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  • Cher Gérald,

    Je ne fais pas partie de ton fan-club, mais je suis de ces gens qui ne souhaitent jamais l’échec d’un gouvernement, quel que soit son bord.
    C’est pour cela que je me suis réjoui du départ de Christophe Castaner : les rapports entre la police et la population étaient devenus tels qu’il était impensable de le laisser en poste. Et qu’il était indispensable de nommer quelqu’un qui puisse apaiser les tensions au lieu de jouer à l’escalade virile qui ne peut mener qu’au pire.

    Si tu as été nommé place Beauvau, c’est que tu le voulais. Que tu aies pu penser que cette affaire qui te colle aux basques n’était pas un problème - voilà qui en est un, de problème. Et je ne dis pas que tu étais coupable ! Moi aussi, je crois en la présomption d’innocence. Mais tu sais bien que la politique est aussi une question d’image, et de symboles. Le président, mardi, a dit que vous en aviez parlé tous les deux, « d’homme à homme ».
    Vous auriez mieux fait d’ajouter une femme à votre discussion, vous auriez peut-être compris que ta nomination ne passerait pas comme ça.

    Encore une fois, je veux te croire innocent. Tu aurais pu, en arrivant place Beauvau, alors que les critiques pleuvaient déjà, prendre les devants : tu aurais pu dire, par exemple, qu’il faudrait te juger sur les actes et que tu veillerais à ce que l’action de ton ministère soit exemplaire sur le traitement des violences faites aux femmes.
    Tu ne l’as pas fait - à moins que je n’aie pas entendu ? Mais je viens d’écouter ton discours lors de la passation des pouvoirs, tu n’as pas eu un seul mot.

    Tu sais bien, en revanche, que le ministère de l’Intérieur exige de la fermeté, et une autorité qui vient de l’exemplarité et non seulement de la force. Que « le premier des ministères sociaux » (je te cite), qui a tant de mission primordiales à assumer (je te paraphrase), ne peut pas se permettre d’être tenu par un homme qui suscite une telle défiance auprès d’une moitié de la société.

    Cher Gérald, je veux te croire innocent de ce dont on t’accuse - j’avoue que je n’ai même pas regardé le dossier en détails. Tu te plains d’une « chasse à l’homme », et je veux bien croire que ce soit difficile à vivre. Mais pour cela, et précisément pour cela, parce que la France a besoin d’un ministre de l’Intérieur qui ne soit pas sur la défensive à chaque intervention, je pense que le plus utile serait de remettre ta démission.

    Bien sûr, tu diras que « c’est politique », que quelques féministes ont voulu t’abattre. Mais tu as noté comme elles n’attaquaient pas ton action quand tu étais au Budget ? Bien sûr, tu diras aussi que c’est dégueulasse, qu’on t’avait promu et que tu te retrouves dehors. Mais crois-moi, pour tout le monde, ça vaut vraiment mieux qu’à l’Intérieur.

    Cordialement,