Vendredi, 11h45, La Défense. Le Cnit, niveau 0.
Aux étages inférieurs, on conférence. Ici, on ne fait que passer.
Le bâtiment a été récemment refait à neuf, le design est au top et l’époque est au blanc. Le sol, les murs, les néons des enseignes (Fnac, Habitat, Emling, JLDavid…) et les parements en petits carrés sur les vitres des bureaux supérieurs, tout est blanc. Blanches les nappes-cartes du Café de la Place (menu midi : plat du jour+café gourmand, 17€50). Blanc aussi le ciel de La Défense à travers les portes vitrées.
Quelque part au-dessus de nous, un haut-parleur diffuse une musique électronique lente, froide mais enveloppante.
Assis au fond du hall avec Virginie Despentes qui dépare dans sa couverture jaune, j’ai l’impression de regarder une vidéo d’art contemporain. Dispositif est simple mais efficace : la caméra postée en un point, le son coupé (qu’entendrait-on de toute façon sinon quelques claquements de talons et la rumeur des étages inférieurs?), remplacé par cette musique de haut parleur, révélant la foule qui fonctionne.
Soudain, au milieu d’u petit groupe, une ado joufflue en slim-baskets fait éclater une bulle de chewing-gum, un rire, et la vie reprend, quelques secondes. Puis le haut-parleur, à nouveau, en bande-son, et la foule silencieuse.
Je reprends Apocalypse bébé, je rêve que la page que je suis en train de lire s’affiche quelque part sur un écran géant.
A midi pile, événement : la musique se suspend.
Un bref instant où tout paraît de nouveau possible...
... Puis une voix de femme, enregistrée.
$ Les restaurants du Cnit vous souhaitent la bienvenue et vous accueille pour une pause gourmande. $
A 13 heures 15, la même voix reparlera de pause gourmande et souhaitera à tous un bon appétit.
La vie, la vraie.
Commentaires
C'était ta journée d'appel et t'as réussi à te faire réformer... Tire au flanc !
Pardon, rien à voir, mais Lettres Libres, le blog de Christophe Borhen, vient d’être tout bonnement supprimé (sans qu’il en soit prévenu) par un webmaster ignare de la plate-forme Zeblog.com sous prétexte « d’un article déplaisant » (????). Tout a disparu en un clin d’oeil.
CENSURE, donc, je ne vois pas d’autre mot, sans compter que je trouve le procédé immonde.
(Désolée, je spamme un peu pour le coup, mais bon.)
Re-mes-excuses, voilà donc la nouvelle adresse du blog de Christophe :
http://lescarnetsdechristopheborhen.fatalblog.com/
(Toutes mes confutations pour la honteuse exploitation de ce blog.)
Biz ! :0)
> Castor : réformé, comme un retraité?
> Sophiek : bises x2, alors! ;)
(j'espère qu'il va devenir célèbre, cet "article déplaisant"...)
C'est ça ! Une réforme qui baisent tout le monde, d'ou mon incompréhension devant la proposition du PS qui demande à ce que le gouvernement se retire...
J'ai fait la meme expérience au CNIT, coincée dans un fauteuil 60's en forme de boule. Je suis restée un long moment aussi, regardant ce qu'il reste de voute accessible au regard, et repensant à ce temps glorieux de la "modernité" que mon père m'a mille fois raconté et que Tati a su si habilement capter dans Trafic.
J'ai fait des photos pour mon père, mais je me suis dit qu'il ne pourrait pas imaginer que, ce qu'il a connu et vénéré de la "modernité" en route, est devenu un lieu de plus de l'aliénation commerciale.
Et aussi... j'ai vu que tu as changé de ligne.
> Castor : ben non, elle ne baise pas tout le monde. pour les cadres elle est très bien.
> Cécile : ah! j'étais moi aussi sur un de ces poufs durs (seul endroit de tous les environs où on peut s'asseoir sans payer). Et je crois que tu touches du doigt un concept qui reste à nommer : la petite fraction de "modernité" qui ne serait pas directement commerciale... à voir.
(quelle acuité! ;)
y a l'ESSEC là-bas; mes pires réunions de boulot. au monde. peut-être.
Idée : devenir vendeuse chez Toy's russe.
Tricatel nouvelle génération.
> Ema : allongez-vous et racontez-moi donc...^
(après tant d'années de sac US, pas possible de finir chez Toy's Russe)
> Jen : ... avec le tout dernier bontempi
je te trouve en très grande forme en ce moment. (sac US etc...). ça fait PLAISIR.
Je suis MERCI^