Dans le bruit de fond de propagande qui nous entoure, la sagesse a souvent du mal à se faire entendre.
Mais les paroles sages sont endurantes, elles ne perdent pas de leur force dès qu’apparaît un nouveau jeu ou un bout de pain tendance, elles prennent du recul pour mieux nous sauter au visage.
Cette interview a été réalisée en 2005 – mais ne serait-ce l’évocation, vers la fin, d’un ancien ministre de l’intérieur appelé depuis à d’autres fonctions, on jurerait qu’elle date d’hier.
Qu’y trouve-t-on dans cette interview ? Un ancien officier de police qui raconte, tranquillement, la politique de chiffre (celle qui rend plus "rentable" de traquer les sans-papiers ou les fumeurs de shit), les "chasseurs" des BAC ou les rapports police-justice (ah, hier soir, Rachida Dati à Cardiff, au garde-à-vous derrière son président...).
Et en filigrane, le portrait d’un système inhumain où les petits soldats du quotidien prennent la relève des citoyens et chassent la statistique au nom du résultat et du toujours plus.
Pas de "dénonciation" ici, juste des faits – du concret non-anecdotique. Et ça fait du bien.
Parce que les oppositions médiatiques à coups de petites phrases et de grandes envolées me scient les nerfs tant elles sont contre-productives (répétera-t-on jamais assez que l’anti-sarkozysme est aussi con qu’en son temps l’anti-lepénisme ?).
Et parce qu’aujourd’hui pour dénoncer il suffit souvent simplement de décrire.
Commentaires
Je ne suis que trop d'accord avec toi... Mais aujourd'hui, cette histoire de chiffres n'est plus qu'un secret de polichinelle que seuls les télespectateurs assidus de Pernault ne connaissent pas. Et donc, ce qui m'effraie le plus en ce moment, c'est le manque de réaction global face à cette politique... Il semblerait (presque? avec un peu de chance...) que les défenseurs du capitalisme social aient trouvé le bon filon pour satisfaire la soif de statistiques de l'électeur lambda.
C'est peut-être pour cela que les oppositions médiatiques ne sont pas réellement efficaces. L'opposition remplit son rôle d'opposition en gueulant un bon coup devant les caméras, mais franchement, combien d'entre eux s'y opposent réellement ? Sans parler des transfuges qui ont rejoint benoîtement le gouvernement !
Attention à la censure, ça rôde de nos jours sur les blogs...
Ca me fait penser à ces agents qui se sentent obligés de te flanquer une prune quand tout prouve pourtant que tu avais mis les warnings et que tu voulais juste aller chercher un paquet pour ta copine enceinte de huit mois et demi. Ils avaient pas fait leur chiffre de la journée, la prime s'éloignait...
Quand je lis ça, je me rappelle une chose: la France est le pays d'Europe avec le plus de flics par habitant et le moins de juges. Mais bon panem et circumses, vive Chabal quoi...
(répétera-t-on jamais assez que l’anti-sarkozysme est aussi con qu’en son temps l’anti-lepénisme ?).
Je suis bien d'accord. Je déteste la diabolisation, les cris d'outrances discrétident autant ceux qui les prolifèrent que ceux dont ils sont le sujet. Ils font même ressortir des veilles émanations de paranoïa, qui rendent toute conversation impossible. Du genre "ils vont payer la terre entière pour qu'on gagne au rugby et ainsi on va oublier tout ce qu'ils nous font en ce moment et blablabla"
> Nim' : les secrets de polichinelle, définitivement les mieux gardés... (et incontrables : celui qui dit la vérité, on dira qu'il radote). Quant aux oppositions médiatiques, je ne parlais pas que du fantôme de la gauche - tous ces militants, politiques ou non, se faisant plaisir avec de jolies formules... Brr. Voilà. (j'ai promis de ne plus m'énerver)
> Nath' : je sais... mais là, hein, peu de risque
> Castor : rien à ajouter, votre honneur... sinon qu'il faudra un jour que la finisse, cette nouvelle sur les glorieux shériffs des parkings.
> Neige : ah oui, tu as entendu ça ?? (parfois les gens sont cons, c'est dingue) Cela dit, il suffit du dixième de ça pour faire clore toute discussion... et donc valider le statu quo.
Qu'est ce que c'est que ce ramassis de stupidités ?
Vous vous relisez (tous là) ou quoi ?
SF, depuis quand le fait de "résister" soit d'affirmer une opinion contraire à ce qui est actuellement imposé comme devant être la norme c'est con ?
Pour ce qui est de la diabolisation : Sous entendrai-t-on par là que les gens qui sont morts par peur des rafles sont des kamikazes loués par l'opposition afin de "diaboliser" la mise en oeuvre de la politique gouvernementale ?
N'importe quoi
La dessus je sors, un débat sur le sujet n'a - en ce qui me concerne - aucunement lieu d'être.
> Fafa : on se calme. Je n'évoquais évidemment pas pas les oppositions concrètes, je parlais de l'opposition de salon - les concours qu'on peut entendre ou lire ça et là, sur le mode "t'as vu ma petite phrase cinglante contre sarkozy?", ou les diabolisations exagérées. Tout cela sert le pouvoir en place comme les antilepénistes en leur temps ont servi Le Pen. Voilà.
wow Fafa sorry mais là au contraire l'opinion la plus répandue dans les salons c'est que sarko est un facho... A se demander qui a voté pour lui ! Moi c'est justement ce genre de réaction épidermique que je trouve contraire à toute discussion et à tout échange.
PS SECOND FLORE : je vais casser un secret maishier je suis passée devant "notre" café.... pour aller au Café Bonnie jsute à côté, un endroit que j'ai découvert et qui est charmant. Voilà c'était la minute nostalgique dans un monde de brute !
@2nd Flore : d'un autre coté, on lutte comme on peut contre ce qui nous donne de l'urticaire, hein. Tu te rends compte qu'en tappant sur google image guéant, je suis tombée sur de photos licencieuses de Sarkozy (la preuve en image sur mon site (PUB!) ). Comme veux-tu qu'on lutte avec calme et efficacité dans ces conditions? ;-)
> Neige : (j'approuve) allons donc voir si le temps nous Bonnifie sous Sarkozy !
> Cassiopée : hum... le calme n'est pas toujours efficace, mais en l'occurence... je ne sais pas, moi, prend exemple sur Cécilia S., la seule opposition politique valable depuis plusieurs mois! :)