Ainsi donc la libéralisation du 12 serait une vaste arnaque.
Sans blague ?! La concurrence libre-et-non-faussée ne profiterait donc toujours au consommateur ? Dingue.
Et pourtant ça ne nous empêchera pas de continuer, parce que les secrets de polichinelle sont les mieux gardés.
Et le secret de polichinelle d’aujourd’hui, c’est le suivant : tel qu’il est professé aujourd’hui, le libéralisme économique (qui serait le stade ultime et naturel de l’évolution du monde) n’est qu’une bonne vieille idéologie, comme tant d’autres, relayée par Bruxelles avec un zèle de premier de la classe – et par nos amis consultants avec une bonne foi terrifiante.
Une idéologie, donc.
Ceux qui en profitent financent ceux qui nous en parlent, et hop ! la boucle est bouclée, et la ceinture avec.
(avec des discours, comme le souligne McLiam Wilson, incroyablement faciles. Tenez : dans les mois à venir, comptez le nombre de fois où on essaiera de vous vendre un truc - une mesure gouvernementale, par exemple - avec pour seul argument que c’est « moderne »)
Oups... Et dire qu’au départ je ne voulais pas parler politique, juste saluer le plaisir que j’ai eu à retrouver Robert McLiam Wilson (l’auteur du grand Eureka Street – pour ceux qui ne connaissent pas, voir ici) et à commencer Les Dépossédés, récit sensible de l’Angleterre thatchérienne.
Du coup je vous en reparlerai, tiens.
A bientôt.
Commentaires
ça n'est pas clair. Pas très clair. J'en reviens à ces gens de classe moyenne dont on dit qu'ils sont ceux qui payent tout et subissent véritablement une perte de leur pouvoir d'achat. Et pourtant, lorsque tu te balades dans cette foule de gesticulateurs besogneux, tu es surpris par cette façon qu'elle a d'être le monde dans lequel nous subissons.
J'ai parlé régulièrement de cet attachement que ces "gens-là" ont pour leurs biens, leurs vacances, leurs loisirs, l'éducation de leurs enfants et de leur sécurité.
http://andy-verol.blogg.org/
Mais quand ils l'ont fait je me suis dit
"Tiens ça existe toujours ??"
Je sais pas comment ça peut être rentable ce truc
> Verol : tiens! on vient d'inventer le semi-spam.
> Brg : le leitmotiv, depuis les 90s, c'est de filer au privé tout ce qui est rentable - faiut croire que ça devait l'être un peu, pour que Neuf dépense des millions en toutouyoutou...
Je t'invite à jeter aussi un oeil sur le burp de monsieur UFC à ce sujet :
http://tinyurl.com/ynuboy
Pour le 118, c'est triste, mais les conséquences de cette même idéologie sur le service postal, ferroviaire, le transport et l'alimentation énergétique, tout ça me paraît tellement monstrueux, ce gâchis annoncé où l'on avance tête baissée... comme à l'abattoir.
Robert McLiam Wilson, bien sur, c'est de LA CULTURE. Mais le petit joyau à Copenhague... ça c'est du diamant sur canapé !!
(Merci de l'avoir trouvé, et de l'avoir partagé)
Idéologie, ok, ok. Mais sinon on a autre chose en stock ou pas (je veux dire autre chose que les mouvements alter-mondialistes qui ne fleurissent que grâce au modèle... capitaliste) ?
Ah Bertrand ! Mais ma parole ne serais-tu pas... utopiste ?
:))
Il me semble te l'avoir déjà dit d'ailleurs ! Comme quoi, ça doit être flagrant.
:)
> CUI : l'image est juste, malheureusement. et c'est b ien à ça que je pensais, l'histoire du 12 n'est après tout qu'un petit fablieau à côté des exemples que tu cites...
> LVS : ah, ça me fait plaisir ! il sera à Paris l'an prochain, paraît-il - mais pas sûr qu'il passe dans nos coins...
> Ecoute-moi : je t'attendais !
... mais pas vraiment pour débattre, en fait : je suis assez d'accord avec ce que tu dis sur les alter-trucs. Le seul truc que je voulais souligner, c'est qu'on nous vend comme le summum du pragmatisme un truc qui n'est qu'idéologie. est-ce que ça fait avancer le schilblick ? Pas vraiment, parce que ceux qui la combattent de manière construite le font avec des idéologies d'hier.
Vivement que l'Europe existe, qu'on se trouve d'autres clivages.
> Bon sens (tiens! voilà ce qui nous manque) :
bah - un peu idéaliste à mes heures. pour être utopiste il faut avoir l'esprit de système, et je ne l'ai plus trop (par paresse ou par sagesse, je ne sais pas encore ;)
Puis je te recommander : "Le dernier roi socialiste" de Roy Lewis ? Tu devrais beaucoup aimer :)))
Il sera à Paris mais pas dans notre coin ? Ca veut dire qu'il vient faire ses courses au BHV et hop...go back home ?
> Bon sens : tu peux ! ;)
(NB - je peux y aller les yeux fermés ? souvent les uchronies me font rire sur 50 pages, puis se perdent en facilités...)
> LVS : le Bercy Hall Visiteurs, oui. je crois que c'est un peu ça.
(mais qu'est-ce que c'est bon)
La dernière idéologie en vigueur est plutôt la consommation à mon avis.
Les théories économiques s'articulaient initialement autour de la force productive qu'était le travail.
Aujourd'hui, la force productive centrale est de mon point de vue la consommation.
Le prochaines luttes seront certainement là, on n'a encore rien vu (les luttes autour de l'émancipation des travailleurs restent actives mais de plus en plus masquées par la consommation, le travailleur devant aujourd'hui consommer pour travailler ! Et l'économie n'est pas près de résoudre ses contradictions, vu qu'elle n'est pas une science, et repose sur des postulats magiques du type "l'homme a des besoins" et "l'homme est libre de se déterminer").
J'aurais tendance à te dire : Oui les yeux fermés !
Je ne voulais pas lire ce livre car le titre ne me tentait pas. Mais je n'avais que cela sous la main et un excellent souvenir du "pourquoi j'ai mangé mon père" du même auteur.
Conclusion : J'ai adoré. L'imagination de Roy Lewis m'impressionne beaucoup.
Quoiqu'il en soit, le livre n'est pas gros, pas cher donc tu peux te lancer :)
On a beau critiquer "La Société du Spectacle" de Debord (perso, je ne suis pas d'accord avec ses conclusions), on y est en plein. Mais cette idéologie n'en est pas une. Le Veau d'Or était déjà dans la Bible... Bref, l'humain ne change pas.
Personnellement, "je n'ai pas envie de choisir entre Allah et Mammon", pour paraphraser je ne sais plus quel grand écrivain Oriental. Pas besoin de nouvelle idéologie pour refuser les anciennes, non ?
Biz ! ;-)
> E-cedric : pas faux, sur la consommation - serait-ce la victoire de la consommation comme idéologie qui ferait que tous les discours (français) qui se réclament aujourd'hui "de gauche" (vocabulaire faisant référence au travail) me paraissent de plus en plus voués à l'échec ?
Pour le reste, ça se précisera mieux avec une pinte... (ou un café)
> Bon sens : bien joué... j'ouvrirai donc grand les yeux, la prochaine fois dans ma librairie ;-)
> Sophie K : un jour, quand je serai grand, je lirai enfin Debord pour comprendre ce qu'on me dit (ou débusquer les imposteurs). Mais j'aurai peut-être besoin d'une "introduction" - si tu veux partager notre pinte de café avec Cédric, tu seras la bienvenue !
(mais je te préviens, on parlera aussi (un peu) de vélo ;)
Quand tu veux, camarade. Cela dit, je ne résumerai pas le livre de Debord, j'en suis incapable, c'est trop complexe, hahaha ! (Et puis c'est assez chiant à lire, soyons totalement honnête, mais je suis contente de l'avoir fait.)
Mais bon, tout ça rejoint ce qu'on disait, le but aujourd'hui n'est pas de répondre aux besoins de l'humain, mais de lui en créer en lui faisant croire qu'ils sont essentiels.
Du coup je sais plus où te répondre moi : 1 info dans 2 lieux différents !
Je pense en effet que la "gauche", en tout cas le PS, ne voit pas ce changement idéologique ou n'arrive pas à formuler autre chose, et, en plus, n'arrive plus du tout à reformuler une proposition de compris des règles dominants/dominés.
Sur ce dernier point je développe : être de gauche, pour moi, c'est démonter les mécanismes conservateurs de la domination "bourgeoise" (je mets des guillemets, c'est l'image pas le terme fait sens), pour en proposer de nouveaux (puisque c'est très difficile mais pas encore tout à fait illusoire d'échapper aux mécanismes sociaux de la distinction).
Non seulement ça propose rien, mais, en plus, ça ne démonte guère non plus.
Sauf, et c'est très très intéressant, ce "travailler pour plus pour dépenser plus" de l'entre-deux tour, réellement pertinent, qui a fait son effet (petit car aucune contre-proposition qui tienne la route n'y était associée). On notera que ces propos ont été tenus par un type handicapé depuis toujours par son physique qui ne plaît guère au "sens de classe" (DSK a un physique correspondant plus à celui "d'un dirigeant de gauche").
Niark niark.
@ Sophie K :
Juste pour relever ce qui pourrait être un lapsus ...
Je cite : "Mais cette idéologie n'en est pas une. Le Veau d'Or était déjà dans la Bible... Bref, l'humain ne change pas."
En effet, il ne change pas, il a toujours besoin d'idéologie.
;-D
> Sophie K : nous sommes d'accord, nos économies sont basées sur un beau mensonge... bien partagé ;)
(je ne te demanderai pas de "résumer" Debord, ce ne serait sympa ni pour toi ni pour lui - juste quelques clés pour débutants, ça ira !)
> Cédric : fou, hein, comme la gauche tente de modernisr son discours pour combattre... ses ennemis d'hier (ou d'avant-hier) parce qu'elle n'arrive pas à (ou ne veut pas) comprendre les mécanismes d'aujourd'hui.
Pour savoir où répondre, nous n'aurons qu'à en débattre en terrain neutre, en se dopant au houblon comme Vinokourov aux globules rouges !!
(A préciser par mail, donc - à bientôt.)
Voui, Cédric, mais je voulais dire que ça tient plus de l'obsession (de la possession) que de l'idéologie... Est-ce que la passion de l'avoir est une idéologie ? Pas sûr...
Le veau d'or ne relève-il pas de l'interdiction de la religion immanence prononcée par la religion transcendante ?
Je ne suis pas certain que cela ait un rapport avec la possession.
@SF : en fait, j'vais répondre ici, suis en vacances 4 semaines à partir de vendredi (oui, je sais, c'est moche, mais mon blog ne sera pas en vacances). Sauf si tu descendais à Montpellier faire des cacedédis en avant-première, la probabilité que nous puissions nous croiser est faible. A la rentrée par contre.
;-D
> Cédric : c'est très laid, en effet.
(j'ai déjà une petite vengeance en tête)
On se mettra au point avec Sophie, en attendant la rentrée...
Bonnes vacances, donc.
Boh, la religion n'est qu'un moyen d'emballer les passions humaines et les superstitions de façon... heu... honorable, on va dire ?
Bon, je parlais du veau d'or en tant que symbolique, en fait, plus que sur le plan religieux, mais c'est à discuter effectivement, et tu as probablement raison, Cédric, j'ai pas assez cogité sur ce coup.
Bonnes vacances, donc ! :-)