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Dépouillement

medium_depouillement.jpgH+20 seulement, et hop, déjà les médias réécrivent déjà l’histoire en fonction du vainqueur.
Alors vite avant quon ne tire la chasse d'eau des bilans vite faits deux petites réflexions, comme ça, parce que je ne l'ai pas lu ailleurs.

1. La bonne nouvelle avec le score du Pen, ce n’était pas la fin des idées du FN. C’était la fin de l’anti-lepénisme, cette bonne conscience au goût de gloubiboulga qui a servi d’unique pensée à tout une génération de gauche aujourd’hui bien emmerdée.
2. L’entre-deux-tours aura montré à quel point l’anti-sarkozysme est aussi contre-productif que l’anti-lepénisme (comme jadis l’anti-mitterrandisme, souvenons-nous, quand on disait que la France avait la droite la plus bête du monde).
Bilan : on ne gagne jamais sur l’anti-truquisme, voilà la leçon. Ceci posé, maintenant on peut recommencer (enfin).

*********

Hier soir, pas envie d’entendre les discours, pas envie de voir des chiffres sur des écrans et des motos filmant un président. Le seule solution, c’était le dépouillement.

Autour de la table, quatre citoyens lambda. Entre nous, deux cents bulletins, une règle du jeu et une même déception. Et l’envie, absurde mais forte, de compter un maximum de bulletins Royal tandis que la France en mouvement faisait déjà la fête à la Concorde avec Bigard et Mireille Mathieu.
A quatre autour de la table, nous avons goûté ce cérémonial simple comme nous avions eu plaisir à faire la queue avant d’entendre « a voté ».
Ce qui m’aura le plus frappé, c’est la facilité avec laquelle nous aurions pu tricher, ajouter quelques petits traits de plus dans la deuxième colonne. Dérisoire, bien sûr, mais ça aurait fait du bien. Eh bien non. Evidemment. Les petites gens sont des gens sérieux, nous avons honnêtement compté et recompté, signé les enveloppes et les bulletins nuls aux inscriptions rageuses.

Résultat : Royal, 139 / Sarkozy, 56 / nuls, 5.
Il semblerait que la reconquête commence par mon quartier.
Je vais y faire un tour, je vous raconterai.

Commentaires

  • Ouais, le XVIII c'est quand même plus pratique que Cuba pour un exil politique... Mais ça ne m'empêche pas de continuer à ressentir une espèce de violente douleur...

  • Bientôt, il n’y aura plus besoin de recomptage.

    Les machines électorales le feront a notre place et aideront ainsi Sarkozy a réalisé a nouveau son rêve pour TOUS les Français.

    C’est tout pour aujourd’hui et en 2012 ce sera sûrement encore pire.

  • Bonne analyse, mais attention de ne pas devenir anti-anti (quoique...).

  • hier, habitant près de la rue d'engien, j'entendais la marseillaise (bien mâle et virile) par ma fenêtre - et en simultanée sur tf1 - étrange impression des deux réalités qui se superposaient - impression étrange que chacune attestait d'une étrangeté à laquelle je participais, et de chacune des réalités desquelles je devenais soudain étranger, émergeait la furieuse envie de (continuer à) travailler quand même - de la littérature ancienne (Rabelais et Cervantès) pour occuper la nuit et pour le lendemain matin se lever le plus tard possible.

  • Oui, recommençons !
    Je comprends ce que dit Arnaud, j'ai ressenti aussi toute la journée un sentiment de décalage bizarre. Comme un cauchemar, mais j'attends encore le bruit du réveil.

  • mon bureau de vote c'était un peu pareil... 64% ségolène... et une drole de tete du bureau quand, en allant voter à 19h, je leur ai annoncé les résultats.

  • Nous étions nombreux à coire que les français étaient mécontents : la Droite avec Chirac n'était elle pas au pouvoir depuis 1997 ? Sarkozy n'était il pas ministre de l'intérieur depuis peu ? N'y avait il pas eu un ras le bol général contre les délocalisations, contre les parachutes dorés, contre les nominations d'un clan,des grèves contre le CPE, des banlieues en feu, des sans papiers sans papiers, des discours brutaux....

    Nous étions nombreux à avoir entendu et vécu tout cela, mais nous nous sommes trompés : les autres étaient beaucoup beaucoup plus nombreux que nous : nous pensions etre au moins 51%, nous n'étions qu'un tout petit 47%...

  • > Castor : ça va (un peu) mieux ?
    (le grand nord t'accueille quand tu veux ;)

    > G. Rose : dépouiller, c'était mon petit combat contre la machine.
    c'est une bien triste vision du monde, les machines à voter ; et le pire dans notre nouveau président, je crois, c'est bien sa vision du monde.

    > Tofu : j'y prends souvent garde, oui, mais là... entre les rigolos qui se font plaisir et les pros de l'anti qui viennent casser (donc faire le jeu du pouvoir, comme tjs)... mais ça n'est qu'un moment à passer.

    > Arnaud : j'ai eu une impression similaire en allumant la radio, de retour chez moi. j'ai vite éteint et me suis mis à ma table...
    (cultivons notre jardin quand résonnent les champs guerriers)

    > Esperluette : alors... réveillée ? ;-)

    > Justine : et dire que nous vivons dans deux bureaux si éloignés.... ;-)
    (j'aurais cru que tout le monde était au courant, à 19h. certains étaient même au courant depuis deux mois !)

    > Raphael : pour comprendre la France de 2007, il fallait entendre Bigard discourant à la Concorde dimanche, je crois. Et les médias coupant Fabius pour écouter Johnny en direct du Fouquet's.

  • Douillet victimisé devant les assauts du frêle Joffrin valait Bigard quand il disait sans rire : "Elle me faisait peur, moi, Royal. Elle vous fait pas peur, à vous ?"

    On ne lui a jamais appris à projeter une femme ?

  • http://www.bigbangblog.net/article.php3?id_article=615

    http://blogs.lexpress.fr/elysee2007/archives/2007/05/parade_victorie.html

    http://birenbaum.blog.20minutes.fr/archive/2007/05/08/%C3%A7a-commence-malte.html

  • (Seulement 200 bulletins dans ton quartier?)
    Moi aussi je me réfugie dans mon village d'irréductibles Gaulois où Ségo est présidente à 67% mais où l'autre fera tout pour nous prouver le contraire...

    Salutations ;-)

  • > Alan : la politique requiert une intelligence, les campagnes électorales révèlent les cons. (ou, disons, ce qu'il y a de plus con en certains...)

    > Arnaud : vu, en effet - hormis le papier de Barbier, bien senti.
    et une pensée pour les journalistes d'Inter entendus hier et ce matin : "ben, on est en Corse, là, et... rien." Minable.

    > Presque HS : 200 bulletins à ma table, mais il y avait 8 tables.
    Salutations gauloises en attendant la suite ! ;)

  • Bigard qui disait justement dimanche soir qu'il était bien l'exemple que "les gens de droite ne sont pas des méchants". Je n'ai pas su, sur le moment, si je devais rire ou pleurer...
    Jolis souvenirs ta note, j'irai peut-être dépouiller aux législatives... :)

  • Bon, mais voilà c'est fait et faudra s'y résigner. Non, le terme n'est pas le bon.... surtout pas s'y résigner.
    Je ne me sens pas atteinte dans mon intégrité, je ne vais devoir agir différement parce que Sarko est élu plutôt que Ségo. Elle ne m'aurait pas rendu meilleure, il ne me rendra pas pire.
    Alors oui, retournons à notre vie de quartier et voyons ce que l'on peut y faire pour continuer notre politique (de façon concrète, c'est désormais deux fois plus important... fini les débats d'idées) .
    C'est du quotidien et ça doit durer (au moins) pour cinq ans.
    Allez ouste! Chacun à son "poste" on a de quoi faire... ceux qui ont des yeux pour voir le savent depuis toujours.

  • > Miss K : dépouiller, c'était mon petit combat contre la machine.
    le combat contre Bigard, j'avoue, je ne me sens pas de taille. espérons que son nouveau statut d'humoriste officiel le fera tomber tout seul...

    > Claude : pas finis, les débats d'idées... mais ils ne sont qu'une petite partie de la grande bataille du quotidien - on le sait, pourtant, et depuis toujours ;)

  • J'adhère à 100% : on ne gagne jamais avec l'anti-trucisme. On ne fait jamais rien avec de l'énergie négative. On construit son rêve, on ne détruit pas les illusions des autres.

  • Dépouiller : d'abord "despoillier" (1135), est hérité du latin despoliare composé de "de" (de) et "spoliare" (spolier). Le mot est d'abord employé au pluriel pour désigner le butin dont on a dépouillé l'ennemi et, par extension, tout ce dont on s'empare aux dépens d'autrui. (...)
    De nos jours, il correspond à l'action de retrancher, d'abandonner, spécialement dans une optique de renoncement spirituel depuis saint François de Sales...

    Librement tiré du "dictionnaire historique de la langue française" qu'il est vachement rigolo quand on se demande parfois si un peu de culture n'adoucirait pas la brulure d'un résultat froidement anticipable, quasi-inéluctable, une issue fatale ? Fatale, le mot est-il bien choisi, n'est-il pas "anti" ? C'est excessif, c'est sûr, car certainement, la fonction modifie-t-elle l'homme, la hauteur de la charge gomme-t-elle la petitesse des rancoeurs passées, l'élévation spirituelle permet-elle de se rapprocher de l'essentiel sans divaguer dans les détails...
    Ces espoirs théoriques se sont évanouis devant les premiers actes du président élu - selon la dernière formule à consacrer. "Et la marine va, papa, venir à Malte" disait le poète palyndromique, par ailleurs grand esprit et pourfendeur de tyranneaux.

    Le terme de dépouillement, pour ne pas s'appliquer aux décors du repos présidentiel, n'a peut-être jamais aussi bien porté son nom.

  • Hé hé. Et ils sont nombreux encore à se disputer la (les) dépouille(s) du PS.
    Quant au nouveau président-élu, l'important pour lui était surtout d'être vu avec Cecilia - d'éviter le single Malte, en somme...

  • Je pense que s'il voulait éviter le single malte, il s'est en tout cas tapé un pur malte, mais, à la différence des amateurs qui consomment sans eau ni glace, il a choisi l'option aquatique et ça a un peu glacé juqu'à ses fans.

    Là, je pense à ce vieux Brice Hortefeux qui n'aura peut être pas de ministère selon le principe sarkozien selon lequel la fidélité, c'est pour l'amitié alors qu'au gouvernement, il veut de l'efficacité. Ce n'est pas gentil, mais sa déception me ferait presque plus plaisir que den savoir un autre - forcément plus adapté au poste - au ministère de l'intérieur.

  • Nous verrons bien ce qu'il donne avec 5 ans d'âge, ce single Malte.
    Quant à Brice Hortefeux, je souscris! Le pauvre, il a dû y penser tellement en se rasant un peu qu'il en a oublié de se regarder dans la glace...

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