Maintenant il est vraiment en route.
Des années que le projet tournait en rond je tournais en rond autour d’une histoire sans personnages… Et dire qu’il suffisait qu’ils soient là pour qu’enfin l’histoire avance là où elle se crée vraiment, quelque part à l’arrière du crâne.
Parce qu’on a beau se demander où écrire pour faire jaillir la sève (dans les cafés, dans le métro, sur une table, dans un lit…), le seul endroit où on écrit vraiment bien, c’est dans la tête. Avec les deux hémisphères : le gauche pour construire, le droit pour inventer (pour les romans je fais plutôt dans ce sens, mais chacun fait comme il le sent, évidemment).
Le cerveau gauche a été bien dressé, il fonctionne sur demande, il est créatif parfois – il lui arrive même de se prendre pour le droit, de penser qu’il pourra écrire un livre tout seul.
Le cerveau droit, lui, a droit à ses humeurs. Parfois il disparaît, on le cherche un peu partout, on essaie de lui donner à boire alors que non, ce qu’il faut, simplement, c’est le nourrir. Mais de quoi ? pendant un an je lui ai donné des livres, des films, je l’ai promené un peu mais pas assez, il réussissait à produire quelque notes de blog mais pour le livre, il faisait grève. L'hémisphère gauche lui avait bâti un univers, mais plus il se perdait dans les détails, plus l’autre s’en foutait. Comme s’il regardait, narquois, l’autre se planter. Il a fallu un soir de février, une marche au hasard sur les pentes de Montmartre, pour trouver ce qu’il fallait. Des personnages. Des vrais. Avec des noms, une histoire, une esquisse mentale et zou. Des personnages qui commençaient à exister un peu et dont le cerveau droit pouvait s’emparer pour les faire grandir tout seul.
Maintenant, l'histoire est là, c'est elle qui commande, elle avance bien, un peu à l'aveugle, le cerveau gauche au repos.
En attendant de fêter leurs retrouvailles à tous les deux, je leur prépare un joli festin - quelques Grands Anciens pour donner au roman les impulsions décisives.
Dans le désordre, voici donc…
- Le Prince (Machiavel)
- Dix mille (Andrea Kestaker)
- Introduction à la stratégie littéraire (Divoire)
- Toy Story (Lasseter)
- Les contes d’Andersen
- Spartacus (Koestler)
Mais Spartacus est épuisé…
(à suivre)
Commentaires
Spartacus va se prendre un grand coup de pompe dans le cul dimanche, par un petit teigneux baptisé Malaparte, c'est moi qui te le dis ! Comme disait Diana Ross "Im cominug up..."
et vot' zob, Mr Pdf, il participe au futur bouquin ou une fois de plus ce sera "no dick to read" ?
(Disney-Pixar et Machiavel, si loin si proche?)
(clap clap, excellente nouvelle en tout cas)
Seriez vous droitier?
> Castor : attention, je crois qu'elle disait aussi "I'm still waiting" ;)
> Petite Brune : queue nenni ! encore moins que dans Hors-jeu, pour tout vous dire...
> AD : m'étonnerait pas que des gens de chez Pixar maîtrisent parfaitement leurs classiques... (à suivre)
> Six : ;-)
(pire que ça - je suis bien gauche, parfois)
Introduction à la stratégie littéraire de Fernand Divoire, c'est curieux de retrouver cette évocation qui trône sûrement quelque part dans ma bibliothèque... Je n'en ai aucun souvenir curieusement, si ce n'est que l'auteur est tombé dans l'oubli me semble t-il... C'est galvanisant comme ouvrage?
Toujours stoïque, soldat ?
tu as bien fini par mettre la main sur dix mille, spartacus saura te trouver, j'en suis sûre! ;-)
Je repasse ici, le no dick to read m'a fait rire. Tu devrais mettre un sticker "content advisory:..." sur le 2e.
(le premier parlait un peu du paf, si ça peut aider)
Sinon, en y pensant, les indices que tu donnes sont assez précis, finalement.
> Abstrait : galvanisant, non... mais amusant, assurément. un sympathique cynisme début de siècle - qui montre surtout qu'en cent ans les choses n'ont pas tant changé que ça dans le petit monde du livre...
> Emeraude : vive la Mairie de Paris et ses bibliothèques!
> Brg : pas mal, l'idée du sticker !
(les indices ? limpides, oui)
(sinon, stoïque je recherche toujours une petite danseuse ;-)
Au lieu de faire ton bel inspiré, tu veux pas répondre à ton mail ?... tes groupies t'attendent de pied ferme ! ;)
Je suis encore sous le plaisir du fil RSS retrouvé... c'est peut être pour ça que l'inspiration revient (bien sûr!)
Les personnages... laissez-les s'imposer, discuttez avec eux et conservez ceux qui font votre affaire. Au début, vous attendez leur venue, ensuite ce sont eux qui précèdent l'écrit, suffit de bien les observer.
Accent Grave
> Jen : vu!
(groupies... tu veux pas un post dédicacé, tant que t'y es ? ;))
> Justine : nous aurions donc tous deux retrouvé le fil de nos pensées ?
> Accent Grave : tout à fait. (cela dit, je les ai attendus si longtemps que la prochaine fois je ferai de la procréation assistée)
moi aussi
c'est étonnant de voir avec quelle dextérité l'hémisphère droit parvient à se camoufler dedans soi...
il se terre. Il n'a pas peur, non, il s'en fout. C'est lui qui choisit quand et comment il refera surface. Il nous laisse murir, puis pourrir, puis murir, puis... et ainsi de suite. il laisse s'épuiser nos saisons intérieures. Il a tout son temps. Il est peinard, il sait que rien ne se fera sans lui. Il en a tellement sous le pied...
Je l'adore celui-là. Je lui voue un culte.
Mais à la réflexion, je me demande si je n'ai pas un peu trop délaissé le gauche... va savoir ;-)
> Yoyo : évidemment
> Benoît : oui. reste à l'apprivoiser...
(sinon, quand on l'a cultivé un jour, le gauche ne manque jamais de se rappeler à notre bon souvenir, non ?) ;
t'es en train de me dire que tous tes posts ne me sont pas dédicacés ?! Je ne veux pas y croire.
oui, c'est vrai qu'il est teigneux celui-là ;-)
en voilà d'une bonne nouvelle ! bon courage (parce que c'est quand même du boulot tout ça)
*attends le résultat de pied ferme*
> Jen : je dois avouer en effet qu'il y en a quelques-uns par-ci par-là qui... ce qui ne change rien à notre amour, je te jure. mais sauras-tu entendre raison ?
> Benoît : ... "ce n'est pas parce qu'on a un grso surmoi qu'on est un surhomme" (cherche pas l'auteur, il est là)
> Annak : tu ferais mieux d'avoir le pied marin... ou montagnard, plutôt, parce que d'ici la fin il y aura qd même encore des hauts et des bas
(PS - j'aime bcp le "75". c'est nouveau ? ;-))
C'est fort.
J'adore votre style monsieur (?) Second Flore. -Ici, j'imagine que vous être un brave monsieur sinon vous auriez le nom de "seconde" flore. Mais je peux me tromper. Dans ce cas, pardonnez ma maladresse. -
Tr.
> Tristan : "monsieur", oui. Ou "mec". Ou "eh, toi". Tout marche. Et merci ;-)