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j’aime beaucoup le titre de cette note

  • Deux cons

    Ligne 4, Gare du Nord, 14h35.
    Les portes de la rame se sont refermées, le train ne repart pas.
    Crachotement dans le haut-parleur, la voix du conducteur depuis sa cabine.
    - Eh, vous arrêtez de bloquer les portes, là, dans la rame du fond ? Vous n’avez pas acheté le train !
    J’ai connu plus fin.
    L’arrêt se prolonge.
    - Bon l’abruti, tu la lâches, cette porte ?
    Maintenant c’est sûr, l’abruti ne risque pas de lâcher l’affaire. Question d’honneur. J'ai appris ça en psycho au CE1, mais les programmes ont peut-être changé dans la cour d'école.
    Entre temps des voyageurs nouveaux sont arrivés en courant sur le quai, ils ont rouvert les portes de la rame. Une minute Gare du Nord, ça en fait, du monde.
    - Moi je m’en fous, hein, dit le con devant dans son micro. J’ai tout mon temps.
    Le con derrière aussi, sans doute.
    La rame commence à être pleine, des voyageurs passent la tête à travers la porte pour voir ce qui se passe.
    - Rentre dans ta banlieue ! crie une femme noire qui a vu.
    Je reste assis tranquillement, je lis La mauvaise habitude d’être soi, de Martin Page, rien ne peut m’énerver.
    J’imagine le chauffeur à la cantine de la RATP, taillant une bavette avec le contrôleur qui l’an dernier m’a détroussé de 75 euros pour être entré dans la rame pendant le signal. Une seconde de perdue en station, etc. Ils doivent bien s'entendre, ces deux-là.

    Si les cons volaient, il y en aurait moins dans le métro. Ce serait dommage.