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Chère Elise,

 J'ai peu pensé à vous cet été, je l'avoue. Du moins m’y suis-je efforcé – je sais bien que notre amour est impossible à court terme, que nous devrons d’abord grandir chacun pour soi et qu’il faudra bien plus que mes beaux yeux mon karma vacillant pour que votre sourire enfin se pose sur mes joues empourprées.

Mais les vacances sont passées, me dit-on partout. La Rentrée est là. Ainsi donc, ce soir vers 20 heures, je compose votre numéro – Channel 5, bien sûr.
Vous n’étiez pas là. L’admirable Annette Gerlach était au bout du sans-fil, elle parlait d’une troupe de théâtre mais entre les lignes j’ai bien compris qu’il se passait quelque chose. Alors, machinalement, par dépit, par désespoir presque, j’ai balayé mon répertoire appuyé un peu au hasard sur les touches de ma télécommande.

Sur Canal+ passait la bande-annonce d’un futur bide du cinéma français ; j’allais passer mon chemin quand la caméra est revenue sur le plateau du Grand Journal… Et vous étiez là. Rayonnante, bien sûr. Presque à votre aise, déjà – que de chemin parcouru, en si peu de temps !
Chère Elise, il faut que je vous l’avoue : à cette seconde, la télécommande m’a brûlé les doigts et j’ai éteint mon poste. Vous étiez là, cadrée de si près qu’on vous aurait crue dans mon salon – et soudain vous deveniez inaccessible. Médiamétrie venait de placer quelques millions de personnes entre nous – un mur que je ne peux franchir aujourd’hui. Mais demain…

Ah, Elise. Depuis tout ce temps... Tu étais comme un amour de jeunesse. Ma tendre copine du collège qui serait entrée au Lycée avec les félicitations du proviseur pendant que je suivais mon petit rythme de cancre.
Alors ce soir je te le promets : désormais tu seras ma Muse Inaccessible, pour toi je le finirai, ce roman dont j’aime le début. Il sera ma route vers toi.

Continue ton chemin, Elise Chassaing, il devrait s'en passer des choses, cette année, je sais que les gens changent, au lycée, surtout dans la classe des cools. Mais tu seras forte, je n’en doute pas. Continue ton chemin, Elise, ne te préoccupe pas de moi – J’arrive !
Je te promets, je ferai aussi vite que possible.

Amoureusement Respectueusement,

B.

Commentaires

  • (hihi)
    heureusement qu'elle présente pas le journal du hard...Canal est plein de pièges...
    ;)

  • Chère Brune, vous m'ôtez les mots de la bouche !
    Une Muse Inaccessible qui présenterait le JDH, ce serait une piètre contradiction...

  • > Petite Brune : c'est bien le scénario que j'ai en tête - à la fin du film l'héroïne tombe dans un nouveau piège encore plus piégeux que le précédent (genre Die Hard, quoi), et là, j'arrive et je la sauve. Ça tient ?

    > Scha : (je peux vous appeler Scha ?)
    ils font encore un journal du hard, Canal ? je croyais qu'on ne trouvait plus que du hard discount...

  • Ben voilà, je sens que le job de Muse est pourvu... Pfeuh...

  • mince, je vais etre obligé de ressortir mon poste, planqué sous un pile de vetements depuis deux ans, pour faire la connaissance de cette jeune femme !

  • Welcome back, Mr Pat ! Mais ne ressors surtout pas cette télé, elle est très bien là où elle est - on peut revoir la télé sur le net, maintenant, savais-tu ?

  • Mais c'est qu'on commence l'année en plein romantisme, et j'espère aussi en plein roman : ça en est où, tout ça ?? c'est qu'il y a de la concurrence, on ne va pas se laisser éclipser par tous les normaliens agrégés de philos du moment, que diable. Au travail.

  • J'y suis !
    (ou presque)
    Au milieu du gué, dirons-nous ;)

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