassure si je te dis que ce rêve n'est pas tout à fait visionnaire ? ;)

    > Brg : oh, la porte Pouchet! je connais bien.
    (je pourrais aussi raconter mon changement de roue sur l'autoroute à minuit sur une bande d'arrêt d'urgence neutralisée...)
    (mais oui, se faire conduire)

    > Léo : tu veux savoir si je suis plutôt BMW ou Mercedes ?

  • A vrai dire, tout ce que tu veux sauf Audi (pitié)

  • Et puis d'abord, pourquoi ça s'appelle pas "le coût de la panne" ? Mmm ?

  • Oh! C'est exactement ça, bien sûr ;-)
    (comment ai-je pu passer à côté ??)
    (j'étais vraiment à sec)

  • Décidément, tu vas très loin dans l'exploration des fantasmes les plus enfouis dans les tréfonds de l'âme humaine.
    J'ai transpiré plus d'une fois sur l'autoroute avec le voyant « réserve » allumé et en jurant « Putain ! mais elle va arriver la prochaine station service ?! » mais sans jamais atteindre l'échéance fatidique. (Par contre j'ai étrenné mon beau gilet jaune un soir où mon radiateur – percé – avait bouffé toute l'eau. J'ai réparé tout seul à la bouteille d'eau, enfin, de quoi tenir jusqu'à chez moi puis jusqu'au garagiste, c'est pas donné un radiateur – de Peugeot 106, je précise à Léo si ça l'intéresse).

    Quant au titre proposé par Léo, en effet, il s'imposait ! ;-)

    PS : je n'ai pas rêvé de toi cette nuit.

  • (mais qu'as-tu donc fait cette nuit, alors ??)
    J'avais souvent transpiré, comme toi, mais toujours pour de faux. Sauf que là, un changement de voiture, et hop, l'erreur.
    Va savoir quelle sera la prochaine exploration ;)

  • ouaf ouaf... no comment supplémentaire nécessaire!
    signé ta maman

  • Sinon que ce changement de voiture m'aura vraiment coûté cher ;)

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