, me dit une fille vue-à-la-tv. J'ai cru qu'elle parlait au second degré. Mais en creusant, en fait, non.
J'ai repensé à Platon et à sa caverne. J'ai eu l'impression qu'à la direction des chaînes (bureau à droite au fond de la grotte) on avait placé des cerbères à l'entrée de la caverne, pour empêcher les gens de regarder dehors. Des fois que ça leur donnerait envie de sortir.
Heureusement, dans le hall de la caverne, il y a un kiosque. Près de la caisse, on y trouve les magazines qui commentent la vie de la grotte avec leurs clichés pris au flash et savamment retouchés (je ne parle pas seulement des photos).
Un peu derrière, il y a les guides de voyage : ceux que vous pouvez lire avant de sortir à l'air libre.
Parmi ceux-là, il y a toujours Standard. Ce trimestre, Standard a regardé dans la grotte. On y trouve donc un dossier People, mais sans vedettes inside. Avec une double page sur Voltaire, parce que quand le rédac'chef m'a demandé si je m'y connaissais en people, c'est le seul nom qui me soit venu, et qu'il a dit banco. Hors dossier, ce numéro d'avril se découvre d'un fil et voyage de Téhéran à Hollywood et de Manille à Paris-rive-droite, avec toujours autant de choses à lire.
Découvrir, par des chemins de traverse, les fleurs en bouton et les immortelles à redécouvrir, dit l'édito. Une belle profession de foi.
A propos de fleurs, il y a aussi celles qu'on enferme dans des bocaux en commandant aux gens de s'extasier. Pour ça, il y a le dernier numéro de la revue Décapage, qui a commandé à quelques écrivains quelques pages sur Ce chef d'œuvre que je n'arrive pas à aimer.
Iegor Gran s'y décomplexe de ne pas réussir à lire Ulysse. Joyce, "miroir aux alouettes pour attirer les pédants, les escrocs intellectuels et les étudiants en logorrhée". Merci M. Gran.
Un peu plus loin, Xabi Molia démonte Le rivage des syrtes, et c'est bon.
J'aurais pu boucler la boucle en allant voir Huit fois debout, du même Molia, mais devant moi les deux dernières places venaient d'être vendues. Du coup on a été s'allonger au bord de la Seine - ce genre de plaisir dont les magazines féminins parlent si peu. C'est ballot.
Commentaires
Grazia parle bien du plaisir de s'allonger mais c'est plutôt au bord de Steve...
Bon, reste une angoisse: si la vie est un magazine féminin, la mort c'est Auto-Moto ?
L'autre jour, j'ai entendu deux types dire que le nouveau Vogue Homme, c'est trop mortel