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Ainsi donc il existe

, ce livre sur l’entreprise !

J’en rêvais tantôt, G. me l'a signalé cet été.Pilhes%20-%20l%27imprecateur.jpg
L’imprécateur.
Enfin un livre qui met en scène une entreprise, une vraie, disait-elle. Avec un cadre, un vrai, un qui a la pétoche avant d’entrer dans le bureau de son patron, qui va manger à la cantine, qui méprise le nouveau du marketing et admire en secret le directeur général, et qui complote avec le directeur des ventes, en daubant sur ces jeunes recrues formatées que promeut trop souvent la maison-mère.

Enfin une histoire racontée par un narrateur au premier degré, pas un vague faux-nez derrière lequel l’auteur pointe à chaque page, incapable de se retenir de nous rappeler qu’il est plus malin que ses personnages, tout pressé qu’il est de se payer le capitalisme dans une critique brillante et insignifiante comme une saillie anti-Sarkozy… Bref.
Pour dénoncer, il suffit souvent de décrire, on devrait s’en rappeler plus souvent.

Ainsi donc voilà M. le directeur adjoint des ressources humaines, affrontant coup sur coup une fissure dans les sous-sols, le décès soudain d’un haut-potentiel et un mystérieux rouleau distribué dans la nuit à tous les collaborateurs du siège – un texte tout à la gloire du directeur général sous lequel pointe le sarcasme. Et le bon directeur adjoint des ressources humaines de s’affairer, guettant la promotion…

"Ceux qui, aujourd’hui, seraient outrés de compter de ma part autant de mensonges en si peu de temps doivent montrer de l’indulgence à l’auteur de ces lignes ; il accumule les circonstances atténuantes. En particulier, le ton que je m’efforce de retranscrire fidèlement était tout à fait normal en ce temps-là au sein des entreprises. Il ne trompait personne. Ainsi, les cadres réunis dans mon bureau ce soir-là ne croyaient pas un traître mot de ce que je leur déclarais au sujet de ce rouleau. […] En revanche, chacun me savait gré d’utiliser adroitement les règles de communication en vigueur à l’époque. Rien n’était pire en ce temps-là que d’avoir du talent ou de la perspicacité."
(René-Victor Pilhes – L’imprécateur, p. 58)

Dame ! On est en 1974, marketing et manager sont encore écrits en italique, le style et les personnages sentent bon la Société anonyme d’Eddy Mitchell, et tout ça n’a pas pris une ride.

Veuillez m’excuser, j’y retourne.

Commentaires

  • Un livre au niveau de la prose d'Eddy... Prête moi ça dès que tu l'as fini, si possible après demain pour notre dîner de noël en amoureux...

  • Pour la peine, je le prendrais en 3eme main. Je dis pour la peine, car je découvre avec stupeur que certains ont le privilège d'un dîner de Noël en amoureux (gaffe Castor).

  • @Cécile: Je te le passerai à un certain dîner, car d'ici là j'aurais bien évidemment fini aussi Martin Eden que j'ai acheté ce midi mais qui me brûle les mains et pour lequel je dois me réfreiner mais je crains de ne le finir dès demain...

  • mais on organisait pas encore des sondages par service pour choisir la machine à café Senséo ou Nespresso ou Excellentissimo ou Debilissimo ou Carrément-génialissimo ou Merdissimo.
    Qui comblerait tout le monde.
    Alors, c'était pas pareil.

  • > Castor : je t'en lirai des passages au pied du non-sapin...

    > Cécile : plains-toi, tiens! tu es la bienvenue le 24 avec nous, mais j'imagine que tu préféreras snober la capitale...

    > Ema : oh! je n'en suis pas si sûr. ça devait discuter sec entre Collègues, pour ou contre l'installation d'un distributeur de barres chocolatées...

  • @SecondFlore : Pas faux. Sauf tempête de neige.
    @Castor : le club Eden, c'est pire que le club Proust. Il y a un pacte de sang avec ceux qui l'ont aimé.

  • (J'ai vu que la ligne avait changé, et toc.)
    Merci pour le tuyau lecture... :0)

  • Le film ! "L'imprécateur" avec Jean-Pierre Marielle et Jean Yanne, deux légendes ! Deux grands noms de l'Art français ! Magistral !

  • (Sophie, la ligne a changé en octobre 2008.)
    T'as lu Plan Social ? C'est bien Plan Social. Comment ça, je radote ?

  • (Oui, mais en octobre 2008, j'avais pas encore de lunettes, et j'étais jeune et con. Tu sais bien, voyons. Maintenant je suis jeune et intelligente et je vois. C'est un miracle.)
    Pas lu Plan Social. Je vais. Dès que. Juré.
    :0)

  • > Cécile : in pour le club Edin ?

    > ctoileblog : oh! je vais le voir, ce film. Sans les longues tirades qui plombent la 2e partie du livre, il y a là de quoi faire un chef d'oeuvre...

    > r1 : Plan social me fait un peu peur... Je crains les facilités, le type qui se fait simplement plaisir à se payer le système (dis moi que j'ai tort!)

    > Sophiek : elle a changé il y a qqs mois - tu avais peut-être des lunettes mais tu étais trop jeune quand même ;)

  • il est inédit en DVD, seulement en VHS, tu sais les grosses boites enregistreuses sans chapitrage.

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