Je ne sais pas si l’automne est poétique.
Une chose est sûre, me dit ma fenêtre : c’est quand le temps est gris qu’on a besoin de poésie.
Ça tombe bien, je viens d’en trouver. La poésie que je préfère – en prose et imagée, qui part du réel pour s’en écarter juste ce qu’il faut, qui sait faire de la couleur avec du gris et qui sait la beauté du premier degré.
Petite nouvelle (Vlou)
C’est l’histoire d’une jeune femme qui accouche sans y avoir été préparée. Le bébé tient dans la main et les personnages sont nus, Adam et Eve découvrant le monde, jeunes parents universels.
Vous pouvez aller voir le site de vlou, aussi.
Un jour, je le dis, on fera quelque chose ensemble, et on lui mettra une belle couverture pour qu’il ne prenne pas froid.
Si peu d’endroits confortables (Fanny Salmeron)
J’avais découvert l’auteur dans la revue Bordel, qu’elle illuminait de sa prose tout en pépites dans des petites nouvelles belles et tristes. Mais un roman, ça n’a rien à voir. En 200 pages, les pépites sont forcément diluées, et en rajoutant de l’eau on enlève souvent le goût du sirop. Eh bien non.
De l’histoire je ne saurais pas trop vous en causer, pourtant je vous assure qu'il y en a une – vous n’aurez qu’à lire ici ou là. Dans un premier jet pour Standard, j’avais écrit ça :
J’écris « Il y a si peu d’endroits confortables » dans son cou et Paris me répond. Avec un regard unique, Fanny Salmeron peint la ville en nuances de gris. Puis elle fait jaillir à chaque page des images qui sont comme autant de touches de couleur. Une fois le livre terminé on s’aperçoit que tout est coloré. Et la vie autour de nous aussi.
J’ai finalement opté pour moins fleur bleue, peut-être parce qu'à l'époque il y en avait plein les parcs. Mais j'aurais pu laisser tel quel.
Les feuilles tombent, les livres restent.
Retenez ces deux noms, vous pouvez y aller les yeux fermés (c’est encore mieux, pour rêver).
Commentaires
Eu égard à notre amitié qui comme la garantie est désormais décénnale, je vais te faire confiance.. Vlou, évidemment, déjà fan !
Pour l'autre, Stéphane Million : Beurk. Bordel ? Re-beurk. Auteur qui a fait un site internet dédié de promo du bouquin? Re-re-re beurk... Mettons que les apparences sont trompeuses....
Tiens, un client il y a quelques semaines m'a demandé ce "si peu d'endroits confortables". Que nous n'avions évidemment pas vu son diffuseur (pas le même que Vlou, mais la même veine ;-))
Je me suis débattue pour lui commander (au moins d'août, trop d'édtieurs fermés!) mais il est reparti avec, content, et moi, avec l'envie de le lire rien qu'en parcourant la 4è de couv.
Je ne me battrai pas pour me le commander. Mais si tu ne sais pas à qui le prêter, je suis partante :-)
"Les feuilles tombent, les livres restent."
C'est bien senti - et bien vrai... - tout ça.
Je m'en vais cliquer, tiens.
> Castor : S. Million est quand même le seul que j'ai vu organiser des soirées de lecture où les gens, entre deux verres, écoutaient vraiment les gens qui lisaient, et où ceux-ci ne se la jouaient pas. Et à chaque fois, dans la soirée, un moment de grâce particulier : Fanny S. Tu me diras.
> Emeraude : ça doit être terrible de publier un livre et de voir que les libraires n'en veulent pas à cause d'un intermédiaire qui vous facture par ailleurs des frais de stockage (je crois savoir que SM avait déjà changé de diffuseur l'an dernier...)
J'espère que ton client a été content 'après' lecture (dis, tu voudras bien me commander quand je serai chez volumen?)
(ok ;)
> Chr. B : ah, les senteurs de l'automne
(tu verras que Vlou habite une bien belle ville)
Joli en effet
Tiens, je me demande ce qui se passerait si tu avais entre les mains "Si peu d'endroits confortables"...
on peut toujours le commander sur le site de S. M.
et oui ne pas se fier aux apparences "bordel etc", c'est trompeur dans le cas de Stéphane M
bon mais une liste des libraires qui proposent ses livres serait bien
(sur le site tiens)
très envie de lire le livre de fanny salmeron
Oh Martin, que n'y ai-je pensé plus tôt, ce livre a été écrit pour toi : on y parle de la beauté d'une pluie tiède en été, et de la course des gouttes sur la vitre du bus.