J'ai pas mal repensé à la caverne de Platon, ces derniers temps. Aux philosophes qui se trouvent très bien dedans et y restent ; à ceux qui en sortent mais ne savent pas y revenir ; aux cyniques qui nous y enferment ; et à ceux qui regardent dehors pour nous rapporter des images et donner envie de sortir.
C'est assez confortable, au fond, d'écrire une histoire qui se passe dans la caverne : il y a les mots tout prêts pour ça, les techniques aussi, et un marché au bout. Décrire ce qui se passe dehors, évidemment, c'est plus compliqué. Alors on le transforme en histoires, comme sur les murs de la caverne, ou on se contente de petites touches, qui parfois font mouche. Et puis parfois, il y a les deux.
Le Londres-Louxor, ça pourrait être juste une histoire d'amour, à Paris, entre un Suisse (le pays qui n'existe pas) et une Yougoslave (le pays qui n'existe plus).
C'est aussi l'histoire d'un lieu imaginaire, un ancien cinéma des années 20 devenu repaire interlope où se retrouvent une diaspora, une héroïne hitchcockienne, quelques paumés et une belle disparue.
En fait c'est tout ça, et plus encore.
Jakuta Alikavazovic ressemble un peu à la Céline Minard du Dernier Monde, pour le mélange d'imagination foisonnante et d'intelligence du détail, mais en fait elle ressemble surtout à personne d'autre.
Ici, l'autre jour, on se demandait comment retenir son nom. Vous n'aurez qu'à me demander, je l'ai noté pour attendre le suivant.
Commentaires
tu as l'air séduite ! je suis contente que l'auteur ait trouvé ses, ou du moins sa, lecteurs (trice). ;)
moi non...
Êtes-vous séduit ?
> Constance : il y en a plusieurs, oui !
(NB - je sais que les mercateurs de tous poils parlent "des blogueuses", mais il y a aussi des hommes qui lisent des livres ;))
> Chr. B : si je disais oui, j'aurais l'impression d'accréditer l'idée que l'auteur a fait qqch pour me séduire, qu'elle m'aurait pris par la main en disant "aime-moi"... Certes toute écriture est procédé, mais il y a ceux qui se voient et ceux qui se cachent entre les lignes. C'est le cas ici. Disons, donc, j'ai aimé.
la Suisse n'existe pas? ah bon? mais alors où suis-je???? et ce truc rouge qui me sert de passeport, c'est quoi? :- )
Tu verras, à l'usage, c'est un parfum tenace que ce Londres-Luxor. Je te lis en parler et j'ai envie de le reprendre, pour essayer de déméler une nouvelle fois les fils (embrouillés) de l'histoire.
> Columbine : ce n'est pas moi qui le dit, mais le personnage (suisse)...
> Toxic : avec un petit mezcal ? ;)
ah, je ne pouvais pas deviner...sans les guillemets :- )