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L’art est un marché comme les autres

Ça pourrait s’appeler “Reed Expositions vs People”, ou “28 euros d’art pur”.
Une performance exceptionnelle, une œuvre d’art dont vous êtes le héros : des centaines de gens faisant la queue pour payer les 28 (vingt-huit) euros d’entrée dans un magasin de déco à la Fiac. Ha !

Bien sûr, pour jouir pleinement du spectacle, il faut avoir soi-même parcouru les allées de la foire, à la recherche de l’œuvre qui donne à s’extasier / à réfléchir / à voir autrement / à se demander comment / à sourire / à hocher de la tête – ou simplement de ce petit truc là-bas qui donne envie de s’approcher… Il faut avoir cherché, vraiment, et rien trouvé, mais vraiment rien (j’exagère – merci Ki-bong Rhee, merci Matthew Day Jackson) – il faut surtout remercier C. de nous avoir fait entrer.
Bref.
A part ça, il paraît que vraiment ça y est, Paris est de retour sur le marché de l’art.
Ouf.

FIAC 2010 (2).jpgJe me souviens, la dernière fois que j’étais allé dans le pavillon principal, c’était il y a cinq ans.
La queue était la même, l’entrée coûtait deux fois moins cher et déjà...
Quid novi, alors ? Les prix, peut-être (c’est bien ce que nous dit la fiac, après tout : l’art est un marché comme une autre). Quelques tendances, aussi.
Il y a cinq ans, la Fiac regorgeait d’œuvres qui criaient "J’ai quelque chose à dire". Parfois on ne comprenait pas vraiment – parfois on comprenait, et c’était pire.
En 2010 presque pas de ça. Synthèse à la hache : le concept reflue (qui s’en plaindra), la déco s’impose (Murakami se démodera-t-il aussi vite que les Tomagoshi ?), le transgressif fait pitié (E.T. fucks Bambi, waouh), et toujours un peu partout le sens en trompe-l’œil (je mets une petite croix gammée sur mon tableau > attention, sens!). Et plus c’est gros, plus ça passe (Sylvie Fleury passant à la poudre argentée des objets quotidiens, Niele Toroni encadrant les affiches de ses propres expositions non sans y avoir déposé la marque de son ego…)
En 2010 les œuvres restent muettes. Ou plutôt non. Elles crient "Je suis un(e) artiste !", mais c’est un cri muet. Muet comme la foule qui sortait du Grand Palais, n’osant pas s’avouer, comme le peuple d’Andersen, que l’empereur était nu.

Commentaires

  • Aaaaaaaaahhhhh, merci, SF !
    Tu te doutes qu'en vieux réac, l'Art Contemporain est l'un de mes moulins à vent préférés et Domecq une de mes idoles ; je me rappellerai toujours avoir marché, à Dijon, dans de l'Art Contemporain (un tas de sable sur lequel tombait régulièrement une goutte d'eau (avais-je constaté plus tard), symbolisant notre peu-de-chosisme) et m'être fait incendier par la propriétaire de la galerie et je riais, je riais, moi d'ordinaire si prompt à courber l'échine devant toute forme d'autorité.
    Anyway, quand le concept (et ou le "discours sur") est aussi important que l'oeuvre elle-même, c'est mort.

  • Pas d'accord !!!!
    Bien sûr la FIAC c'est plus que consternant, mais l'art n'est pas un marché comme les autres: il encule plus encore... D'ailleurs, Koons ou Hirst je sais plus, un des deux escrocs, battait son record en salle le jour même de la faillite de Lehman Brothers... Quand je pense que j'ai raté ça... Bah ça me rend heureux tiens !

  • Je ne fréquente QUE la maison rouge. J'aime les collectionneurs. Pas l'art.

  • > r1 : Domecq, cet homme qui n'a même pas su reconnaître le génie de Buren? Franchement, tu n'as pas honte ?^
    (Mais oui, deux fois oui !! Et ce dernier paragraphe qui sera bientôt repris dans un Manifeste...)

    > Castor : la prochaine fois que tu abuses de la métaphore sodomite je t'offre une réplique de "ET fiste Bambi"

    > Ema : le problème, c'est quand les collectionneurs se mettent à "faire" l'art
    (tu m'en présenteras?)

  • Oooh, comme je suis d'accord moi itou... Et contente : je vais faire grève de Fiac une nouvelle fois cette année, donc. Merci Bertrand, tu es un frère. :)

  • Moi, j'aime pas l'art : ça coûte cher et ça sert à rien.

  • C'est qui Domecq ? sur les moteurs de recherche les 1000 premières requêtes se réfèrent à des sociétés d'alcool, d'informatique (Domecq & Co). Est-ce qu'il faut que je persévère jusqu'à la 2003eme requête pour découvrir qui est ce grand visionnaire ou vous pouvez tout de suite m'en dire plus ?
    ...
    Ben, oui, comme tout le monde a un pseudo ici, j'ai repris le mien.

  • > SophieK : et hop, une grève indolore, sans service minimum; )

    > Stéphane : ah non! si c'est payant, ça sert forcément à quelque chose (le taux de croissance! penser au taux de croissance!)
    Mais l'art pour l'art, lui, devrait être interdit.

    > LVS : (haha... on l'aime, son Daniel, hein?)
    Cela dit, pour Domecq je te laisse gérer avec r1 - j'ai dû le trouver sur la-firme-pas-evil, où (surprise) il apparaît en premier, avant même le mauvais gin qui porte son nom...

  • Jean-Philippe Domecq.
    A lire : Artistes sans art ? (se trouve en poche) Misère de l'art (idem) et, pourquoi pas si on aime le bonhomme, La situation des esprits, des conversation avec Éric Naulleau.
    R1, pour vous servir.

  • Je ne suis allée qu'à la partie délocalisée (les petites galeries) de la FIAC dans la cour carré du Louvre et si je suis totalement d'accord avec toi sur le prix honteux de l'entrée (je n'y serais jamais allée en payant, effectivement), j'ai quand même vu deux ou trois choses vraiment bien (peut-être faut-il, comme en littérature, laisser passer les best seller pour se pencher sur les plus petites structures) dont les oeuvres radicales de la galerie bordelaise Cortex Athletico que j'ai adoré (pas de la déco, ca c'est sûr). Et est-ce vraiment si étonnant, que dans une présentation de la production contemporaine et très récente, il y ait beaucoup de déchets? Allez, 2nd Flore, il faut en finir avec ce discours réac!

  • je ne sais pas combien ça coûte à la FIAC mais à la Biennale des Antiquaires, un stand (conception, installation, location etc.) coûte 300 000 euros à la galerie...

    j'espère au moins que tu en as profité pour admirer ce magnifique bâtiment puisqu'on ne peut le voir quand durant une de ces manifestions...

  • > r1 : tu permets quand même que je me méfie d'un type qui écrit "qui a peur de la littérature" ?

    > toxica : j'aime bien le parallèle avec les best-sellers... (à un petit détail près - l'absence de prix unique de l'oeuvre ;)
    quant à ma réactitude, je te rassure : depuis longtemps je considère que si je retiens deux ou trois oeuvres dans une expo d'art contemporain, je suis content. mais là, vraiment...
    (j'en recause prochainement, si l'énergie me revient)

    > columbine : c'est bien Reed Expo que je mets en cause (je connais un peu le fonctionnement de cette association philanthrope...), pas les galeries ! (pour le prix, en tout cas...)
    et la verrière, oui... (et la vue sur le petit palais en sortant)

  • r1 & Secondflore : Et est-ce que j'ai le droit de dire que je me méfie aussi d'un type qui publie des conversations avec Naulleau-le-réac-idiot ?
    Ah, j'avais oublié de dire, j'ai tapé "Domecq" sur les moteurs de recherche en anglais. Forcément, ils trouvaient Buren mais pas Domecq. Un type qui est tout de même professeur de français à l'Institution Sainte-Marie d'Antony...
    What a pity !

  • Bon bah je suis convaincu: j'irai pas.

  • bon bah tant mieux pour toi ctoileblog mais c'est fini depuis dimanche
    DE TOUTE FACON
    (c'est pas que je méprise la province, mais parfois...)

  • > LVS : que veux-tu, notre monde est plus petit (pity)
    (on va t'envoyer faire un tour à Ste Marie d'Antony, tiens)

    > ctoileblog / ema : disons que ça valait pour 2011... (m'étonnerait qu'ils aient tout vendu d'ici là)

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