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Hou hou

  • La dernière fille avant la guerre

    medium_delaume_indochine.jpgJe m’appelle Chloé et je suis indochinoise depuis 23 ans.

    C’est l’histoire d’une ex-fan des eighties à qui l’Idole, devenu icône vingt ans plus tard, demande d'écrire une chanson pour son prochain album. L’histoire de Chloé Delaume, personnage de fiction, qui plonge loin en dedans et retrouve pour l’occasion la petite ado qui. 

    Août 1983 je l’entends, je me lève et je marche. C’est l’appel de L’aventurier. Je suis si désolée, Chloé. Vraiment si désolée que ce soit la vérité. […] J’ai compris que j’étais vivante puisque j’éprouvais du désir. Moi aussi j’aurais préféré que ce soit la faute à Wagner, manque de pot c’est tombé sur Nicola Sirkis.

    Au moment de la sortie, l'auteur semblait persuadée d'avoir écrit un petit livre réservé aux fans d'Indochine. Elle a tout faux. Parce que pour plonger dans La dernière fille avant la guerre, il suffit d’avoir un jour lu OK Podium. Ou d’avoir adolescé entre 1984 et 1987. Ou simplement d’avoir un jour été fan. Et (quand même) d'avoir déjà entendu le refrain de Canary Bay. Hou hou.  

    Parce que quand Chloé Delaume raconte son Indochine, elle nous parle surtout des débuts de l’adolescence, de la construction de soi à travers des idoles qui s’imposent à nous mais qu’on choisit quand même. On y retrouve les ongles passés au noir, les lettres au fan-club, et des soirées où les petits dominants se foutent de voitre gueule en écoutant Michael Jackson.
    Et entre les lignes, il y a toutes nos années 80 qui nous suivent et vieillissent avec nous.

    Nous n’avons pas eu les mêmes adolescences. Je n’ai jamais été en Indochine que trois nuits par semaine (et encore), je n’ai jamais réellement fantasmé sur une redoublante aux cheveux crêpés, même Cure m’a longtemps laissé froid. Et pourtant ce livre m’a plongé dans une étrange et douce nostalgie - comme des retrouvailles avec un truc que je n’avais pas vécu, bien plus profonde que les célébrations Casimir qui m’ont toujours fait pitié.

    Peut-être qu’il n’y a pas d’âge pour devenir un peu fan.