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Traduction simultanée

Oui, encore une note en sous-sol... il faut dire que je vois peu le jour, mon printemps ne commence que demain.

J'avais remarqué en passant le camion de pompier, la station fermée, ça vient d'arriver disaient des passants.
Alors un peu de marche, une autre ligne, une rame qui arrive.

Arrivant près de la correspondance, la voix du conducteur, un peu tremblante.
Je vous informe que le trafic est totalement interrompu sur la ligne 8 suite à un suicide sur la voie station Commerce.

Silence. C'est rare qu'on dise les mots.

Arrive la station suivante, nouvelle annonce.
Mesdames et Messieurs, je vous informe que le trafic est totalement interrompu ligne 8 suite à un incident grave de voyageur. 

Et la vie qui reprend son cours. 

Commentaires

  • pour rebondir (oui je sais c'est nul ce terme, alors que ça parle d'une personne qui a dû faire un sacré bon en l'air au contact du métro) sur l'article précédent, un "incident grave", n'est-ce pas un paradoxe, ou une expression paradoxale?
    Quelque soit la situation, c'est toujours moche et triste les personnes qui se donnent la mort, surtout pour leur entourage. Ta note me fait penser à un épisode dans le passé. Une fille était hyper furax parce que son train avait eu plusieurs heures de retard. La cause : déraillement suite à un accident, la personne avait mis sa voiture sur les rails pour se suicider. Raisonnement de la fille "quand on a envie de se suicider, avant d'aller sur les rails on sort de la voiture!". Ca m'avait un peu choquée. On peut crever, ça n'a aucune importance, mais faut pas que ça gêne les autres.

  • Effectivement, je n'ai pour ma part jamais entendu le mot "suicide" dans ce genre d'annonce. Ca fait toujours froid au coeur.

  • Oui, le conducteur devait être un peu choqué pour oublier la termino "politiquement correcte" de la RATP. Par contre je n'ai toujours pas réussi à comprendre la différence entre "voyageur malade" et "incident de voyageur"... Oui je sais, souvent je me pose des questions bizarres.

  • bon et bien tu vois de l'interet du mp3!!
    de toutes façons le train ne serait pas arrivé plus tot et en plus ta journée n'aurait pas été gachée.

    sinon:
    1- j'aime beaucoup "incident grave" c'est joli non ?, c'est comme drame benin ou catastrophe sans importance.

    2- Ca me fascine toujours dans l'absolu: quelqu'un se jette sous un train, on le rammasse, on met du sable et quelques minutes aprés le train repart.
    La vie comme les trains écrase tout sous son poids.
    Show must absolutly go on?

    ;)
    yann

  • Je me demande ce qu'il y a dans la tête de Monsieur RATP parfois... sur les "incidents graves" comme sur l'ordre, qui nous est intimé depuis quelque mois, de "ne pas répondre à la mendicité". De quoi je me mêle, le métro ?

  • > Cassiopée : je confesse qu'il m'est arrivé d'avoir de similaires pensées... non pas pour la gêne que cela m'occasionnait (ça, c'est minable), mais en pensant au conducteur de la rame. peut-on reconduire un métro après ça ?

    > Jane : belle expression, "froid au coeur"

    > Miss K : un élément de réponse, peut-être :
    - un voyageur malade, c'était la semaine dernière, ils avaient évacuer la rame pour faciliter une intervention des pompiers (évanouissement, par exemple).
    - le dernier "incident" dont j'avais entendu parler, c'était une baston...

    > Yann : très juste, ton 1. sur le 2, je nuance - je ne suis vraiment pas sûr qu'ils aient repris le trafic de toute la soirée... mais que la vie écrase tout, c'est sûr. malheur aux retardataires.

    > Ned : un appel comme ça, à Paris ??? j'avais été frappé de lire un message de ce type, à Londres, il y a 10 ans, je me disais que ça, non, on ne le verrait pas ici...

  • Tiens comme c'est étrange, j'ai vécu presque exactement la même chose, il y a de nombreuses années, sur cette même ligne. Une femme nous avait annoncé "un incident grave de voyageurs", et quelques minutes après, un homme nous annonça "un suicide"... J'en avais évidemment conclu que les hommes n'avaient aucun tact. Aujourd'hui je m'interroge plutôt sur le politiquement correct.

  • Si, si, c'est bien ici, à Paris, depuis quelques mois. La RATP, droite dans ses bottes, persiste et signe sur son site : "Trop souvent, comme pour les musiciens, les quêteurs sont encouragés par les voyageurs qui répondent à leurs sollicitations" (sic).
    :-((

  • Il y a une 'structure' (une ou plusieurs personnes) à la ratp qui s'occupe des conducteurs à qui ce genre de chose est arrivé : c'est effectivement un traumatisme dont ils ont du mal à se remettre...

    Et je trouve, oui, que show must go on : pas juste parce que ça emmerderait les passants d'être en retard, mais par principe, la mort ne doit pas envahir les vivants : ça ne fait revenir personne.

    S'il y a un effort de respect à faire, un effort de décence, il faut apprendre à le faire pour tous les autres vivants, qui de ce fait, peut-être n'iraient pas se suicider. Peut-être en écrivant des notes sur les sdf du canal saint martin, peut-être en étant plus humain en général au quotidien, car tous les gens que l'on croise se portent mieux d'un sourire que d'une bousculade, mais respecter le mort plus que le vivant, je trouve ça totalement hypocrite.

  • Chère Caroline Truc,

    Traduction simultanée... Votre titre m'intrigue. Je ne parviens par à en comprendre la signification. Est-ce parce que dans la première station, l'annonce a révélé la réalité des faits, dans leur cru-auté ? Que parce que dans la deuxième station, l'usage de la langue de bois avait repris le dessus ?

    Eco dit que la langue de l'Europe, c'est la traduction. Quant à ses concitoyens, ils ont cette jolie formule : "Tradutore, Traditore" (traducteur, traître). Juste une lettre de différence. Un souffle. C'est aussi la différence entre la vie et la mort, entre le pas posé avec gravité sur le sol et le trépas.

    La vie et la mort se côtoient et s'excluent. Pourtant, j'ai remarqué que nous parlions toujours aussi mal de l'une comme de l'autre. Idem avec l'amour.

    Difficile de trouver les mo(r)ts justes.

    Bien à vous, Caroline Truc.

    L'internaute anonyme, a "no name"

  • Flûte, on s'est loupés, là, hein.

  • > Presque : welcome back ! Il y a dix ans, on entendait parler de "politiquement correct" aux Etats-Unis et on rigolait bien... et maintenant il est bien là.

    > Ned : quels salauds, ces voyageurs, quand même...

    > Pandore : je pense parfois au conducteur, avec toute ce monde si près des voies et l'inertie de la vitesse... et au fond si peu d'accidents.

    > M. Bellot : s'il vous plaît ne cherchez pas de cohérence dans le titre, j'avais conscience en l'écrivant de son im-pertinence. mais allez savoir pourquoi, il me semblait pourtant juste. Un Truc indéfinissable... Caro.

    > Phj : Flûte, c'est le mot ! (Quoique, c'est un pastis qui a égayé ma fin de soirée chez Hugo&Cie.)
    Partie remise, bien sûr...

  • Pandore, je crois que tu n'as pas compris ma note, je ne met aucune valeur dans ce fait, je le constate c'est tout; la vie reprend toujours le dessus et je vois dans ce fait une métaphore en minuscule de l'absurdité de nos vies quotidienne: notre mort n'arretera pas plus de dix minutes une rame de métro.

    Moi personnellement ca me donne à penser, surtout quand je vois autour de moi des tas de gens qui se sentent important et essentiels la cravatte bien nouée, les chaussures bien cirées et le par dessus ipeccable... alors je les regarde en souriant doucement.

    Apres pour ce qui est de l'aide aux suicidants et/ou aux sdf, je ne pense pas qu'écrire une note soit bien utile, si ce n'est a torcher sa bonne conscience. Donner de l'argent ou du temps, me semble largement plus efficace et sur ce plan là, personnellement je n'ai de leçon a recevoir de personne...

    Enfin en écrivant ces lignes je repense au demon de hubert selby junior... Qui sait peut etre était il a paris ces derniers jours???
    Oups mon coté fiction revient.

    amitiés

    yann

  • Yann > ohlala ! excuse, ce n'était pas une mise en cause personnelle aussi directe, ciel ! jamais je ne vais donner de leçons personnelles, surtout dans ce domaine (pour ce que je fais moi-même, je ne pourrais pas) ! C'était une idée en général, et la note sur les sdf faisait référence à celle de Flore, et la note en elle-même bien sûr ne sert à rien, c'est juste histoire de changer de regard en général, sur les gens, les gens en général, pas spécialement les sdf, en plus : sur ce blog on parle souvent de la politesse dans le métro, je trouvais que humaniser le monde, les relations entre les gens en ville qui ne se voient qu'en rivaux, qui se bousculent, qui sont aggressifs, c'était nécessaire, plus que d'arrêter le métro. Désolée si ma formulation était assez maladroite pour que tu prennes le com pour toi en entier, ce n'était même pas une réponse à ton commentaire...

  • ok pandore, je te présente mais excuses en reconnaissant humblement qu'en ce moment oui "je prends tout pour moi"...

    J'espere que dans un an ou deux à la fnac tu seras en capacité technique de connaitre ce qui me perturbe...

    amicalement
    yann (un auteur non publié n'est qu'un petit con nevrosé)

  • yann > "un auteur non publié n'est qu'un petit con névrosé " ???? oui, enfin, quand je parle d'humaniser le regard qu'on pose sur les gens, des fois il faut commencer par celui qu'on pose sur soi-même :-) sois gentil un peu... (là tu peux râler, c'est officiellement une leçon de morale)

    Ne pas être publié c'est forcément dur pour ceux qui espèrent vivre de leur plume, mais l'éditeur essaie de prévoir ce qui va se vendre, et pas ce qui se lit : si on lit ton blog c'est que ta plume n'est pas en cause... allez courage

  • euh... ben merci pandore ! franchement je ne m'attendais pas à cette réponse mais bon merci quand même.

    Sinon, l'explication de cette phrase est juste que je me dis que lorsque j'aurais été publié et que je peterai à nouveau les plombs régulierement sur un nouveau roman, tout le monde trouvera ça parfaitement normal (il crée ! bla bla bla) alors que là on me trouve juste casse couille.

    ;)))))

    yann

    ps et en plus personne ne lit mon blog!!! oh rage oh desepoir le succés me fuit, je courre à l'abime...
    ;))))))

  • Dans le genre mots brûlants, et pour rester dans le registre RATP, il y a aussi les « mouvements sociaux » (des mouvements qui immobilisent).

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