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  • Reprise des hostilités

    thumb_molia.gifC'est toujours la même histoire. Quand Reprise des hostilités est sorti, début 2007, quelques échos lus ici ou là m'avaient mis la puce à l'oreille. Le genre de truc qui vous fait penser que tiens, si je tombe sur Xabi Molia, faudrait que le lise. Sauf que vous ne tombez jamais dessus au bon moment. Parce que dans la librairie ce jour là il y en a d'autres sur la table, parce que le mois suivant, quand vous passez devant par hasard, mille micro-raisons font que ce n'est pas le bon moment, etc. Bref, les rencontres, tout ça.

    Trois ans plus tard, la rencontre a enfin eu lieu. Presque par hasard, comme il se doit. Parfois c'est trop tard, le désir s'est émoussé. En l'occurrence il était intact, crédit-pages à 40.
    Je n'ai pas eu besoin de 40 pages.
    La trame de l'histoire est simple : le père de Marin s'est tué après la fermeture de l'usine où il travaillait, laquelle avait été rachetée par un industriel véreux, Joseph Bel.
    Quand Jospeh Bel entre en politique (devenant alors un parfait croisement de Tapie et Le Pen), Marin s'arrange pour devenir son nègre. Petit à petit il se rapproche, rêve de sa vengeance future. Plus Bel montera, plus la vengeance sera belle. Mais en attendant, il se compromet toujours un peu plus...

    Des personnages, du conflit, de l'ambition et des contradictions - tous les ingrédients sont là pour que l'histoire tienne. Ce serait déjà suffisant. Mais un bon roman réclame aussi du style (sobre!), de l'épaisseur, de l'intelligence. Ça tombe bien, il y a tout ça ici. Avec une construction enrichie par deux histoires parallèles : celle de Marin dans un étrange paradis, quelques années plus tard ; plus surprenante, quelques biographies d'explorateurs. Peut-être parce que par leur ténacité ils dessinent un contre-portrait en creux de Marin, qui comme souvent dans les romans se perd en hésitations.
    En lisant, j'ai pensé qu'il n'y avait pas plus délicat à gérer, dans un roman, que les hésitations d'un personnage. Trop souvent elles ne font que trahir celles de l'auteur qui ne sait où faire avancer son histoire. Bien maîtrisées, ce sont elles qui donnent la profondeur au personnage. Avec Xabi Molia, ce serait plutôt le cas. Si vous le rencontrez, n'hésitez pas.