La vieille ville de Vilnius compte 48 églises, et le dimanche matin elles font le plein.
Je me suis arrêté devant l’Eglise du Saint Esprit, sous le porche qui précède l’entrée. A côté, le "Dublin" a fermé pour cause de crise. Une mendiante à casquette garde l’entrée. A l’intérieur, les hauts parleurs diffusent ce que j’imagine être le chant d’entrée, orgue et refrain répétitif. Agenouillé devant l’autel, le prêtre tourne le dos à la foule. Puis il se lève et disparaît vers la crypte. La foule continue de chanter, quelques familles repartent, des gens de tous âges continuent d’arriver. Tous respectent le même rituel : eau bénite, signe de croix, le baiser aux pieds du christ en croix, s’agenouiller à l’entrée de la nef.
Le disque n’en finit pas, j’ai sorti mon carnet comme d'autres leur caméra. Une idée m’est venue de livre de voyage, je la caresse un instant du bout du critérium, puis songe qu’aucun des éditeurs que je connais ne le publierait aujourd’hui. Ça ne se vendra pas, mec. Ils auraient raison, sans doute. Dommage. Ça ne fait rien, je continue à noter parce que j’en ai envie (what else). Enfin le refrain cesse, le prêtre revient avec ses enfants de chœur, un autre chant.
Arrive alors un homme en costume brun, la soixantaine un peu sèche, petite moustache. Il s’approche de moi, sans bruit, puis d’un geste lent, le regard plein de compassion, il dépose une pièce de 10 centu dans mon carnet avant de plonger ses mains dans l’eau bénite.
Mon premier salaire d’écrivain voyageur. Le début d’une carrière, qui sait.
Je regarde sur la droite : la mendiante à casquette s’est levée. Il me reste la journée pour choisir à qui donner la pièce.
A propos d’écrivain voyageur – merci à Kevin Dolgin de m’avoir accompagné ce coup-ci. The third tower up from the road est de ces bouquins qui vous donnent envie d’aller plus loin. Une petite centaine d’histoires à picorer sur la découverte d’une ville – jamais normatif, toujours subjectif, comme des petits cailloux qu’il sème de par de monde.
A Vilnius, l’auteur avait cherché une inattendue statue de Franck Zappa. Je l’ai trouvée. J’ai même prise en photo (grande première). Il me faudra sans doute deux ou trois ans pour apprendre comment mettre ici une photo prise avec mon téléphone.
Commentaires
Je t'aiderai, pour la photo de Zappa. Je voudrais voir ça.
quelle offrande !
si ça continue, je pars à Tallinn.
Payé pour écrire un carnet de voyage, nous vous envions!
Accent Grave
> LVS : ha! je te montrerai ça, tous les autes ils seront rien que jaloux
> Ema : hein ?^ finalement j'ai donné plus à un autre mendiant, mais j'ai gardé la pièce, je vais l'encadrer. dans dix ans elle vaudra très très cher.
(pour Tallinn, fallait y aller depuis Helsinki! ;)
> Accent grave : regardez donc le cours du litas lituanien, donc celui du centu, et reparlons-en !^
(j'aimerais tellement)
J'aimerais bien... rien que Zappa, toi & moi ! Fous jaloux.
iak demander à ta mère, elle est hyper branchée... à moins que l'expression ne signe son époque!!
> LVS : (bon, je la montrerai aussi à a mère)
> Fançoise : à l'époque wireless, sans aucun doute... cela dit je n'en connais pas d'autre ! (très bon, la coquille-jeu de mots sur "fan"^)