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17h54

, j’avais dit.

L’adresse était cryptée, mais après tout son blog aussi, je la pressentais joueuse, elle n’aurait pas de mal à trouver. J’aurai un paquet de feuilles avec moi, j’avais précisé. C’était vague, très vague même, mais à être trop précis bien souvent on s’ennuie. 
D’ailleurs elle n’avait rien répondu.
Qui sait, elle était peut-être à l’autre bout du monde.

En arrivant, j’ai croisé Florence Aubenas, qui aidait la kiosquière du faubourg à ranger un présentoir. F.A., qui m’avait beaucoup aidé, sans le savoir bien sûr, à écrire ce passage de n°3 que je m’apprêtais à corriger en attendant l’heure dite, inch’allah.

A 17h54 précises est arrivée une jeune femme, seule, regardant alentours. De son sac dépassait Courrier international et la reliure noire thermocollée d’un manuscrit. Tiens donc. Probabilité : 51%.
Elle a demandé à s’asseoir non loin de là mais la place était déjà prise, hormis la chaise devant moi la terrasse était pleine. Hésitation… Puis elle est allée s’installer sur la terrasse d’en face. La proba chutait sous 40%.

Elle a ouvert son journal, j’ai repris n°3. Elle a commandé une glace, j’ai repris un demi. Au milieu de tout ça, quelques regards croisés, très furtifs – comme ils auraient pu l’être entre deux personnes ayant vu que dans toutes la rue elles étaient les deux seules à être venues musarder sans compagnie.

Pendant ce temps-là, dans la rue passait un type avec un t-shirt "Now or never".

La demoiselle avait reposé son journal et sorti une feuille sur lesquelles elle prenait des notes.
La probabilité remontait vers 80%.
Mais c’est toujours dans les 20% restants que s’engouffre la fiction.
J’avais imaginé plusieurs phrases possibles pour dissiper le doute, mais décidément non, bousculer cinq personnes sur une terrasse bondée pour une approche hasardeuse aurait manqué de relief. Et puis…

Et puis ce serait comme une première rencontre - une heure partagée à distance, un passé commun entre deux étrangers.

… Et si ce n’était pas vous, reine d’I, mais une parfaite inconnue, alors oui, elle était parfaite... Restera de toute façon la fiction qui augmentait la réalité de cette fin d’après-midi.

N°3, lui, vous salue bien.

A bientôt.

Commentaires

  • C'est tout toi, ça !... Je n'ose pas imaginer ce qu'aurait fait le Castor dans cette situation...
    En tout cas, je te le confirme, c'était elle; donc si tu veux mettre du suspense dans n°3, affine.

  • Hé ho, le Gregore de quoi je me mêle !!!! Bosse ton revers pour laminer l'autre parisien...

    Le Castor serait sans doute allé voir celle qui avait les avantages de reliefs les plus fortement profilé et lui aurait "ouf, à une minute près je tombais sur Charlotte Gainsbourg (5h55) et c'est une heureuse révolution de vous voir, trinquons à cette libération... de la femme".
    Mouaif, c'est mieux que le Castor ai pas été là, en fait.

  • On reconnaît les traces de 15h04... les heures t'inspirent

  • > r1 : ha! mais nous n'en savons encore rien (on se laisse si vite entraîner par nos propres histoires... en vrai la probabilité chute d'heure en heure)

    > Castor : euh... c'est mieux, oui, en fait.

    > Justine : oh! ça me fait plaisir que tu te rappelles de ça, tiens (il m'a fallu qqs secondes pour reconnecter). 9h52, à la tienne!

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