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Dédicace (ou projet)

"Tiens, m’a dit le grand Franswa P. Lis ça, tu me diras ce que tu en penses".
9782916940489_1_v.jpg"Ça", c’était un petit livre de Mathias Enard, chez Inculte. L’alcool et la nostalgie, un texte d’abord écrit pour une fiction radiophonique, écrite dans le transsibérien…
Hum.
De l’auteur, d’instinct, je me méfiais : de quelques tentatives, j’avais gardé l’image, trop classique, d’un écrivain doué qui se regarde écrire. Exactement le genre d’auteur qui écrit un texte sur l’alcool et la nostalgie. Mais je n’avais jamais regardé de très près. Et puis, je m’étais promis de lire un jour Parle leur de batailles, de rois et d’éléphants, ne serait-ce qu’en hommage à la plus belle couverture que j’aie vue depuis des années.

L’alcool et la nostalgie : rien que pour le titre, j’accordais à Enard un crédit-pages de 3, maximum.
Il lui en a fallu moins pour me faire monter dans le train avec lui, et faire naître des images de Russie. Dans les pages suivantes, j’ai reconnu le peu de russe en moi et suis allé avec lui jusqu’à Novosibirsk, terminus. Le tout en une soirée.
De ce livre, finalement, le seul raté est dans le titre.
Avec quelques belles images à travers les vitres du train. En voilà une, presque au hasard, avec une dédicace particulière pour M. Erwan Larher.
Salut.

« Finalement les villes ne nous mangent pas. Elles ne nous avalent pas dans leurs entrailles, comme Jonas, ne nous font pas disparaître dans la pénombre d’interminables réseaux souterrains, elles nous transforment, ce sont elles qui nous habitent et pas l’inverse ; elles modifient notre démarche, rythment notre pas, altèrent notre élocution, nos habitudes les plus intimes. On ne doit pouvoir être vraiment soi qu’à la campagne, parmi les vaches, ou dans la cellule d’un monastère, voire dans le compartiment d’un train entre deux gares… »

Et le train continue.

Commentaires

  • Je crois que je vais faire comme toi (aller vers…)

  • Ah, c'est drôle, je viens de lire un de ses petits textes dans un vieux n° de Télérama (c'est fou ce qui traîne dans les abbayes modernes) et ça m'a donné envie de lire cette parution Inculte.
    (Et merci pour la dédicace...)

  • > ficelle : tout n'est-il pas dans le chemin ? ^

    > r1 : les meilleurs Télérama sont ceux des années 1340.
    (et certaines abbayes ont fait beaucoup pour l'inculture, me dit un spécialiste de l'Amicale Laïque)

  • "Tenez, mon petit - il tire sur son cigare. Vous me lirez ça, et vous m'en ferez une fiche."

    Il enfile son pardessus, compte sa liasse de billets, et descend prendre son taxi, qui l'attend en bas depuis dix minutes, pour l'emmener rejoindre un grand éditeur parisien.

    "Ah, si, j'oubliais. Et vous me décommanderez le dîner chez les Durrieu : Philippe Sollers a demandé expressément à me voir en tête-à-tête mardi soir. Profitez-en pour vérifier si une table chez Lipp est encore disponible."

    Il lui tape sur la joue.

    "Allez, mon petit Bertrand - du nerf, que diable."

    Je me souviens bien, moi aussi, de ce moment...

  • (Et puis les blagues sur la taille, ça commence à bien faire.)

  • Ca a l'air bien, j'aime bien l'extrait cité.
    De plus, ça m'a permis de découvrir ton article sur le "crédit-page". Je ne fais rien de ce genre, je suis plutôt du genre à m'accrocher jusqu'au bout, et puis à faire ensuite un acte manqué très réussi du genre "perdre" le bouquin.

  • > Franswa : arrêtez donc de m'appeler "mon petit bertrand", et nous serons quittes ^
    (alors, Philippe "read my Lipp" Sollers ? aussi pénible qu'on le dit ?)

    > Netzah : ha ha! j'en perds aussi (mais plus souvent ceux que j'aimerais garder...)

  • tiens, tu m'as donné envie de le lire ! moi aussi j'ai un peu ramé avec "zone", même si le talent d'Enard est indéniable...

  • J'ai acquis "Zone" la semaine dernière chez un libraire éminemment sympathique, qui en avait fait son livre fétiche. J'avais ramé moi aussi à la première tentative, j'y retourne au prochain voyage.

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