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guillaume jan

  • Traîne-savane (20 jours avec Guillaume Jan)

    arton138-165x250.jpgIl y a cinq ans déjà, j'écrivais ce billet en rentrant d'un voyage en Afrique. Ce n'est pas moi qui étais parti, mais Guillaume Jan est ce genre d'écrivain-voyageur qui vous embarque dans ses bagages et vous balade avec lui.

    Du temps a passé depuis, j'ai plusieurs fois offert Le Baobab de Stanley, je ne suis toujours pas allé en Afrique, mais via Standard j'ai eu le bonheur de rencontrer Guillaume Jan. Lui est retourné au Congo, où s'était terminé son dernier voyage. Il n'était pas parti pour écrire un livre mais pour une série d'articles, sur le pays en général et les pygmées en particulier. Il en est revenu avec de la matière pour un roman, et bien plus que ça. Accompagné de Belange, fée et princesse congolaise, il avait fini par atteindre le village pygmée après un périple de cinq jours : deux jours à trois sur une moto, un peu de pirogue puis 110 kilomètres de marche à travers la jungle. Et là-bas, sur un ces coups de tête qui ressemblent à une vraie sagesse, tous les deux s'étaient mariés.

    C'est ce voyage qu'il raconte dans Traîne-savane. On y trouve de l'aventure, de l'amour pur, la débrouille de Kinshasa et les pièges de la jungle, des pygmées et un grand homme : David Livingstone.

    Après avoir suivi les traces de Stanley (celui du "Dr Livingstone, I presume" ?) dans son premier roman, Guillaume Jan s'est découvert lors de son deuxième voyage des points communs avec le premier grand explorateur du continent noir : la soif de découverte, une maladresse donquichottesque, le regard et cet amour d'un continent dans lequel Livingstone est mort et a voulu laisser son cœur. Leurs routes ne se sont croisées qu'en un point, mais il suffit pour que les deux récits se répondent et atteignent l'universel, en allant chercher dans l'histoire révoltante du Congo (que le bon Léopold, roi des Belges, s'était octroyé comme colonie personnelle pour en piller les richesses à son seul profit) et la vitalité débordante de son présent.

    Parti dans cette chronique comme Guillaume en voyage, un pas après l'autre et sans plan bien défini, je serais tenté à ce stade de vous dire toute l'admiration que j'ai pour lui. Mais à quoi servirait-il que je vous dise qu'il m'a appris à voyager, et que j'admire cette façon qu'il a de voir la vie, simple et généreuse, ouverte à l'autre, sans jugement ni fausse naïveté, cette façon de donner faim par sa seule gourmandise partageuse ? Ça ne servirait à rien, si l'on retrouvait pas toutes ces qualités dans son écriture, et dans son livre. A parfaite distance de l'analyse et de la sensation, il promène son lecteur avec lui et l'entraîne dans son histoire, dans l'Afrique des villes comme celle de la jungle qui disparaît, dans la crasse comme dans la grâce – ou les deux en même temps.
    Je connais Guillaume Jan, aussi aurais-je des scrupules à vous dire qu'il faut découvrir son livre.
    Mais de tout cœur, je vous souhaite un jour de le lire.