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Ne rentre pas trop tard (2)

(où l'on tient un fil rouge, mais où on restera décousu)

Avant les Harlequin, donc, il y a eu un été de nouveautés. Pour moi aussi c'était nouveau, donc je ne me rends pas bien compte : deux très bons romans (je n'ose pas dire "grands", ça vient avec le temps) sur une trentaine de livres entamés, ça paraît peu, mais après tout j'ai peut-être eu de la chance. Parce que je ne les aurais sans doute pas ouverts si je n'avais pas eu à.
C'est toujours une petite histoire dans l'histoire - pourquoi on choisit un livre, comment on l'ouvre, comment il nous prend.

Il y a d'abord eu Grand homme, de Chloé Hooper. L'enquête sur la bavure d'un flic blanc dans une ville aborigène. Je craignais le manichéisme ou le roman d'actualité vite écrit, mais comme on m'y avait chaudement invité, j'ai pris mon billet pour l'Australie. Et j'ai bien fait. Chloé Hooper a trouvé la parfaite distance avec son sujet - elle décrit et c'est le lecteur qui ressent, tour à tour j'étais un aborigène alcoolique, un colon flic et un petit blanc qui essaie d'écrire sur cette histoire. Je crois bien que j'ai aimé chaque ligne.

Ensuite il y a eu Colum McCann. J'avais lâché son précédent roman après trente pages, j'ai entamé celui-là sans rien en savoir. Et que le vaste monde poursuive sa course folle, donc. Il commence sur un fil rouge plus que ténu - celui que Philippe Petit a tendu entre les deux tours du WTC en 1974 - et il tient en équilibre jusqu'au bout en racontant les putes de New-York, ceux qui en profitent et ceux qui tentent de les sauver. Et bien plus encore, mais c'est inracontable.

Ces deux-là se retrouvent dans le Standard qui vient de sortir, donc.

Un peu plus tard, il y a eu un autre très bon livre, tout aussi impossible à résumer - La fonction du balai, de David F. Wallace. Ça fourmille, ça pétille, ça part en vrille mais ça se rattrape, je me demandais comment j'allais bien pouvoir en parler mais je n'ai pas eu à le faire, Franswa Perrin le fait brillamment sur deux pages. Wallace is not for everyone but he is for me, écrivait Zadie Smith. Vous pouvez y aller les yeux grands ouverts, donc.

Ah, et pour la route j'ajoute in extremis Notre dame du vide, de Tony O'Neil. Les chroniques de défonce d'un anglais en Californie, a priori ce n'était pas pour moi. Mais O'Neil a le style sec qui vous scotche dans l'histoire, et le recul qui lui donne un écho. Un bon flash et même pas de descente. De quoi replonger vite fait.

Voilà. Un œil avisé aura noté qu'il n'y a que des étrangers dans cette liste (que des anglo-saxons, même, mais pour un livre c'est toujours plus court de traverser l'Atlantique que le Rhin, par exemple). J'en ai lu, pourtant, des français, mais comment dire... Allez, on ne dit rien. Il y en a eu quelques bons, quand même. On en recause.

Commentaires

  • Bon, d'accord, j'attends alors votre note sur les gaulois et puis je transmettrai un rapport d'ensemble au siège.

  • (Oh tiens, à propos de siège, j'allais oublier : quelque part en septembre, un quidam est arrivé ici en tapant "Poupette Levallois". Salutations^)

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